Des manifestants contre le projet d'annexion d'une partie de la Cisjordanie par Israël, à Jéricho, le 22 juin 2020
Depuis plusieurs jours, des manifestations ont lieu dans les territoires occupés et en Israël pour faire pression sur le gouvernement israélien. En interne, le gouvernement de Benyamin Netanyahu est lui-même divisé. Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a notamment estimé que toute annexion devrait attendre la fin de la pandémie de Covid-19. A ce jour, nul ne sait donc si le plan pourra réellement être appliqué.
Tel-Aviv ambitionne d’annexer la vallée du Jourdain (30% de la Cisjordanie), sous contrôle militaire israélien, et une centaine de colonies israéliennes situées en territoire palestinien. Il envisage la création d’un Etat palestinien démilitarisé sur un territoire réduit, sans Al Qods pour capitale, et sous certaines conditions. Plus de 2,8 millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, ainsi que 450.000 Israéliens dans des colonies, illégales selon le droit international.
A ce jour, rien ne permet toutefois de savoir si le gouvernement israélien appliquera ce plan à la lettre. Depuis les élections législatives de mars et l’avènement du gouvernement NetanyahuGantz, plusieurs scénarios ont été évoqués. Une version maximaliste envisage l’annexion à la fois des colonies et de la vallée du Jourdain. Une autre plus soft évoque de commencer l’expansionnisme israélien par l’annexion de colonies ou de blocs de colonies.
Une violation du droit international inadmissible
Plus de cinquante experts et rapporteurs spéciaux de l’ONU ont souligné que ce plan viole un principe fondamental du droit international selon lequel «l’acquisition de territoire par la guerre ou la force est inadmissible». En cas d’application, «ce qui resterait de la Cisjordanie serait un bantoustan palestinien, des îles de terre déconnectées, complètement entourées par Israël et sans lien territorial avec le monde extérieur», dénoncent-ils. Ils rappellent que l’occupation israélienne est déjà la source, depuis plus d’un demi-siècle, de «profondes violations des droits de l’homme», comme «la confiscation de terres, la confiscation de ressources naturelles, la démolition de maisons, le transfert forcé de population, les expulsions et déplacements forcés, les détentions arbitraires, mais aussi l’insécurité alimentaire».
L’annexion serait donc une consécration d’une réalité déjà injuste: deux peuples vivant dans le même espace, dirigés par le même État, mais avec des droits profondément inégaux. C’est la vision d’un apartheid du XXIe siècle.
Quelle réaction des Palestiniens ?
L’Autorité palestinienne rejette le projet et a mis un terme à la coopération sécuritaire avec Israël. Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammad Shtayyeh, a averti début juin que tout transfert de territoires devrait se faire d’»égal à égal» en termes «de «taille et de valeur».
Dans un texte remis au Quartette (Union européenne, ONU, Russie et Etats-Unis) le 29 juin, l’Autorité Ramallah se dit toutefois prête à relancer des négociations directes et propose des «modifications mineures des frontières qui auront fait l’objet d’un accord mutuel», sur la base des frontières d’avant 1967, et maintient sa volonté de faire de Al Qods la capitale de l’Etat palestinien auquel elle aspire.
Pour l’ONU, Israël doit abandonner ses plans. La Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a dénoncé l’illégalité du projet, avertissant que ses «ondes de choc dureront des décennies». L’annexion est illégale. Point final. Toute annexion. Qu’il s’agisse de 30% de la Cisjordanie ou de 5%. Les pays arabes ont averti qu’une annexion menacerait la région d’un «conflit majeur» et mettrait fin aux ambitions israéliennes d’une «normalisation» des relations avec les Etats arabes du Golfe.
Tel-Aviv ambitionne d’annexer la vallée du Jourdain (30% de la Cisjordanie), sous contrôle militaire israélien, et une centaine de colonies israéliennes situées en territoire palestinien. Il envisage la création d’un Etat palestinien démilitarisé sur un territoire réduit, sans Al Qods pour capitale, et sous certaines conditions. Plus de 2,8 millions de Palestiniens vivent en Cisjordanie, ainsi que 450.000 Israéliens dans des colonies, illégales selon le droit international.
A ce jour, rien ne permet toutefois de savoir si le gouvernement israélien appliquera ce plan à la lettre. Depuis les élections législatives de mars et l’avènement du gouvernement NetanyahuGantz, plusieurs scénarios ont été évoqués. Une version maximaliste envisage l’annexion à la fois des colonies et de la vallée du Jourdain. Une autre plus soft évoque de commencer l’expansionnisme israélien par l’annexion de colonies ou de blocs de colonies.
Une violation du droit international inadmissible
Plus de cinquante experts et rapporteurs spéciaux de l’ONU ont souligné que ce plan viole un principe fondamental du droit international selon lequel «l’acquisition de territoire par la guerre ou la force est inadmissible». En cas d’application, «ce qui resterait de la Cisjordanie serait un bantoustan palestinien, des îles de terre déconnectées, complètement entourées par Israël et sans lien territorial avec le monde extérieur», dénoncent-ils. Ils rappellent que l’occupation israélienne est déjà la source, depuis plus d’un demi-siècle, de «profondes violations des droits de l’homme», comme «la confiscation de terres, la confiscation de ressources naturelles, la démolition de maisons, le transfert forcé de population, les expulsions et déplacements forcés, les détentions arbitraires, mais aussi l’insécurité alimentaire».
L’annexion serait donc une consécration d’une réalité déjà injuste: deux peuples vivant dans le même espace, dirigés par le même État, mais avec des droits profondément inégaux. C’est la vision d’un apartheid du XXIe siècle.
Quelle réaction des Palestiniens ?
L’Autorité palestinienne rejette le projet et a mis un terme à la coopération sécuritaire avec Israël. Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne, Mohammad Shtayyeh, a averti début juin que tout transfert de territoires devrait se faire d’»égal à égal» en termes «de «taille et de valeur».
Dans un texte remis au Quartette (Union européenne, ONU, Russie et Etats-Unis) le 29 juin, l’Autorité Ramallah se dit toutefois prête à relancer des négociations directes et propose des «modifications mineures des frontières qui auront fait l’objet d’un accord mutuel», sur la base des frontières d’avant 1967, et maintient sa volonté de faire de Al Qods la capitale de l’Etat palestinien auquel elle aspire.
Pour l’ONU, Israël doit abandonner ses plans. La Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, a dénoncé l’illégalité du projet, avertissant que ses «ondes de choc dureront des décennies». L’annexion est illégale. Point final. Toute annexion. Qu’il s’agisse de 30% de la Cisjordanie ou de 5%. Les pays arabes ont averti qu’une annexion menacerait la région d’un «conflit majeur» et mettrait fin aux ambitions israéliennes d’une «normalisation» des relations avec les Etats arabes du Golfe.