Les circonstances actuelles imposent des mesures exceptionnelles afin de limiter les risques de propagation du Coronavirus. Avant même le jour attendu, plusieurs règles de conduite ont été imposées par les autorités et des sanctions ont suivi.
Dans ce sillage, sept souks de bétail destiné au sacrifice de l’Aïd Al-Adha ont été fermés pour non-respect des mesures sanitaires requises, en vue d’éviter la propagation de la Covid-19. Comme l’indique, mardi, un communiqué conjoint des ministères de l’Intérieur et de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, cette fermeture a eu lieu sur la base des observations et recommandations des commissions locales de suivi des souks conformément au guide publié conjointement à ce sujet.
L’effort collectif, condition inhérente au bon déroulement de l’Aïd
En effet, les autorités nationales du pays ont dicté plusieurs mesures, pour assurer le bon déroulement des célébrations. Qu’il s’agisse de directives liées à la cérémonie de l’abattage rituel, aux préparatifs, visites ou rassemblements familiaux, tous les aspects de cette fête doivent être prévus pour contrôler la situation et atténuer ce sentiment d’inquiétude qui préoccupe la population. Dans ce sens, le ministère de l’Intérieur a annoncé, il y a quelques jours, avoir pris un ensemble de mesures spéciales pour organiser l’opération du sacrifice. Seuls les bouchers dépistés seront autorisés à effectuer cette opération.
Les autorités locales vont ainsi délivrer des autorisations exceptionnelles aux bouchers professionnels ainsi qu’occasionnels pour répondre aux besoins des Marocains qui vont recourir à leurs prestations. En revanche, cette autorisation leur sera remise à la suite d’un test de dépistage de la Covid-19, en coordination avec les autorités sanitaires. Les bouchers habilités seront également équipés en matériel adéquat leur permettant de travailler dans le respect des normes sanitaires, notamment le port de masques, les gels hydroalcooliques et désinfectants. Les personnes souhaitant donc pratiquer le sacrifice des animaux de boucherie, doivent être toujours munies de virucides et de masques. Concernant les dispositions liées aux métiers conjoncturels autour de l’événement, toutes les personnes souhaitant exercer des métiers occasionnels liés à l’évènement de l’Aïd et aux préparatifs associés, doivent être autorisées par les communes. Les Marocains faisant appel à ces services, doivent quant à eux s’assurer de l’identité de l’abatteur (CIN), veiller sur son port du masque ou d’une visière ainsi que la désinfection des outils utilisés pour l’abattage.
Le mouton, non-transmetteur mais propagateur du virus
Ces mesures s’avèrent d’une grande importance étant donné que le Royaume a déjà atteint le pic des cas de contamination et que plusieurs médecins s’inquiètent des effets des rassemblements, quasi- inévitables pendant cette fête religieuse. A l’approche de l’Aïd El Kébir, des spécialistes de santé animale redoutent l’explosion du nombre de cas de personnes infectées par la Covid-19 à cause de la promiscuité dans les marchés et le contact avec les moutons. En effet, bien que les moutons ne transmettent pas le virus, ils peuvent le propager. Cet élément est renforcé par les pratiques en vogue à l’approche ou même le jour de l’Aïd, où nombreux sont ceux qui se regroupent autour des moutons dans les quartiers.
Pour les spécialistes, il faut également considérer la toison du mouton comme une source de transmission du virus au même titre que tous les supports inertes où le virus peut survivre, comme les pièces de monnaie, les poignées de porte, les rampes d’escalier ou les vêtements.
Décidément, pour assurer le bon déroulement de l’Aïd et éviter toutes répercussions négatives sur la santé de la population, il est important de s’accrocher aux mesures sanitaires préconisées par les autorités. Dans ce sens, il faut redoubler de vigilance et abandonner ces pratiques qui paraissent inhérentes à la cérémonie de l’Aïd, mais qui ont peu d’importance et risquent d’empirer la situation sanitaire dans le pays.
Dans ce sillage, sept souks de bétail destiné au sacrifice de l’Aïd Al-Adha ont été fermés pour non-respect des mesures sanitaires requises, en vue d’éviter la propagation de la Covid-19. Comme l’indique, mardi, un communiqué conjoint des ministères de l’Intérieur et de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, cette fermeture a eu lieu sur la base des observations et recommandations des commissions locales de suivi des souks conformément au guide publié conjointement à ce sujet.
