Dans cette optique, il faut noter que depuis de nombreuses années, la mondialisation de l’économie a permis d’accélérer, d’étoffer, de densifier et de vulgariser les informations d’ordre économique et commercial, particulièrement avec l’avènement de nouveaux écosystèmes technologiques et infrastructurels. Ces tendances ont suscité de nombreuses initiatives de par le monde, et l’Afrique n’a pas échappé à cette révolution dite ’’numérique’’ pour une économie plus digitale et productive.
C’est dire qu’avec l’avènement de l’économie numérique, la manière de faire des affaires a profondément changé. Aujourd’hui, plus rien ne peut se faire sans l’utilisation des technologies d’information, tant en termes de veille commerciale, de stratégie de marchés, de spéculations et de suivi des cours financiers, que, de façon générale, de pratiques d’affaires, en Europe, Amérique du Nord, Asie du SudEst, et en Afrique, prenant ainsi le pas de plus en plus sur “l’économie traditionnelle”.
Information commerciale et identification des opportunités
C’est pourquoi, dans le cadre de la mise en œuvre de la zone de libreéchange continentale africaine (ZLECAF), l’information commerciale devient de façon indubitable un volet très critique dans le processus de prise de décisions d’ordre stratégique. A cet effet, la vision corporate permet de capter les opportunités d’affaires réelles qui pourraient être identifiées et exploitées sur le continent africain. Cette masse d’informations canalisée serait indispensable au secteur privé africain qui doit l’exploiter à bon escient afin d’accroître ses parts de marché, ses revenus à l’export, et, par ricochet, dynamiser ainsi les échanges intra-africains.
La réalité du terrain, visiblement de par la taille du continent, a permis de le diviser en cinq grandes régions : l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique Centrale, l’Afrique Australe et l’Afrique de l’Est. À cela, il faut ajouter une sixième région constituée par la diaspora, beaucoup plus diffuse et éparse mais regorgeant de potentialités énormes.
A ce sujet, il faut souligner néanmoins les questions de fuite des cerveaux, mais également la capacité de mobilisation des ressources financières très importantes dans le cadre des transferts financiers qui ont fait l’objet de plusieurs études et rapports ; des bases de données et d’informations susceptibles d’intéresser les entreprises africaines, notamment celles qui sont dans le secteur bancaire, financier. Les réseaux et canaux de distribution de produits made in Africa dans le monde devront de plus en plus voir le jour afin de combler le vide qui existe actuellement.
Les communautés économiques régionales (l’Union du Maghreb Arabe, la CEDEAO, la CEMAC, la SADEC, et l’EAC) regorgent d’informations macro-économiques utiles aux investisseurs potentiels, issues de données statistiques nationales ou régionales, et portant sur les potentialités économiques, agricoles, minières, minérales et halieutiques. Ces données pourraient être exploitées dans le cadre d’analyses plus approfondies relativement aux économies nationales et aux données sur les différents marchés de produits agricoles, miniers et minéraux, halieutiques, pétroliers, de produits industriels et services.
Economie numérique et mise en œuvre effective de la ZLECAF
Les organisations professionnelles issues du secteur privé à l’échelle régionale, et quelquefois continentale, sont à la tâche pour la collecte de base de données susceptibles d’aider à une meilleure analyse des marchés par filières ou secteurs.
Avec l’avènement de l’économie numérique, la densité, la diversité, la profondeur et la rapidité de l’information sont de mise pour la stratégie des entreprises exportatrices du continent.
La mise en œuvre effective de la ZLECAF en dépend, et toutes les parties prenantes impliquées devront s’y faire et tirer profit des nombreux avantages que procure l’information commerciale dans toute son entièreté.
A cet effet, les données fournies par le Centre du Commerce International et/ou par la CNUCED sont d’autant plus essentielles pour une plus grande visibilité économique et commerciale, et surtout pour des enseignements d’ordre stratégique et pour l’élaboration de cartographies de marchés/produits.
