Le Maroc, de par son expérience militaire et le haut degré de qualification de son Armée, est indispensable à la réussite d’African Lion, le plus grand exercice militaire sur le continent noir. Cela fait dix-huit années successives que ce « big training » se déroule principalement sur le sol du Royaume et notamment dans les profondeurs du Sahara marocain, à Al Mahbès, à quelques encablures de Tindouf, ce qui consacre la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud.
En dépit des manigances du lobby pro-polisario au Sénat, sous l’instigation du dinosaure James Inhofe qui use de tous les artifices au sein dudit Sénat américain pour écarter le Maroc, l’US Army préfère ne pas se passer du Royaume pour continuer à tenir cet exercice annuel, bien que d’autres pays hôtes y soient associés. L’Armée américaine est intimement convaincue que le Maroc est irremplaçable. C’est en tout cas l’avis du Commandant du Commandement de l’Armée américaine en Afrique (AFRICOM), le général quatre étoiles Stephen Townsend, fin connaisseur du Maroc. Ce dernier a passé trois ans à la tête du Commandement et s’apprête à céder sa place à un successeur désigné par la haute hiérarchie et confirmé par les deux Chambres du Congrès.
Le Maroc, un hôte « fantastique »
Stephen Townsend a présenté son bilan à la tête de l’AFRICOM lors d’une visio-conférence, tenue mardi. A cette occasion, il y a été interrogé par une journaliste d’ « Al Sharq News » sur une possible délocalisation de l’exercice d’African Lion vers un autre pays et les conséquences d’un tel geste sur les relations avec le Maroc.
Sans ambages, le général américain a laissé clairement entendre qu’il serait difficile de trouver un pays hôte aussi qualifié que le Maroc pour abriter la totalité de l’exercice. « Je pense qu’il sera difficile de trouver un pays en Afrique qui puisse probablement être en mesure de faire ce que le Maroc en a été capable pendant 18 ans (référence faite aux nombres d’éditions accueillies par le Royaume). Il sera difficile de trouver un pays qui puisse le faire, certainement pas la première année. Quoi qu’il en soit, j’espère que cela répond à votre question. Nous avons reçu l’ordre de diversifier African Lion, mais le Maroc a été un hôte fantastique et j’ai hâte de travailler avec lui », a-t-il rétorqué, en réponse aux multiples rumeurs qui faisaient état d’un possible déplacement de l’exercice vers d’autres pays africains.
Toutefois, l’allocution du Général américain a été l’occasion pour nuancer les choses. En réalité, le budget de la défense pour l’exercice 2022 a exigé une diversification des lieux de déroulement des exercices, selon les propos du général, qui a rappelé que la dernière édition, qui a eu lieu du 20 au 30 juin, a inclus aussi bien la Tunisie que le Sénégal et le Ghana, en sus du Maroc qui demeure le point focal.
« Notre loi sur la défense pour l’exercice 2022 nous oblige à envisager de diversifier l’exercice et, ce-faisant, (…) nous examinons d’autres endroits où nous pouvons avoir des parties ou la totalité d’African Lion à mener à l’avenir », a-t-il expliqué, tout en s’évertuant de préciser que le Maroc reste le partenaire le mieux qualifié pour abriter l’exercice.
Rappelons que le Royaume en est le pays hôte depuis 2004. Malgré l’élargissement de la sphère des pays, il a accueilli les épreuves les plus spectaculaires et les plus essentielles. On parle ici des exercices aéroportés (parachutage), de ceux aériens, des manoeuvres d’interdiction maritime et surtout de l’exercice tactique qui a eu lieu à deux reprises au champ de manoeuvre de Cap Draâ. Il s’agit là du plus grand exercice puisqu’il engage toutes les composantes des armées participantes (les armées de terre, de l’air et de mer). Les FAR et l’US Army ont simulé des opérations offensives de grande ampleur, avec l’usage de l’infanterie motorisée, des véhicules blindés, de l’aviation de chasse et des hélicoptères de combat, sans oublier le déploiement des lance-missiles.
Il n’est pas fortuit que le général américain soit si attaché au Maroc, il y voit un pays doté de toutes les ressources et les infrastructures nécessaires à la réussite d’un événement aussi important et aussi médiatisé qu’African Lion.
