Le Kenya, l'Arabie saoudite et la Turquie ont déploré que la Russie, dont le président Vladimir Poutine a dénigré le sommet, n'ait pas d'ores et déjà été conviée en Suisse.
"Ce sommet aurait pu être davantage axé sur les résultats si l'autre partie au conflit, la Russie, était présente dans la salle", a déclaré le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan.
Mais la majorité des quelques 90 pays présents ont réitéré leur soutien à l'Ukraine et appelé à une "paix juste" fondée sur la charte des Nations unies.
"Lorsque le plan d'action sera sur la table, accepté par tous et transparent pour les peuples, alors il sera communiqué aux représentants de la Russie, afin que nous puissions vraiment mettre fin à la guerre", a promis M. Zelensky, à l'ouverture de ce sommet de deux jours aux ambitions mesurées en l'absence de Moscou et Pékin.
La présidente suisse Viola Amherd a appelé la communauté internationale à "préparer le terrain pour des discussions directes entre les parties belligérantes".
Un deuxième sommet est déjà envisagé, auquel Kiev espère qu'une délégation russe participera.
"La prochaine conférence ne devrait absolument pas se dérouler sans la Russie. Nous devons parler à l'ennemi", estime la présidente slovène, Natasa Pirc Musar, comme d'autres pays.
Et le président français Emmanuel Macron a appelé à "élargir le cercle des pays" autour de la table des discussions.
"L'Ukraine a indiqué qu'elle pensait que cette guerre devait se terminer par des négociations" et "cela inclut des négociations avec la Russie", a indiqué à des journalistes le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.
"Maintenant, du point de vue de l'Ukraine, il s'agit d'abord d'être dans la meilleure position possible sur le champ de bataille afin d'être dans la meilleure position possible à la table des négociations", a-t-il ajouté.
"Ensemble, nous faisons le premier pas vers une paix juste", a dit le président ukrainien, ajoutant que "le monde est plus fort" que Vladimir Poutine.
Plusieurs dirigeants européens ont appelé les autres régions à prendre la mesure de l'invasion russe en Ukraine, lancée en février 2022.
"Il est très important pour nous les Occidentaux d'écouter les voix" qui soulignent qu'"il y a des guerres" ailleurs dans le monde qui "font rage", a expliqué le président finlandais Alexander Stubb.
"Vous devez aussi comprendre que beaucoup d'entre nous sont inquiets", a-t-il dit, rappelant que la Russie avait envahi son pays pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Mais le président russe a de facto fixé vendredi la reddition de l'Ukraine comme condition pour des pourparlers. Des exigences rejetées par Kiev et ses alliés, à l'image samedi du président français : la paix en Ukraine ne peut "pas être une capitulation" de Kiev.
La réunion en Suisse se tient dans la station ultra-chic de Bürgenstock, perchée au-dessus du lac des Quatre-Cantons.
La déclaration finale est en discussion. La Suisse a accédé à certaines demandes de M. Zelensky et de ses alliés, selon l'agence suisse Keystone-ATS, citant une source ukrainienne bien informée.
Le terme "agression russe" et "intégrité territoriale" de l'Ukraine seraient ainsi dans la dernière version du projet de déclaration.
Dimanche, trois sujets seront abordés en groupes de travail: sûreté nucléaire, liberté de navigation et sécurité alimentaire, et aspects humanitaires, notamment le sort des enfants ukrainiens déportés en Russie.
Le Premier ministre irlandais Simon Harris a dénoncé ce "vol d'enfants", indiquant s'attendre à ce que leur déportation "s'amplifie à l'approche des mois d'été, lorsque l'on entend des références répugnantes à des programmes de vacances en Russie".
Les Ukrainiens réclament le retour de près de 20.000 mineurs "déportés ou déplacés de force" en Russie.
L'Ukraine est arrivée "en position de force" au sommet après la réunion du G7, l'accord de principe des 27 à l'ouverture d'adhésion à l'UE et la décision de l'Otan de piloter directement le soutien militaire à l'Ukraine, selon le président finlandais.
La vice-présidente américaine Kamala Harris, qui représente le président Joe Biden retourné aux Etats-Unis après le G7 en Italie, est venue au sommet avec une aide de plus de 1,5 milliard de dollars, principalement pour le secteur énergétique et pour l'aide humanitaire.
Volodymyr Zelensky vient de passer les dernières semaines à plaider sa cause à travers le monde entier et du G7 en Italie avec un prêt de 50 milliards de dollars en poche.
Les fonds seront garantis par les intérêts que rapporteront les actifs russes gelés depuis le début de l'invasion. Pour Vladimir Poutine, c'est "un vol qui ne restera pas impuni".
Le président ukrainien a aussi signé des accords de sécurité avec les Etats-Unis et le Japon en marge du G7, et reçoit de nouveau des armes des Etats-Unis après de longs mois d'attente qui ont mis son armée en grande difficulté.