La Cour pénale internationale a lancé, jeudi, des mandats d'arrêt à l'encontre de Benyamin Netanyahu, Yoav Gallant et du chef de la branche armée du Hamas palestinien Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. En soi, c’est déjà une victoire pour la justice internationale, ne serait-ce que symbolique en attendant une concrétisation et un procès des mis en cause.
Toutefois, force est de reconnaitre que la tâche est ardue, voire impossible, tant l’attitude des gouvernements restent dans le flou quant à franchir le pas de l’arrestation de Netanyahu. Pour Deif, le sort est connu d’avance, qui à la moindre apparition, risque une mort certaine à l’instar de ses prédécesseurs de Hamas et des cadors de Hezbollah.
Alors que plusieurs pays avaient réservé un accueil mitigé à l’émission des mandats d’arrêt de la CPI, les Etats -Unis, de la Maison Blanche au Capitol en passant par le Sénat, ont été plus que clairs dans leurs réactions envers la juridiction internationale.
Sans y aller par quatre chemins, Washington estime que "la CPI n'était pas compétente juridiquement dans cette affaire".
Joe Biden, président sortant, a jugé "scandaleux" les mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale contre des dirigeants israéliens, dans un communiqué publié jeudi.
Et si Donald Trump n'a pas réagi à ces mandats d'arrêt, son futur conseiller à la Sécurité nationale Mike Waltz a promis une "réponse forte" quand le président élu prêtera serment en janvier, allant jusqu’à qualifier la CPI de " biais antisémite" de la CPI.
Au Congrès, les républicains ont unanimement réclamé des sanctions contre l'organisation internationale.
Proche de Donald Trump, le puissant sénateur Lindsey Graham pense que "la Cour pénale internationale a agi de la manière la plus absurde et la plus irresponsable qui soit", et estime qu’"Il est temps que le Sénat américain… sanctionne cet organisme irresponsable".
Toutefois, force est de reconnaitre que la tâche est ardue, voire impossible, tant l’attitude des gouvernements restent dans le flou quant à franchir le pas de l’arrestation de Netanyahu. Pour Deif, le sort est connu d’avance, qui à la moindre apparition, risque une mort certaine à l’instar de ses prédécesseurs de Hamas et des cadors de Hezbollah.
Alors que plusieurs pays avaient réservé un accueil mitigé à l’émission des mandats d’arrêt de la CPI, les Etats -Unis, de la Maison Blanche au Capitol en passant par le Sénat, ont été plus que clairs dans leurs réactions envers la juridiction internationale.
Sans y aller par quatre chemins, Washington estime que "la CPI n'était pas compétente juridiquement dans cette affaire".
Joe Biden, président sortant, a jugé "scandaleux" les mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale contre des dirigeants israéliens, dans un communiqué publié jeudi.
Et si Donald Trump n'a pas réagi à ces mandats d'arrêt, son futur conseiller à la Sécurité nationale Mike Waltz a promis une "réponse forte" quand le président élu prêtera serment en janvier, allant jusqu’à qualifier la CPI de " biais antisémite" de la CPI.
Au Congrès, les républicains ont unanimement réclamé des sanctions contre l'organisation internationale.
Proche de Donald Trump, le puissant sénateur Lindsey Graham pense que "la Cour pénale internationale a agi de la manière la plus absurde et la plus irresponsable qui soit", et estime qu’"Il est temps que le Sénat américain… sanctionne cet organisme irresponsable".
Un diplomate israélien antisémite
Comme s’il avait anticipé, ces réactions, surtout l’accusation d’antisémitisme, le Procureur de la CPI, Karim A.A. Khan QC, avait nommé, en tant que conseiller spécial pour le droit international humanitaire le juge Theodor Meron, une figure de proue en droit humanitaire avec un CV aussi long que sa longue expérience qui a commencé derrière les barbelés des camps de concentrations nazis.
Le juge Meron a déjà effectué sept mandats en qualité de Président de tribunaux pénaux internationaux ad hoc de l’ONU chargés de juger les crimes de guerre et il est membre de l’Institut de Droit international.
Ce pilier du droit international humanitaire, des droits de l’Homme et du droit pénal international, est membre honoraire du Trinity College, professeur invité au Mansfield College et professeur des Universités associé au Bonavero Human Rights Institute, Oxford.
