Depuis l’entrée en vigueur de l’accord de libre-échange conclu entre la Turquie et le Maroc, le déficit commercial de ce dernier vis-à-vis d’Ankara n’a fait qu’exploser, s’élevant à plus de 16 milliards de dirhams en 2018. Un accord sans aucune complémentarité industrielle, sachant que la Turquie est un producteur de matières premières pour plusieurs secteurs industriels marocains, notamment du textile, qui constitue un secteur de leadership potentiel pour le Royaume, avec une valeur d’exportation atteignant 37.000 MMDH. Ce dernier secteur aurait dû bénéficier principalement dudit accord, malheureusement il est devenu, depuis sa mise en œuvre en 2006, sa principale proie. Au lieu d’importer de la matière première textile pour consolider l’industrie nationale, de grosses quantités de produits finis ont été achetés de la Turquie. Résultat : le secteur perd 19.000 emplois en 2014, près de 24.000 en 2015 et 35.000 l’année d’après.
Pour remédier à ce fléau, l’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX) a établi une note stratégique Maroc-Turquie qui propose des orientations structurantes pour rééquilibrer la balance commerciale qui a atteint un niveau intolérable. Selon l’ASMEX, la défectuosité des ALE du Maroc est due à leurs signatures sans aucune mise à niveau du cadre réglementaire et compétitif global, soulignant qu’il y a toujours eu une absence de stratégie concertée et globale. C’est ainsi que l’ALE Maroc-Turquie a permis à cette dernière de consolider son offre en se positionnant davantage sur les produits finis (de 8% en 2001 à 21% en 2018). Pour éradiquer ces déséquilibres bilatéraux qui font grincer des dents, l’ASMEX propose une stratégie basée sur quatre axes. Premièrement, maîtriser les risques d’importation à travers la mise en place de mécanismes adaptés et la promotion de la consommation « made in Morocco ». Deuxièmement, encourager les exportations à travers la facilitation d’accès au marché. Développer l’investissement à travers l’intégration des chaînes de valeur et la mise en place de mécanismes de financement adaptés. Finalement, revoir la typologie de l’accord pour élargir son périmètre et s’inscrire dans les accords de nouvelle génération.
Pour remédier à ce fléau, l’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX) a établi une note stratégique Maroc-Turquie qui propose des orientations structurantes pour rééquilibrer la balance commerciale qui a atteint un niveau intolérable. Selon l’ASMEX, la défectuosité des ALE du Maroc est due à leurs signatures sans aucune mise à niveau du cadre réglementaire et compétitif global, soulignant qu’il y a toujours eu une absence de stratégie concertée et globale. C’est ainsi que l’ALE Maroc-Turquie a permis à cette dernière de consolider son offre en se positionnant davantage sur les produits finis (de 8% en 2001 à 21% en 2018). Pour éradiquer ces déséquilibres bilatéraux qui font grincer des dents, l’ASMEX propose une stratégie basée sur quatre axes. Premièrement, maîtriser les risques d’importation à travers la mise en place de mécanismes adaptés et la promotion de la consommation « made in Morocco ». Deuxièmement, encourager les exportations à travers la facilitation d’accès au marché. Développer l’investissement à travers l’intégration des chaînes de valeur et la mise en place de mécanismes de financement adaptés. Finalement, revoir la typologie de l’accord pour élargir son périmètre et s’inscrire dans les accords de nouvelle génération.
Maîtrise des risques d’importation
L’analyse des échanges commerciaux entre le Maroc et la Turquie, établie par l’ASMEX, a fait ressortir deux horizons de risques d’importation. Des risques à court terme pour des produits déjà installés en maturité impactant potentiellement l’industrie locale (Automobile, Pharmaceutique, Textile, IMM, etc.). Des risques à moyen/ long terme pour des produits sur lesquels la Turquie s’est positionnée récemment et qui, bien que ne représentant pas une valeur importante d’importation, sont en forte croissance (Minier, agroalimentaire, papier carton, etc.). Afin de limiter ces risques, deux principaux mécanismes peuvent être déployés. Il s’agit des restrictions volontaires d’importations et des mesures tarifaires.
Encouragement à l’export
Afin de renforcer les exportations à destination de la Turquie, le Maroc doit négocier une entente par laquelle la Turquie s’engagerait à augmenter ses importations en facilitant l’accès à son marché domestique aux produits marocains. L’avantage de ce mécanisme réside dans sa démarche volontariste, et sa justification réside dans le déficit commercial important qu’il faut résorber. Une liste de produits de l’offre exportable marocaine à destination de la Turquie devrait être établie dans ce cas en concertation avec les professionnels.
Développement de l’investissement
Plusieurs secteurs sont potentiellement captifs pour l’investissement partiel turc dans la chaîne de valeur au Maroc (aéronautique, santé, agroalimentaire et aquaculture, etc.). Ainsi, l’ASMEX fait valoir que plusieurs mécanismes peuvent être envisagés pour promouvoir cet investissement avec comme ambition de gagner mutuellement pour favoriser l’expansion des exportations des produits réalisés dans ce cadre, aussi bien pour le monde arabe et l’Afrique où la ZLECA est sur le point de voir le jour. L’objectif est de réduire les postes déficitaires du bas de la balance des paiements.
Revue de la typologie de l’ALE
L’Association des exportateurs indique dans son analyse que l’accord Maroc-Turquie peut être considéré comme partiel. Elle propose ainsi d’aller vers un accord de nouvelle génération plus complet, qui permettrait de tenir compte de plusieurs paramètres, notamment l’investissement, les partenariats, la préservation de l’industrie nationale, les barrières non tarifaires et la liste n’est pas exhaustive.
JAFRI Saâd