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United States Departement of Agriculture : La sécheresse au Maroc fait craindre une production céréalière en forte baisse


Rédigé par A. CHANNAJE Mercredi 13 Avril 2022

En raison de la sécheresse, la production céréalière devrait chuter lors de la campagne agricole 2022-2023, de manière significative, à 1,5 million de tonnes pour le blé tendre, 0,7 million de tonnes pour le blé dur et 0,6 million de tonnes pour l’orge, selon l’USDA.



United States Departement of Agriculture : La sécheresse au Maroc fait craindre une production céréalière en forte baisse
La campagne agricole 2022 au Maroc se déroule dans des conditions difficiles. A encroire le Global Agricultural Information Network (Réseau mondial d’information agricole), le temps sec et chaud de janvier et février a entraîné une baisse de la production à des niveaux record, en particulier dans le Sud du pays.

Les régions dont les plantations sont les plus affectées par la sécheresse sont Souss-Massa, Chaouia-Ouardigha, Rabat-Sale-Zemmour-Zaer, Gharb et Loukkos, souligne le GAIN relevant d’United States Departement of Agriculture (USDA). Compte tenu du manque de précipitations en janvier et février, poursuit la même source, la plupart des champs pluviaux de ces régions sont soit complètement dénudés, soit laissés au bétail pour le pâturage.

Ainsi, pour la campagne de commercialisation 2022/2023, la production céréalière devrait chuter de manière significative en raison des conditions sèches. Citant des sources du ministère de l’Agriculture, le Global Agricultural Information Network souligne qu’environ 1,9 million d’hectares situés dans la partie Sud du pays ont été gravement touchés par les conditions météorologiques, dont environ 500.000 hectares peuvent être considérés comme perdus.

En conséquence, le GAIN estime que la production de la campagne de commercialisation 2022/2023 tombera à 2,25 millions de tonnes pour le blé et 0,6 million de tonnes pour l’orge (environ 70 et 78 % de moins que la campagne de commercialisation 2021/2022, respectivement). Le Global Agricultural Information Network s’attend, aussi, à ce que la consommation intérieure totale reste stable à 10,8 millions de tonnes. Cela reflète une consommation par habitant de 288 kg et une population de 36,2 millions d’habitants. Le blé tendre représente près 70% de la consommation de blé dans les zones urbaines et 66% dans les zones rurales, ajoute la même source.

Contrôle des prix du blé

Le Réseau américain relevant de l’USDA fait remarquer, en outre, que c’est l’Office national interprofessionnel des céréales et des légumineuses (ONICL) qui contrôle les prix du blé, et qui subventionne la farine nationale pour soutenir les consommateurs à faible revenu.

« En février 2022, l’ONICL a rétabli un système de restitution destiné à maintenir les prix du blé tendre en dessous de 270 $/MT. Les importateurs de blé sont subventionnés pour la différence entre un prix de base du blé et 270 $/MT. Le prix de référence est calculé toutes les deux semaines et est basé sur les prix évalués à partir de quatre origines (États-Unis, France, Argentine et Mer Noire) », explique le GAIN. Et de poursuivre que les prix de l’orge sur les marchés locaux ont atteint, pour la campagne 2021-2022, le niveau sans précédent de 355 dollars par tonne fin février et sont restés élevés au 29 mars 2022.

« Le Maroc utilise les droits d’importation pour protéger les producteurs céréaliers locaux pendant leur saison de commercialisation, réguler les prix et gérer les stocks. À compter du 1er janvier 2022, le gouvernement du Maroc a prolongé la suspension des droits d’importation sur le blé tendre et ses produits jusqu’à nouvel ordre », fait savoir toujours le GAIN.

Commerce du blé et d’orge

Le Global Agricultural Information Network s’attend, d’autre part, à une forte hausse des importations de blé de la campagne de commercialisation 2022/2023 en raison des mauvaises perspectives de production céréalière. « Des ruptures d’approvisionnement en provenance d’Ukraine et de Russie, qui représentent ensemble 24% des importations de blé du Maroc, ont accru les inquiétudes concernant la volatilité des prix. Cependant, les importateurs se disent confiants et travaillent avec d’autres fournisseurs dans l’UE, en Australie et en Amérique du Sud », est-il indiqué.

De ce fait, le GAIN prévoit des importations de blé à 6 millions de tonnes, en hausse d’environ 10% par rapport à la campagne de commercialisation 2021-2022. « Les importateurs s’attendent à ce que la frontière soit ouverte aux importations même lorsque le blé national est disponible. Cette mesure vise à maintenir le coût des importations à un niveau compétitif et à constituer des stocks », souligne l’USDA.

S’agissant des importations d’orge du Maroc, elles devraient augmenter sensiblement au cours des prochains mois. Pour la campagne de commercialisation 2022/2023, elles atteindront 0,5 million de tonnes pour répondre à la consommation intérieure en raison d’une faible croissance végétative pour le pâturage et d’une baisse de la production.

Stocks de blé et d’orge

Le GAIN fait remarquer aussi, dans son rapport, qu’il n’y a pas de statistiques officielles sur les stocks de blé et d’orge. « Cependant, des sources de l’industrie indiquent que la réserve de blé du Maroc au 1er mars 2022 est d’environ 3,6 millions de tonnes (quatre mois de consommation). Les stocks détenus par les agents agréés par l’ONICL, y compris les marchands de céréales, les coopératives, les transformateurs et les silos portuaires gérés par le gouvernement, sont généralement connus. Ces agents perçoivent une prime de stockage basée sur le blé stocké et déclaré à l’ONICL qui calcule la prime de stockage premium tous les 15 jours à un taux de 2 $/MT. Seule une petite partie de l’orge marocaine passe par les circuits de collecte officiels et les données sur les stocks d’orge ne sont pas concluantes », explique le GAIN.

Contrairement au blé et à l’orge, le Global Agricultural Information Network dit que le riz marocain est cultivé sous irrigation, et que la production est concentrée dans les régions du Gharb et du Loukkos. Pour la campagne de commercialisation 2022/2023, il prévoit que la superficie récoltée restera stable à environ 8.250 hectares, alors que la production est prévue à 42.000 tonnes, soit une baisse de 7 % par rapport à la saison précédente en fonction des conditions météorologiques.

Le Global Agricultural Information Network estime, enfin, que les importations de riz marocain pour la campagne de commercialisation 2022/2023 atteindront 40.000 tonnes, sur la base de l’hypothèse que les arrivées de touristes reprendront.


A. CHANNAJE


Programme anti-sécheresse

Le 18 février 2022, le gouvernement marocain a lancé un programme d’urgence anti-sécheresse par lequel l’orge subventionnée est mise à la disposition des agriculteurs dans les zones durement touchées. « Conformément aux instructions royales (…), le gouvernement a élaboré un programme exceptionnel visant à atténuer les effets du retard des précipitations et à alléger leur impact sur l’activité agricole, en apportant de l’aide aux agriculteurs et aux éleveurs concernés, avait indiqué un communiqué du département du chef du gouvernement. Le programme, dont le coût s’élève à 3 milliards de dirhams, distribuera 700.000 tonnes d’orge subventionnée au prix fixe de 200 dollars la tonne et soutiendra également le transport de la marchandise vers les zones reculées.

De plus, le programme fournira 400.000 tonnes d’aliments composés aux producteurs laitiers afin d’atténuer l’impact de la hausse des prix des aliments pour animaux.
 








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