Le peu que l’on sache, actuellement, du virus Covid-19 est qu’il terrasse essentiellement les personnes âgées et celles souffrant déjà de problèmes de santé. Ce que l’on vient d’apprendre est que l’économie mondiale, infectée par le coronavirus, est tombée gravement malade, révélant des déficiences jusqu’alors demeurée ignorée.
Mise sous respirateur pour l’oxygéner à coup d’injections massives de monnaie, l’état de santé de l’économie mondiale s’est toutefois beaucoup dégradé, au point ou elle en est arrivée à une phase hémorragique, saignant du pétrole qui ne vaut plus un kopeck.
Mise sous respirateur pour l’oxygéner à coup d’injections massives de monnaie, l’état de santé de l’économie mondiale s’est toutefois beaucoup dégradé, au point ou elle en est arrivée à une phase hémorragique, saignant du pétrole qui ne vaut plus un kopeck.
Cygne noir et guerre du pétrole
La quasi-mise à l’arrêt de l’appareil productif dans tous les pays en confinement sanitaire, suite à la pandémie du CoVid-19, a entraîné un recul de la consommation mondiale de pétrole de quelques 30%.
Un « cygne noir » (évènement très peu probable mais qui se réalise quand même) intervenu en pleine « guerre du pétrole », opposant, en apparence, l’Arabie saoudite à la Russie, deux poids lourds de la production pétrolière conventionnelle.
En fait, cette guerre du pétrole ne peut se comprendre qu’en tenant compte du 3ème larron, les Etats-Unis d’Amérique, qui ont trop tôt entonné l’hymne de l’indépendance énergétique en exploitant le pétrole de schiste. Ce qui, bien entendu, n’est pour plaire ni aux Saoudiens, ni aux Russes.
Un « cygne noir » (évènement très peu probable mais qui se réalise quand même) intervenu en pleine « guerre du pétrole », opposant, en apparence, l’Arabie saoudite à la Russie, deux poids lourds de la production pétrolière conventionnelle.
En fait, cette guerre du pétrole ne peut se comprendre qu’en tenant compte du 3ème larron, les Etats-Unis d’Amérique, qui ont trop tôt entonné l’hymne de l’indépendance énergétique en exploitant le pétrole de schiste. Ce qui, bien entendu, n’est pour plaire ni aux Saoudiens, ni aux Russes.
Fin des temps anciens
Conformément au Pacte de Quincy, qui lie, depuis 1945, l’Arabie Saoudite aux Etats-Unis, pour soixante ans, et reconduit en 2005, la première assure un approvisionnement pas trop cher en pétrole aux seconds contre leur protection. Mieux encore, les contrats de pétrole étant libellés en dollars (les fameux pétrodollars), la monnaie américaine disposait ainsi d’une solide assise, qu’elle avait perdue avec l’abandon de l’indexation du dollar à l’or, en 1973.
Tout cet échafaudage a dégringolé, le 14 septembre 2019, quand des drones yéménites ont frappés des installations pétrolières stratégiques, à Abqaïq et à Khurais, en Arabie saoudite. Le parapluie américain s’est révélé factice et les milliards de dollars d’armements acquis auprès des Etats-Unis n’ont pas été d’une grande utilité au Yémen, ou les Saoudiens subissent des revers. Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman, déclassé pour cause de tronçonnage de journaliste et autre dépouillage de riches émirs à l’hôtel Ritz-Carlton, au profit du prince héritier des Emirats Arabes Unis, Mohamed Ben Zayd, n’avait donc plus aucune raison de supporter la concurrence des producteurs américains du pétrole de schiste.
Pas plus que les Russes, qui en ont marre des sanctions américaines et du sabotage de leur projet de gazoduc Nord stream 2, destiné à alimenter le marché européen.
Tout cet échafaudage a dégringolé, le 14 septembre 2019, quand des drones yéménites ont frappés des installations pétrolières stratégiques, à Abqaïq et à Khurais, en Arabie saoudite. Le parapluie américain s’est révélé factice et les milliards de dollars d’armements acquis auprès des Etats-Unis n’ont pas été d’une grande utilité au Yémen, ou les Saoudiens subissent des revers. Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed Ben Salman, déclassé pour cause de tronçonnage de journaliste et autre dépouillage de riches émirs à l’hôtel Ritz-Carlton, au profit du prince héritier des Emirats Arabes Unis, Mohamed Ben Zayd, n’avait donc plus aucune raison de supporter la concurrence des producteurs américains du pétrole de schiste.
Pas plus que les Russes, qui en ont marre des sanctions américaines et du sabotage de leur projet de gazoduc Nord stream 2, destiné à alimenter le marché européen.
Le rêve américain tourne au cauchemar
Les Américains se sont vraiment crus débarrassés de leur dépendance énergétique au pétrole du Moyen Orient et se voyaient même en grands exportateurs, vers l’Europe entre autres, de gaz de schiste liquéfié.
Sauf qu’à moins de 70 dollars le baril de pétrole, les producteurs américains de pétrole et de gaz de schiste ne sont pas compétitifs. Ils sont, par ailleurs, surendettés.
Les Etats-Unis n’ont jamais cessé d’importer du pétrole pour leur consommation interne, même en ayant atteint une production quotidienne record de 13 millions de barils. C’est que leurs raffineries, anciennement construites, ne traitent que du brut lourd, alors que le pétrole de schiste extrait localement est plutôt léger. Le solde de leurs exportations et importations d’hydrocarbures est, de fait, déficitaire de 3 millions de barils en moyenne par jour.
Sauf qu’à moins de 70 dollars le baril de pétrole, les producteurs américains de pétrole et de gaz de schiste ne sont pas compétitifs. Ils sont, par ailleurs, surendettés.
Les Etats-Unis n’ont jamais cessé d’importer du pétrole pour leur consommation interne, même en ayant atteint une production quotidienne record de 13 millions de barils. C’est que leurs raffineries, anciennement construites, ne traitent que du brut lourd, alors que le pétrole de schiste extrait localement est plutôt léger. Le solde de leurs exportations et importations d’hydrocarbures est, de fait, déficitaire de 3 millions de barils en moyenne par jour.
Spéculer et modéliser jusqu’à en chuter
Les Américains ont eu tort de se mettre à dos Russes et Saoudiens, qui, avec l’allié providentiel CoVid-19, ont trouvé dans l’actuelle crise l’opportunité de se débarrasser de la concurrence de l’industrie américaine de la fracturation, considérée comme intruse par les producteurs conventionnels sur le marché pétrolier.
La scène finale du spectacle a été jouée par des spéculateurs ayant acheté du pétrole livrable au mois de mai, auquel ils n’ont pu trouver repreneur, alors que les contrats devaient être fermés le 21 avril, et des ordinateurs mues par des intelligences artificielles, qui sur-réagissent en fractions de secondes à de mauvaises nouvelles, dont les conséquences sont ainsi amplifiées à l’excès.
La scène finale du spectacle a été jouée par des spéculateurs ayant acheté du pétrole livrable au mois de mai, auquel ils n’ont pu trouver repreneur, alors que les contrats devaient être fermés le 21 avril, et des ordinateurs mues par des intelligences artificielles, qui sur-réagissent en fractions de secondes à de mauvaises nouvelles, dont les conséquences sont ainsi amplifiées à l’excès.
Ahmed NAJI