L’effort collectif, condition inhérente au bon déroulement de l’Aïd
En effet, les autorités nationales du pays ont dicté plusieurs mesures, pour assurer le bon déroulement des célébrations. Qu’il s’agisse de directives liées à la cérémonie de l’abattage rituel, aux préparatifs, visites ou rassemblements familiaux, tous les aspects de cette fête doivent être prévus pour contrôler la situation et atténuer ce sentiment d’inquiétude qui préoccupe la population. Dans ce sens, le ministère de l’Intérieur a annoncé, il y a quelques jours, avoir pris un ensemble de mesures spéciales pour organiser l’opération du sacrifice. Seuls les bouchers dépistés seront autorisés à effectuer cette opération.
Les autorités locales vont ainsi délivrer des autorisations exceptionnelles aux bouchers professionnels ainsi qu’occasionnels pour répondre aux besoins des Marocains qui vont recourir à leurs prestations. En revanche, cette autorisation leur sera remise à la suite d’un test de dépistage de la Covid-19, en coordination avec les autorités sanitaires. Les bouchers habilités seront également équipés en matériel adéquat leur permettant de travailler dans le respect des normes sanitaires, notamment le port de masques, les gels hydroalcooliques et désinfectants. Les personnes souhaitant donc pratiquer le sacrifice des animaux de boucherie, doivent être toujours munies de virucides et de masques. Concernant les dispositions liées aux métiers conjoncturels autour de l’événement, toutes les personnes souhaitant exercer des métiers occasionnels liés à l’évènement de l’Aïd et aux préparatifs associés, doivent être autorisées par les communes. Les Marocains faisant appel à ces services, doivent quant à eux s’assurer de l’identité de l’abatteur (CIN), veiller sur son port du masque ou d’une visière ainsi que la désinfection des outils utilisés pour l’abattage.
Le mouton, non-transmetteur mais propagateur du virus
Ces mesures s’avèrent d’une grande importance étant donné que le Royaume a déjà atteint le pic des cas de contamination et que plusieurs médecins s’inquiètent des effets des rassemblements, quasi- inévitables pendant cette fête religieuse. A l’approche de l’Aïd El Kébir, des spécialistes de santé animale redoutent l’explosion du nombre de cas de personnes infectées par la Covid-19 à cause de la promiscuité dans les marchés et le contact avec les moutons. En effet, bien que les moutons ne transmettent pas le virus, ils peuvent le propager. Cet élément est renforcé par les pratiques en vogue à l’approche ou même le jour de l’Aïd, où nombreux sont ceux qui se regroupent autour des moutons dans les quartiers.
Pour les spécialistes, il faut également considérer la toison du mouton comme une source de transmission du virus au même titre que tous les supports inertes où le virus peut survivre, comme les pièces de monnaie, les poignées de porte, les rampes d’escalier ou les vêtements.
Décidément, pour assurer le bon déroulement de l’Aïd et éviter toutes répercussions négatives sur la santé de la population, il est important de s’accrocher aux mesures sanitaires préconisées par les autorités. Dans ce sens, il faut redoubler de vigilance et abandonner ces pratiques qui paraissent inhérentes à la cérémonie de l’Aïd, mais qui ont peu d’importance et risquent d’empirer la situation sanitaire dans le pays.
Hajar LEBABI
3 questions à Mustapha Qadery
Mustapha Qadery
«Au Maroc, Aïd Al-Adha représente le congé annuel pour les petits métiers»
Enseignant et chercheur à l’Université Mohammed V de Rabat, Mustapha Qadery nous livre ses réflexions sur la célébration de l’Aïd Al-Adha.
- Cette année, la fête de l’Aïd revêt une dimension différente. Qu’est-ce qui la distingue cette fois-ci ?
- La célébration de l’Aïd est très particulière. Ce n’est pas un simple événement, puisqu’il s’agit d’un pèlerinage annuel. Toute la population se réunit pour fêter. C’est un moment de retrouvailles pour un événement qui reste symbolique, et qui n’est pas obligatoire dans la pratique religieuse. Cette année, la fête est associée à la Covid-19 et surtout à l’improvisation du confinement dans 8 villes.