Le commerce intra-africain qui est de l’ordre de 16% ne capte pas toutes les nombreuses opportunités qui existent aujourd’hui afin d’apprécier valablement le niveau d’échanges sur le continent. La mise en place de dispositifs dédiés à la capture d’informations commerciales non encore identifiées pourrait permettre d’enregistrer un bond extraordinaire. Quoique budgétivores, ceux-ci justifieraient l’effort avec un retour sur investissement, par exemple : le commerce informel qui handicape fortement l’identification des opportunités d’affaires ainsi que l’absence d’infrastructures en termes de canaux d’information commerciale, un frein pour les entreprises africaines qui ne pourraient pas atteindre leurs objectifs.
L’Afrique doit se prendre en main
Dans un autre registre, les études de marché tirées d’analyses de terrain donnent la mesure des opportunités, freins et obstacles liés au commerce. Les expériences issues de la mise en place de mécanismes d’alertes contre les obstacles du commerce dans le cadre du PACIR en Afrique de l’Ouest, et des informations fournies par des organismes comme le COMESA Business Council ou l’outil continental « tradebarriers.africa » développé par la CNUCED et l’Union Africaine permettent d’avoir des informations à temps réel sur les difficultés de commerce et sur le niveau de compétitivité et d’attractivité des pays en Afrique ; voire même le déclenchement du processus de leur élimination. Ainsi, le Secrétariat Général de la ZLECAF, basé à Accra, devra pleinement jouer un rôle prépondérant de suivi et de veille et permettre de combler un certain vide au niveau continental. Il faut lui souhaiter un bon vent, dans le contexte actuel du Covid-19 où, d’une part, l’Afrique doit se prendre en mains, et, d’autre part, exister pour maintenir son niveau de coopération avec le reste du monde.
C’est à juste titre qu’il faut saluer également l’initiative d’Afreximbank et du Centre du Commerce International de Genève qui ont compris qu’il faut prendre ‘’les taureaux par les cornes’’ en créant ce déclic pour que les choses bougent pour la mise en place en Afrique subsaharienne de programmes pilotes de mise en œuvre de la ZLECAF dans trois pays qui sont la Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Rwanda.
Les agences d’exécution choisies sont respectivement l’Association pour la promotion des exportations de Côte d’Ivoire (APEX-CI) pour la Côte d’Ivoire, le Nigerian Export Promotion Council (NEPC) pour le Nigeria et le Rwanda Development Board (RDB) pour le Rwanda.
Combler l’absence de statistiques
En outre, un projet non pas des moindres a été lancé le 09 février 2019 à Addis- Abeba avec une enveloppe de 4 millions d’euros pour la mise en place du nouvel observatoire du commerce de l’Union Africaine dans le cadre l’alliance Afrique-Union Européenne et le Centre du Commerce International de Genève. L’observatoire s’attèlera à collecter les données et à développer l’analyse du commerce intra-africain afin de proposer des solutions pour combler l’absence de statistiques. Ces données seront à la disposition à la fois du secteur privé et des décideurs économiques et politiques pour une meilleure supervision de la mise en œuvre de de la ZLECAF.
Une forte implication du secteur privé africain est attendue pour la mise en place de cet outil d’intérêt stratégique d’autant plus qu’une interconnexion est souhaitée avec les données européennes pour ouvrir d’ores et déjà la voie au développement du Corridor Europe-Afrique. À vrai dire, le succès de la mise en œuvre du programme ZLECAF dépendra aussi de la capacité des États membres à jouer le jeu pour une plus grande célérité, transparence et facilitation dans les transactions commerciales, et un respect des règles et protocoles en matière de libre circulation des biens et services.
Le succès de la mise en œuvre effective de la ZLECAF en dépend, et toutes les parties prenantes impliquées (Union Africaine, communautés économiques régionales, décideurs économiques et politiques et secteur privé) devront s’y faire et tirer profit des nombreux avantages que procure une information commerciale bien collectée, fiable, analysée et bien canalisée dans toute son entièreté. La besogne n’est pas facile et défie les ambitions des visionnaires de la ZLECAF, et il ne faut pas négliger que ce champ d’action présente lui-même d’énormes potentialités d’investissement pour un savoir-faire ‘’made in Africa’’. Le secteur privé en serait le plus grand bénéficiaire.