Or, si le choix de conseillers spéciaux auprès du Procureur de la CPI se fait sur la base d’un professionnalisme hors pair, des postulant dotés d’une longue expérience et de compétences reconnues dans leur domaine, la nomination de Theodor Meron relève de son expérience et de sa compréhension de l’Holocauste qui ont surement influencé sa carrière en droit international et ont inspiré, à la fois, sa recherche et l’évolution de sa vision du monde.
Gageons que le choix de Karim Khan d’un survivant du génocide juif et ancien réfugié, qui a servi comme diplomate israélien, comme conseiller à la CPI sur les poursuites engagées contre Israël dans la guerre à Gaza, qui a causé la mort et les blessures de dizaines de milliers de civils palestiniens et le déplacement de centaines de milliers de personnes, dont la plupart des familles sont réfugiées depuis 1948, est à même de donner le plus de crédibilité et d’impartialité à la poursuite en justice de Netanyahu et Gallant.
Car qui oserait attaquer Theodor Menor, rescapé de l’holocauste, ambassadeur israélien, qui a immigré en 1945 en Palestine sous mandat britannique où il a été adopté par un oncle et une tante qui s’y étaient installés avant la guerre, et l’accuser d’antisémite.
Une page africaine qui fait tache d’huile
Nommé en mars 2012 à la tête du Mécanisme de l'ONU pour les Tribunaux pénaux internationaux (MTPI) qui a pris le relais des deux tribunaux internationaux, puis renouvelé à deux reprises, en 2016 et 2018, malgré des critiques au sein de la juridiction comme du côté du gouvernement rwandais, le juge Meron est à l’origine de la réduction des peines, en appel, de plusieurs génocidaires emblématiques, dont le colonel Théoneste Bagosora, considéré comme « le cerveau » du génocide. Il aura surtout fait bénéficier de la libération anticipée plusieurs génocidaires rwandais condamnés par le TPIR. Des décisions qui lui ont valu de se retrouver au cœur de plusieurs polémiques.
L'historien Ferdinand Nahimana et l'abbé Emmanuel Rukundo, condamnés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour leur participation au génocide de 1994, ont été anticipativement libérés, par le Mécanisme de l'ONU pour les Tribunaux pénaux internationaux (MTPI).
Condamnés respectivement à 30 ans et 23 ans d'emprisonnement, les deux hommes étaient détenus à Koulikoro, au Mali, en vertu d'un accord sur l'exécution des peines signé entre les Nations Unies et Bamako.
Le juge israélo-américain et président du MTPI Theodor Meron estimait à l’époque que "même si les crimes dont Nahimana a été reconnu coupable sont très graves, le fait qu'il a déjà terminé les deux-tiers de sa peine depuis le 27 mars 2016 et le fait qu'il a montré des signes de réhabilitation militent en faveur de sa libération anticipée", a-t-il expliqué dans une décision publiée mercredi sur le site internet du MTPI.
Le juge américain a décidé d'accorder pour les mêmes raisons une libération anticipée à l'abbé Rukundo, ancien aumônier militaire dans le nord du Rwanda.
L'historien Ferdinand Nahimana et l'abbé Emmanuel Rukundo, condamnés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour leur participation au génocide de 1994, ont été anticipativement libérés, par le Mécanisme de l'ONU pour les Tribunaux pénaux internationaux (MTPI).
Condamnés respectivement à 30 ans et 23 ans d'emprisonnement, les deux hommes étaient détenus à Koulikoro, au Mali, en vertu d'un accord sur l'exécution des peines signé entre les Nations Unies et Bamako.
Le juge israélo-américain et président du MTPI Theodor Meron estimait à l’époque que "même si les crimes dont Nahimana a été reconnu coupable sont très graves, le fait qu'il a déjà terminé les deux-tiers de sa peine depuis le 27 mars 2016 et le fait qu'il a montré des signes de réhabilitation militent en faveur de sa libération anticipée", a-t-il expliqué dans une décision publiée mercredi sur le site internet du MTPI.
Le juge américain a décidé d'accorder pour les mêmes raisons une libération anticipée à l'abbé Rukundo, ancien aumônier militaire dans le nord du Rwanda.