- Le royaume avait déjà annulé cette fête à travers l’Histoire. Sous quelles circonstances cela a-t-il eu lieu ?
- Cela s’est produit à trois reprises et était dû à la sécheresse. Il n’y avait pas de cheptels suffisants pour nourrir les Marocains toute l’année. Ce n’est pas le cas cette fois-ci, mais le gouvernement pouvait penser à des solutions pour indemniser les éleveurs, avertir les Marocains à l’avance et établir un dispositif de dépistage. C’est la moindre des choses. Les gens ne peuvent pas être interdits de voyager. C’est l’événement phare pour plusieurs personnes et il fallait prévoir cela.
- Qu’est-ce qui attache les Marocains à l’Aïd ?
- C’est une fête à dimension sociale et culturelle plus que religieuse. Elle est propice à des pratiques qui ne sont pas imposées par la religion. Et même dans les sociétés musulmanes, chacune d’entre elles entreprend un rapport particulier avec cette fête. Au Maroc, c’est le congé annuel pour les petits métiers et le moment des retrouvailles. Cela explique son importance dans notre société.
Enseignant et chercheur à l’Université Mohammed V de Rabat, Mustapha Qadery nous livre ses réflexions sur la célébration de l’Aïd Al-Adha.
- Cette année, la fête de l’Aïd revêt une dimension différente. Qu’est-ce qui la distingue cette fois-ci ?
- La célébration de l’Aïd est très particulière. Ce n’est pas un simple événement, puisqu’il s’agit d’un pèlerinage annuel. Toute la population se réunit pour fêter. C’est un moment de retrouvailles pour un événement qui reste symbolique, et qui n’est pas obligatoire dans la pratique religieuse. Cette année, la fête est associée à la Covid-19 et surtout à l’improvisation du confinement dans 8 villes.
- Le royaume avait déjà annulé cette fête à travers l’Histoire. Sous quelles circonstances cela a-t-il eu lieu ?
- Cela s’est produit à trois reprises et était dû à la sécheresse. Il n’y avait pas de cheptels suffisants pour nourrir les Marocains toute l’année. Ce n’est pas le cas cette fois-ci, mais le gouvernement pouvait penser à des solutions pour indemniser les éleveurs, avertir les Marocains à l’avance et établir un dispositif de dépistage. C’est la moindre des choses. Les gens ne peuvent pas être interdits de voyager. C’est l’événement phare pour plusieurs personnes et il fallait prévoir cela.
- Qu’est-ce qui attache les Marocains à l’Aïd ?
- C’est une fête à dimension sociale et culturelle plus que religieuse. Elle est propice à des pratiques qui ne sont pas imposées par la religion. Et même dans les sociétés musulmanes, chacune d’entre elles entreprend un rapport particulier avec cette fête. Au Maroc, c’est le congé annuel pour les petits métiers et le moment des retrouvailles. Cela explique son importance dans notre société.
Recueillis par H. L.
Repères
Et si le mouton ne répond pas aux mesures sanitaires ?
Concernant la procédure à suivre dans le cas où la bête ne répond pas aux mesures sanitaires, l’Office National de Sécurité Sanitaire des produits Alimentaires (ONSSA) dispose d’une «banque d’informations » qui comprend toutes les données concernant les éleveurs dont les troupeaux ont été identifiés. Le bureau de l’ONSSA remet aux éleveurs un guide dans lequel ils insèrent les informations et numéros relatifs aux bêtes vendues, ce qui permet de tracer l’éleveur initial du troupeau.
A Tanger, la situation sanitaire impacte l’offre et la demande
Cette année, la région de Tanger- Tétouan-Al Hoceïma dispose d’une offre abondante et satisfaisante de bétail destiné à l’abattage à l’occasion d’Aïd Al-Adha, estimée à environ 500.000 têtes d’ovins et de caprins, a affirmé la Direction régionale de l’agriculture (DRA). Celle-ci a souligné, dans un communiqué, que l’offre du cheptel sur les marchés de la région dépasse la demande et jouit d’une qualité adéquate, avec une diversité des races et des prix différenciés, à même de satisfaire la demande de toutes les catégories sociales. À cet égard, la DRA a précisé qu’environ 170.000 têtes d’ovins et de caprins ont été identifiées au niveau de 21.000 élevages de petits ruminants.