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Afrique : Rose Christiane Ossouka Raponda, première femme gabonaise chef de l’Exécutif


Rédigé par Wolondouka SIDIBE Mardi 21 Juillet 2020

Rose Christiane Oussaka Raponda a été nommé Première ministre du Gabon par le Président de la République, Ali Ondimba Bongo, dans un contexte de crise sanitaire de Coronavirus. Une première du genre dans ce pays de l’Afrique centrale. Plusieurs défis attendent le nouveau Chef de gouvernement.



Afrique : Rose Christiane Ossouka Raponda, première femme gabonaise chef de l’Exécutif
Au Gabon, les lignes bougent. En effet, le président Ali Bongo Ondimba vient de nommer, pour la première fois dans l’histoire de ce pays de l’Afrique Centrale, une femme Chef de gouvernement en la personne de Rose Christiane Ossouka Raponda. Par cet acte, le pays d’Ali Bongo Ondimba, père fondateur de la nation gabonaise, devient le deuxième du continent à avoir une femme Première ministre, après la Namibie où Saara Kuugonge lwa-Amadhila est aux commandes depuis mars 2015.

Cette nomination est chargée de symboles et intervient dans un contexte de crise sanitaire liée à Coronavirus. Elle a surpris plus d’un observateur. C’est par un Tweet que le président de la république, l’a annoncée jeudi 16 juillet. « J’ai nommé ce jour au poste de Premier ministre, Mme Rose Christiane Oussaka Raponda. Pour la première fois dans l’histoire du Gabon, une femme occupera cette fonction. Je remercie son prédécesseur PM Julien Nkoghe, qui a rempli avec loyauté et efficacité sa mission », peut-on lire dans ce texte sur les réseaux sociaux. Tout est dit.

On comprend dès lors l’importance et la portée de cette décision présidentielle, mais aussi la mission qui attend la nouvelle promue au poste de Chef de l’Exécutif au moment où le pays est appelé à relever les défis notamment la gestion de la Covid-19. Laquelle a sérieusement impacté l’économie du pays. Déjà qu’au Gabon, à cause de cette pandémie, le gouvernement a décidé de revoir son budget rectificatif par rapport à la loi des finances initiale 2020. Une baisse qui se situerait autour de 283 milliards de FCFA, en raison aussi du prix du baril de pétrole (de 57 dollars à 30 dollars) tandis que la tonne du manganèse perdrait 28% de sa valeur. Des matières premières sur lesquelles Libreville misait beaucoup.

Gestion de la Covid-19

C’est dans ces circonstances difficiles que Rose Christiane Oussaka Raponda a pris fonction. Selon le Cabinet de la présidence, elle aura pour mission, entre autres, d’assurer la relance économique et l’accompagnement social nécessaires en raison de la crise mondiale liée à la Covid-19. Au-delà de la bataille économique, il y a aussi une volonté manifeste de la présidence à faire de l’égalité du genre une réalité. La nouvelle équipe gouvernementale formée en est la parfaite illustration.

Puisqu’elle compte 11 femmes dont Rose Christiane Ossouka Raponda elle-même, contre 22 hommes, soit un total de 33 membres appelés.

Au niveau continental, l’arrivée de Rose Christiane Ossouka Raponda est bien appréciée par la jeunesse notamment au Maroc. Pour Lamine Ndiaye, Secrétaire Exécutif de la CESAM (Confédération des étudiants, stagiaires étrangers et africains du Maroc), il fallait oser le changement par la femme. « Madame Rose Christiane Ossouka Raponda, Premier ministre femme pour la première fois dans l’histoire du Gabon, est une avancée pour notre cher continent. C’est aussi une chance de promouvoir et valoriser les qualités et le savoir-faire de la femme ». Du côté de l’Union des Gabonais du Maroc (UGM, lire trois questions), c’est une satisfaction totale. Chez les diplomates, où nos interlocuteurs se sont exprimés en off, c’est « attendons pour voir ».

Satisfaction

Pour cet autre économiste africain, l’enjeu est de taille pour Mme Oussaka Raponda, car « le Gabon, pourtant l’un des plus riches sur le continent africain, manque toujours cruellement d’emplois pour les jeunes, de routes, d’hôpitaux et d’écoles. Un Gabonais sur trois vit sous le seuil de pauvreté ». Sur un autre plan, la lutte anti-corruption sera le cheval de bataille de la Première ministre. Elle est nommée huit mois après le lancement par le pouvoir gabonais d’une vaste opération anti-corruption baptisée Scorpion.

La campagne a abouti à l’incarcération de celui qui était considéré, depuis l’AVC de M. Bongo, comme l’homme fort du pays, son directeur de cabinet alors Brice Laccruche Alihanga et d’une vingtaine de ses proches dont quatre anciens ministres. Toujours est-il que cette nomination est salutaire et devrait servir d’exemple à d’autres Etats du continent car ils regorgent de femmes compétentes. Des diamants bruts qui ne demandent qu’à être taillés.

Wolondouka SIDIBE








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