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Culture

Marché de l’art : Guerre déclarée à la contrefaçon


Rédigé par L'Opinion Avec MAP le Dimanche 17 Mars 2024



L’artiste Abbas Saladi (1950-1992) fait partie des plasticiens marocains qui comptent le plus d’œuvres contrefaite.
L’artiste Abbas Saladi (1950-1992) fait partie des plasticiens marocains qui comptent le plus d’œuvres contrefaite.
Lors d’une session de travail organisée le 11 mars à l’initiative du ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication en collaboration avec la Fondation nationale des musées (FNM) sur le phénomène de la contrefaçon d'œuvres d'art, Hassan Daki, président du ministère public, a souligné que, conformément à l'article 2.65 de la loi n° 2.00 sur les droits d'auteur et les droits voisins, son département peut engager des poursuites judiciaires sans qu'une plainte soit déposée par le titulaire des droits. Cela comprend « les peintures à l'huile, les autres arts plastiques, les gravures, les impressions sur cuir et toutes les autres œuvres de beaux-arts ».

Dans la perspective de renforcer l'arsenal juridique en matière de lutte contre la contrefaçon des œuvres d'art, H. Daki a mis en avant une multitude de propositions, notamment la préparation d'une tournée au profit des parquets en vue de les sensibiliser aux dispositions de la loi sur les droits d'auteur et droits voisins, et l'organisation de sessions de formation pour les procureurs, les juges, les magistrats, les juges d'instruction, la police judiciaire, les agents des douanes et les agents du Bureau marocain du droit d'auteur (BMDA) afin de discuter de la loi et des questions de sa mise en œuvre. D’autre part, Hassan Daki a suggéré d'élaborer un guide pratique sur les délits liés aux droits d'auteur et droits voisins, auquel toutes les parties prenantes vont contribuer en fonction de leurs domaines de spécialisation respectifs et d'envisager des propositions d'amendements de certains articles du Code pénal en y ajoutant le délit de contrefaçon d'œuvres d'art.

Elitisme et réputation

Pour sa part, le ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a souligné l'importance de cette session qui ouvre la voie à une série d'autres réunions visant à traiter la question de la contrefaçon de l'art et à structurer le secteur de l'art au Maroc, mettant en exergue l'engagement du ministère, aux côtés de la FNM, dans ce chantier avec force et conviction. Passant en revue les particularités du marché de l'art, marqué par l'élitisme, l'importance de la réputation, la transparence et le professionnalisme des personnes impliquées dans ce domaine, le ministre a relevé que l'émergence de fausses œuvres résonne comme une épidémie qui affecte la crédibilité du Maroc à l'étranger, empêchant les artistes nationaux de participer au marché de l'art et réduisant l'attrait du Maroc pour les galeristes, les organisateurs d'expositions, les artistes et d'autres intervenants, aussi bien marocains qu'étrangers. Dans une présentation sur « La lutte contre la contrefaçon et la promotion des œuvres d'art, défis et propositions », le représentant du département de la Culture relevant du ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Benyacoub, a souligné que parallèlement au développement du marché de l'art et à l'intérêt croissant des collectionneurs et des amateurs pour ces œuvres, un certain nombre d'œuvres contrefaites et faussement signées ont commencé à circuler, soulignant que ce phénomène est devenu une menace pour le marché marocain des arts plastiques et porte préjudice aux artistes plasticiens marocains et à leur réputation.
 
                                                                                                           Avec MAP