Jamal Bellakhdar « Cannabis, normes, légitimités et gestion des interdits dans le Rif (Maroc) », Collection Cahiers libres, Revue Marocaine de sciences politique et sociale, 102 pages, Rabat 2021
Cette décision onusienne historique n’a pas manqué de relancer le débat sur l’avenir de la légalisation de la culture du chanvre indien au Maroc.
Sommes-nous face à la fin d’un tabou ? Le 11 mars, le gouvernement marocain a validé et soumis au débat parlementaire un projet de loi autorisant un usage « médical, cosmétique et industriel ». Le sujet ne manquera pas de diviser.
Mieux que toutes divisions idéologiques, c’est l’avis et l’expertise des scientifiques qui pourraient mieux nous aider à y voir clair.
Le Pr Jamal Bellakhdar, pharmacien, docteur en sciences de la vie et chercheur en anthropologie des usages végétaux, vient justement éclairer notre lanterne à l’occasion de la parution en janvier 2021 de son dernier ouvrage « Cannabis, normes, légalisation et gestion des interdits dans le Rif » dans la collection (Cahiers libres) édité par la revue marocaine des sciences sociales politiques et sociales.
Après avoir exposé les contours de la crise des légitimités et un bref aperçu historique du cannabis au Maroc, l’auteur s’attelle à partager avec le lecteur ses quarante années de recherche sur le terrain.
Parcourant les territoires rifains, où la cannabiculture a commencé à être pratiquée dès la fin du moyen âge, Jamal Bellakhdar recueille depuis 1978 les usages traditionnels des plantes rifaines, prend des notes, enquête et donne la parole à des paysans aux voix les moins audibles. Il examine et confronte les positions idéologiques et croise les avis des Fouqaha, politiciens, sociologues, historiens sans oublier les cannabiculteurs et leurs familles. Richement documenté, l’auteur fournit et met à la disposition de la communauté scientifique de rares données et informations obtenues pendant ses 40 années de terrain. Son ouvrage renvoie à une bibliographie abondante et complète sur un sujet dont on ne finira pas de parler d’aussi tôt.
Jamal Bellakhdar, en scientifique confirmé, ne porte nullement de jugement sur la validité des points de vue exprimés par les uns et les autres. Il fait tout simplement son travail de chercheur et tente de spécifier et de formaliser, à partir de ses enquêtes sur le terrain et de son érudition, les différentes positions en lice et les rend accessibles à l’analyse sociologique.
Il ressort de cette étude que la question de la légalisation de la cannabiculture demeure traversée par une série de tensions entre le sacré, l’économique, l’historique et le politique et qu’il va falloir doubler de vigilance devant la complexité de la question pour légiférer en évitant tout sentiment de frustration et oeuvrer avec pragmatisme et prudence dans l’intérêt de tous. Une ère nouvelle s’ouvre devant nous. Un levier de développement pointe déjà à l’horizon.
Sommes-nous face à la fin d’un tabou ? Le 11 mars, le gouvernement marocain a validé et soumis au débat parlementaire un projet de loi autorisant un usage « médical, cosmétique et industriel ». Le sujet ne manquera pas de diviser.
Mieux que toutes divisions idéologiques, c’est l’avis et l’expertise des scientifiques qui pourraient mieux nous aider à y voir clair.
Le Pr Jamal Bellakhdar, pharmacien, docteur en sciences de la vie et chercheur en anthropologie des usages végétaux, vient justement éclairer notre lanterne à l’occasion de la parution en janvier 2021 de son dernier ouvrage « Cannabis, normes, légalisation et gestion des interdits dans le Rif » dans la collection (Cahiers libres) édité par la revue marocaine des sciences sociales politiques et sociales.
Après avoir exposé les contours de la crise des légitimités et un bref aperçu historique du cannabis au Maroc, l’auteur s’attelle à partager avec le lecteur ses quarante années de recherche sur le terrain.
Parcourant les territoires rifains, où la cannabiculture a commencé à être pratiquée dès la fin du moyen âge, Jamal Bellakhdar recueille depuis 1978 les usages traditionnels des plantes rifaines, prend des notes, enquête et donne la parole à des paysans aux voix les moins audibles. Il examine et confronte les positions idéologiques et croise les avis des Fouqaha, politiciens, sociologues, historiens sans oublier les cannabiculteurs et leurs familles. Richement documenté, l’auteur fournit et met à la disposition de la communauté scientifique de rares données et informations obtenues pendant ses 40 années de terrain. Son ouvrage renvoie à une bibliographie abondante et complète sur un sujet dont on ne finira pas de parler d’aussi tôt.
Jamal Bellakhdar, en scientifique confirmé, ne porte nullement de jugement sur la validité des points de vue exprimés par les uns et les autres. Il fait tout simplement son travail de chercheur et tente de spécifier et de formaliser, à partir de ses enquêtes sur le terrain et de son érudition, les différentes positions en lice et les rend accessibles à l’analyse sociologique.
Il ressort de cette étude que la question de la légalisation de la cannabiculture demeure traversée par une série de tensions entre le sacré, l’économique, l’historique et le politique et qu’il va falloir doubler de vigilance devant la complexité de la question pour légiférer en évitant tout sentiment de frustration et oeuvrer avec pragmatisme et prudence dans l’intérêt de tous. Une ère nouvelle s’ouvre devant nous. Un levier de développement pointe déjà à l’horizon.