- Q : Monsieur Kandil, quel est votre diagnostic de la campagne betteravière 2024-2025 ?
A.K. : Nous assistons à une nette amélioration par rapport aux campagnes précédentes. Les pluies salvatrices de février et mars, totalisant 166 mm – soit une hausse de 7 % par rapport à l’année dernière – ont apporté un répit inespéré après plusieurs saisons marquées par la sécheresse. C’est une bouffée d’oxygène pour l’ensemble de l’écosystème betteravier.
- Q : Peut-on parler d’un véritable rebond en chiffres ?
A.K. : Absolument. Les surfaces emblavées ont connu une progression significative, atteignant 8.425 hectares contre 6.600 hectares l’an dernier, soit une hausse de 28 %. Ce redressement est le fruit d’un ensemble de leviers conjoints : revalorisation du prix d’achat à 630 dirhams la tonne (+80 DH), appui renforcé de COSUMAR à travers des primes incitatives, fourniture d’intrants de qualité et accompagnement technique ciblé.
- Q : Quelles ambitions nourrissez-vous pour la prochaine campagne ?
A.K. : Notre objectif est clair : atteindre 15.000 hectares en 2025-2026. Cela traduit la confiance retrouvée des producteurs envers cette culture. La betterave à sucre constitue un pilier majeur de notre économie agricole, générant à la fois des revenus réguliers pour les exploitants et des sous-produits à forte valeur ajoutée, notamment pour l’alimentation animale.
- Q : Comment la filière s’adapte-t-elle aux aléas climatiques ?
A.K. : La réponse est collective et structurée. En étroite collaboration avec l’ORMVA Doukkala et les opérateurs industriels, nous avons mis en œuvre des stratégies d’adaptation : modernisation des systèmes d’irrigation, introduction de variétés plus résistantes, renforcement du conseil agricole… Il est impératif de capitaliser sur ces acquis pour garantir la résilience et la durabilité de la filière.
- Q : Un mot de conclusion à l’attention des betteraviers de la région ?
A.K. : Je tiens à rendre hommage à nos agriculteurs pour leur ténacité et leur attachement à cette culture emblématique. Leur résilience est admirable. Aujourd’hui, les signaux sont au vert, mais il nous faut poursuivre les efforts, mutualiser les compétences et viser l’excellence pour bâtir une filière compétitive à l’échelle nationale.
Entretien réalisé par
Mohamed LOKHNATI
Mohamed LOKHNATI