M Gérard Amangoua et Mme Zahra Maâfiri
C’est dire qu’avec l’avènement de l’économie numérique, la manière de faire des affaires a profondément changé. Aujourd’hui, plus rien ne peut se faire sans l’utilisation des technologies d’information, tant en termes de veille commerciale, de stratégie de marchés, de spéculations et de suivi des cours financiers, que, de façon générale, de pratiques d’affaires, en Europe, Amérique du Nord, Asie du SudEst, et en Afrique, prenant ainsi le pas de plus en plus sur “l’économie traditionnelle”.
Information commerciale et identification des opportunités
C’est pourquoi, dans le cadre de la mise en œuvre de la zone de libreéchange continentale africaine (ZLECAF), l’information commerciale devient de façon indubitable un volet très critique dans le processus de prise de décisions d’ordre stratégique. A cet effet, la vision corporate permet de capter les opportunités d’affaires réelles qui pourraient être identifiées et exploitées sur le continent africain. Cette masse d’informations canalisée serait indispensable au secteur privé africain qui doit l’exploiter à bon escient afin d’accroître ses parts de marché, ses revenus à l’export, et, par ricochet, dynamiser ainsi les échanges intra-africains.
La réalité du terrain, visiblement de par la taille du continent, a permis de le diviser en cinq grandes régions : l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest, l’Afrique Centrale, l’Afrique Australe et l’Afrique de l’Est. À cela, il faut ajouter une sixième région constituée par la diaspora, beaucoup plus diffuse et éparse mais regorgeant de potentialités énormes.
A ce sujet, il faut souligner néanmoins les questions de fuite des cerveaux, mais également la capacité de mobilisation des ressources financières très importantes dans le cadre des transferts financiers qui ont fait l’objet de plusieurs études et rapports ; des bases de données et d’informations susceptibles d’intéresser les entreprises africaines, notamment celles qui sont dans le secteur bancaire, financier. Les réseaux et canaux de distribution de produits made in Africa dans le monde devront de plus en plus voir le jour afin de combler le vide qui existe actuellement.
Les communautés économiques régionales (l’Union du Maghreb Arabe, la CEDEAO, la CEMAC, la SADEC, et l’EAC) regorgent d’informations macro-économiques utiles aux investisseurs potentiels, issues de données statistiques nationales ou régionales, et portant sur les potentialités économiques, agricoles, minières, minérales et halieutiques. Ces données pourraient être exploitées dans le cadre d’analyses plus approfondies relativement aux économies nationales et aux données sur les différents marchés de produits agricoles, miniers et minéraux, halieutiques, pétroliers, de produits industriels et services.
Economie numérique et mise en œuvre effective de la ZLECAF
Les organisations professionnelles issues du secteur privé à l’échelle régionale, et quelquefois continentale, sont à la tâche pour la collecte de base de données susceptibles d’aider à une meilleure analyse des marchés par filières ou secteurs.
Avec l’avènement de l’économie numérique, la densité, la diversité, la profondeur et la rapidité de l’information sont de mise pour la stratégie des entreprises exportatrices du continent.
La mise en œuvre effective de la ZLECAF en dépend, et toutes les parties prenantes impliquées devront s’y faire et tirer profit des nombreux avantages que procure l’information commerciale dans toute son entièreté.
A cet effet, les données fournies par le Centre du Commerce International et/ou par la CNUCED sont d’autant plus essentielles pour une plus grande visibilité économique et commerciale, et surtout pour des enseignements d’ordre stratégique et pour l’élaboration de cartographies de marchés/produits.
Le commerce intra-africain qui est de l’ordre de 16% ne capte pas toutes les nombreuses opportunités qui existent aujourd’hui afin d’apprécier valablement le niveau d’échanges sur le continent. La mise en place de dispositifs dédiés à la capture d’informations commerciales non encore identifiées pourrait permettre d’enregistrer un bond extraordinaire. Quoique budgétivores, ceux-ci justifieraient l’effort avec un retour sur investissement, par exemple : le commerce informel qui handicape fortement l’identification des opportunités d’affaires ainsi que l’absence d’infrastructures en termes de canaux d’information commerciale, un frein pour les entreprises africaines qui ne pourraient pas atteindre leurs objectifs.