À cela s’ajoute le haut degré de qualification des Forces Armées Royales, qui, selon lui, sont alignées sur les standards de l’OTAN. « Le Maroc a été notre hôte pour 18 African Lion, et il a une énorme capacité de le faire, il a aussi l’infrastructure, les aires de répartition, et tout ce qu’il faut », s’est-il félicité, faisant savoir que le Commandement de l’AFRICOM a opté pour ce qu’il a appelé « une approche en étoile ». C’est-à-dire une organisation conçue de telle sorte que le Maroc soit le noyau de l’exercice tout en partageant l’accueil avec d’autres pays comme la Tunisie, le Sénégal et le Ghana. Townsend a indiqué que l’US Army cherche aussi de nouvelles localités.
James Inhofe contrarié !
Evidemment que la journaliste qui a interrogé le général faisait allusion aux revendications du Sénateur républicain James Inhofe, défenseur patenté du polisario au sein du Sénat, si ce n’est son porte-voix. Profitant du changement du Commandant de l’AFRICOM, ce dernier a mis toute son énergie pour exclure le Maroc d’African Lion, se prévalant de son statut d’ex-président du Comité des Forces Armées.
Lors de l’examen de la nomination du successeur de Stephen Townsend, le Lieutenant-général Michael Langley, le sénateur républicain n’a évidemment pas raté l’occasion pour demander que l’exercice African Lion soit abrité par un autre pays hôte. Le sénateur a argué du refus du Maroc de résoudre le conflit du Sahara pour justifier sa requête.
« Les Etats-Unis doivent trouver un nouvel endroit pour l’exercice African Lion vu que le Maroc n’a montré aucune volonté de résoudre le conflit du Sahara », a-t-il déclaré, ajoutant que le candidat au commandement de l’AFRICOM serait favorable à sa demande. Une prétention qui n’a été ni confirmée ni infirmée par le Pentagone. James Inhofe a également prétendu que plusieurs sénateurs, comme le républicain Mike Rounds, et le Secrétaire d’Etat à la Défense, Loyd Austin, sont d’accord avec lui pour délocaliser l’African Lion vers un autre pays.
Ce sénateur est coutumier de telles positions hostiles à l’encontre du Royaume, sachant qu’il a d’ores et déjà tenté de suspendre la coopération militaire entre Rabat et Washington, en faisant voter un amendement de la loi sur l’autorisation de la défense nationale, conditionnant toute aide militaire à l’engagement du Maroc à trouver une solution mutuellement acceptable au conflit du Sahara. La coopération maroco-américaine étant trop forte pour qu’elle soit ébranlée par un simple amendement, le Secrétaire d’Etat à la Défense a fini par activer la clause de dérogation qui a permis de débloquer l’aide financière pour les exercices militaires conjoints, dont la 18ème édition d’African Lion.
En dépit des manigances du lobby pro-polisario au Sénat, sous l’instigation du dinosaure James Inhofe qui use de tous les artifices au sein dudit Sénat américain pour écarter le Maroc, l’US Army préfère ne pas se passer du Royaume pour continuer à tenir cet exercice annuel, bien que d’autres pays hôtes y soient associés. L’Armée américaine est intimement convaincue que le Maroc est irremplaçable. C’est en tout cas l’avis du Commandant du Commandement de l’Armée américaine en Afrique (AFRICOM), le général quatre étoiles Stephen Townsend, fin connaisseur du Maroc. Ce dernier a passé trois ans à la tête du Commandement et s’apprête à céder sa place à un successeur désigné par la haute hiérarchie et confirmé par les deux Chambres du Congrès.
Le Maroc, un hôte « fantastique »
Stephen Townsend a présenté son bilan à la tête de l’AFRICOM lors d’une visio-conférence, tenue mardi. A cette occasion, il y a été interrogé par une journaliste d’ « Al Sharq News » sur une possible délocalisation de l’exercice d’African Lion vers un autre pays et les conséquences d’un tel geste sur les relations avec le Maroc.
Sans ambages, le général américain a laissé clairement entendre qu’il serait difficile de trouver un pays hôte aussi qualifié que le Maroc pour abriter la totalité de l’exercice. « Je pense qu’il sera difficile de trouver un pays en Afrique qui puisse probablement être en mesure de faire ce que le Maroc en a été capable pendant 18 ans (référence faite aux nombres d’éditions accueillies par le Royaume). Il sera difficile de trouver un pays qui puisse le faire, certainement pas la première année. Quoi qu’il en soit, j’espère que cela répond à votre question. Nous avons reçu l’ordre de diversifier African Lion, mais le Maroc a été un hôte fantastique et j’ai hâte de travailler avec lui », a-t-il rétorqué, en réponse aux multiples rumeurs qui faisaient état d’un possible déplacement de l’exercice vers d’autres pays africains.