L’Afrique doit se prendre en main
Dans un autre registre, les études de marché tirées d’analyses de terrain donnent la mesure des opportunités, freins et obstacles liés au commerce. Les expériences issues de la mise en place de mécanismes d’alertes contre les obstacles du commerce dans le cadre du PACIR en Afrique de l’Ouest, et des informations fournies par des organismes comme le COMESA Business Council ou l’outil continental « tradebarriers.africa » développé par la CNUCED et l’Union Africaine permettent d’avoir des informations à temps réel sur les difficultés de commerce et sur le niveau de compétitivité et d’attractivité des pays en Afrique ; voire même le déclenchement du processus de leur élimination. Ainsi, le Secrétariat Général de la ZLECAF, basé à Accra, devra pleinement jouer un rôle prépondérant de suivi et de veille et permettre de combler un certain vide au niveau continental. Il faut lui souhaiter un bon vent, dans le contexte actuel du Covid-19 où, d’une part, l’Afrique doit se prendre en mains, et, d’autre part, exister pour maintenir son niveau de coopération avec le reste du monde.
C’est à juste titre qu’il faut saluer également l’initiative d’Afreximbank et du Centre du Commerce International de Genève qui ont compris qu’il faut prendre ‘’les taureaux par les cornes’’ en créant ce déclic pour que les choses bougent pour la mise en place en Afrique subsaharienne de programmes pilotes de mise en œuvre de la ZLECAF dans trois pays qui sont la Côte d’Ivoire, le Nigeria et le Rwanda.
Les agences d’exécution choisies sont respectivement l’Association pour la promotion des exportations de Côte d’Ivoire (APEX-CI) pour la Côte d’Ivoire, le Nigerian Export Promotion Council (NEPC) pour le Nigeria et le Rwanda Development Board (RDB) pour le Rwanda.
Combler l’absence de statistiques
En outre, un projet non pas des moindres a été lancé le 09 février 2019 à Addis- Abeba avec une enveloppe de 4 millions d’euros pour la mise en place du nouvel observatoire du commerce de l’Union Africaine dans le cadre l’alliance Afrique-Union Européenne et le Centre du Commerce International de Genève. L’observatoire s’attèlera à collecter les données et à développer l’analyse du commerce intra-africain afin de proposer des solutions pour combler l’absence de statistiques. Ces données seront à la disposition à la fois du secteur privé et des décideurs économiques et politiques pour une meilleure supervision de la mise en œuvre de de la ZLECAF.
Une forte implication du secteur privé africain est attendue pour la mise en place de cet outil d’intérêt stratégique d’autant plus qu’une interconnexion est souhaitée avec les données européennes pour ouvrir d’ores et déjà la voie au développement du Corridor Europe-Afrique. À vrai dire, le succès de la mise en œuvre du programme ZLECAF dépendra aussi de la capacité des États membres à jouer le jeu pour une plus grande célérité, transparence et facilitation dans les transactions commerciales, et un respect des règles et protocoles en matière de libre circulation des biens et services.
Le succès de la mise en œuvre effective de la ZLECAF en dépend, et toutes les parties prenantes impliquées (Union Africaine, communautés économiques régionales, décideurs économiques et politiques et secteur privé) devront s’y faire et tirer profit des nombreux avantages que procure une information commerciale bien collectée, fiable, analysée et bien canalisée dans toute son entièreté. La besogne n’est pas facile et défie les ambitions des visionnaires de la ZLECAF, et il ne faut pas négliger que ce champ d’action présente lui-même d’énormes potentialités d’investissement pour un savoir-faire ‘’made in Africa’’. Le secteur privé en serait le plus grand bénéficiaire.
M Gérard Amangoua et Mme Zahra Maâfiri