Toutefois, l’allocution du Général américain a été l’occasion pour nuancer les choses. En réalité, le budget de la défense pour l’exercice 2022 a exigé une diversification des lieux de déroulement des exercices, selon les propos du général, qui a rappelé que la dernière édition, qui a eu lieu du 20 au 30 juin, a inclus aussi bien la Tunisie que le Sénégal et le Ghana, en sus du Maroc qui demeure le point focal.
« Notre loi sur la défense pour l’exercice 2022 nous oblige à envisager de diversifier l’exercice et, ce-faisant, (…) nous examinons d’autres endroits où nous pouvons avoir des parties ou la totalité d’African Lion à mener à l’avenir », a-t-il expliqué, tout en s’évertuant de préciser que le Maroc reste le partenaire le mieux qualifié pour abriter l’exercice.
Rappelons que le Royaume en est le pays hôte depuis 2004. Malgré l’élargissement de la sphère des pays, il a accueilli les épreuves les plus spectaculaires et les plus essentielles. On parle ici des exercices aéroportés (parachutage), de ceux aériens, des manoeuvres d’interdiction maritime et surtout de l’exercice tactique qui a eu lieu à deux reprises au champ de manoeuvre de Cap Draâ. Il s’agit là du plus grand exercice puisqu’il engage toutes les composantes des armées participantes (les armées de terre, de l’air et de mer). Les FAR et l’US Army ont simulé des opérations offensives de grande ampleur, avec l’usage de l’infanterie motorisée, des véhicules blindés, de l’aviation de chasse et des hélicoptères de combat, sans oublier le déploiement des lance-missiles.
Il n’est pas fortuit que le général américain soit si attaché au Maroc, il y voit un pays doté de toutes les ressources et les infrastructures nécessaires à la réussite d’un événement aussi important et aussi médiatisé qu’African Lion.
À cela s’ajoute le haut degré de qualification des Forces Armées Royales, qui, selon lui, sont alignées sur les standards de l’OTAN. « Le Maroc a été notre hôte pour 18 African Lion, et il a une énorme capacité de le faire, il a aussi l’infrastructure, les aires de répartition, et tout ce qu’il faut », s’est-il félicité, faisant savoir que le Commandement de l’AFRICOM a opté pour ce qu’il a appelé « une approche en étoile ». C’est-à-dire une organisation conçue de telle sorte que le Maroc soit le noyau de l’exercice tout en partageant l’accueil avec d’autres pays comme la Tunisie, le Sénégal et le Ghana. Townsend a indiqué que l’US Army cherche aussi de nouvelles localités.
James Inhofe contrarié !
Evidemment que la journaliste qui a interrogé le général faisait allusion aux revendications du Sénateur républicain James Inhofe, défenseur patenté du polisario au sein du Sénat, si ce n’est son porte-voix. Profitant du changement du Commandant de l’AFRICOM, ce dernier a mis toute son énergie pour exclure le Maroc d’African Lion, se prévalant de son statut d’ex-président du Comité des Forces Armées.
Lors de l’examen de la nomination du successeur de Stephen Townsend, le Lieutenant-général Michael Langley, le sénateur républicain n’a évidemment pas raté l’occasion pour demander que l’exercice African Lion soit abrité par un autre pays hôte. Le sénateur a argué du refus du Maroc de résoudre le conflit du Sahara pour justifier sa requête.
« Les Etats-Unis doivent trouver un nouvel endroit pour l’exercice African Lion vu que le Maroc n’a montré aucune volonté de résoudre le conflit du Sahara », a-t-il déclaré, ajoutant que le candidat au commandement de l’AFRICOM serait favorable à sa demande. Une prétention qui n’a été ni confirmée ni infirmée par le Pentagone. James Inhofe a également prétendu que plusieurs sénateurs, comme le républicain Mike Rounds, et le Secrétaire d’Etat à la Défense, Loyd Austin, sont d’accord avec lui pour délocaliser l’African Lion vers un autre pays.
Ce sénateur est coutumier de telles positions hostiles à l’encontre du Royaume, sachant qu’il a d’ores et déjà tenté de suspendre la coopération militaire entre Rabat et Washington, en faisant voter un amendement de la loi sur l’autorisation de la défense nationale, conditionnant toute aide militaire à l’engagement du Maroc à trouver une solution mutuellement acceptable au conflit du Sahara. La coopération maroco-américaine étant trop forte pour qu’elle soit ébranlée par un simple amendement, le Secrétaire d’Etat à la Défense a fini par activer la clause de dérogation qui a permis de débloquer l’aide financière pour les exercices militaires conjoints, dont la 18ème édition d’African Lion.
Anass MACHLOUKH