L'expert international en environnement, El Khalil Cherif, met en lumière le rôle de leader régional du Maroc dans la transition énergétique. L'engagement profond du Royaume en faveur du développement durable et de la résilience climatique se manifeste à travers des actions significatives, notamment sa Contribution déterminée au niveau national (CDN).
“Le Maroc a entrepris des actions significatives à travers sa Contribution déterminée au niveau national (CDN) pour répondre aux défis urgents du changement climatique. Ces efforts positionnent le Royaume en tant que leader régional dans la transition énergétique”, a affirmé le spécialiste dans un entretien accordé à la presse, à la veille de l’ouverture des travaux de la COP28 à Dubaï.
La diversification des sources d'énergie, avec l'objectif ambitieux d'atteindre 52% de la puissance électrique installée à partir de sources renouvelables d'ici 2030, est au cœur de la CDN. En effet, cette contribution ne se limite pas à l'électricité, car le secteur industriel, l'agriculture, les transports et la gestion des déchets sont tous des piliers essentiels.
Le secteur industriel, en particulier les phosphates, joue un rôle central, représentant 27,5% des objectifs nationaux d'atténuation d'ici 2030. Dans l'agriculture, la modernisation du secteur vise à augmenter le PIB agricole et à améliorer les revenus des agriculteurs, tout en renforçant la résilience face au changement climatique.
De plus, le secteur des transports est une priorité avec des objectifs visant à réduire la consommation d'énergie et à mettre en place des moyens de transport public urbain alimentés par des énergies renouvelables.
La gestion des déchets est un aspect essentiel de la CDN, avec des objectifs spécifiques de recyclage et de valorisation énergétique, créant ainsi des emplois verts et stimulant l'économie circulaire.
La vision globale du Royaume s'étend au domaine maritime côtier, avec l'application de la vision économique bleue, incluant la création de nouveaux projets respectueux de l'environnement, l'augmentation de la production maritime sans surexploitation des ressources et la création d'emplois liés à l'économie bleue pour les jeunes.
Cependant, des défis subsistent, tels que les changements climatiques tangibles, la réduction des précipitations, l'augmentation des températures et l'accentuation de l'aridité. La crise sanitaire de 2020 a souligné l'importance d'une relance économique à long terme intégrant la durabilité et la résilience climatique.
Pour garantir le succès continu de ces initiatives, une coordination efficace entre les politiques, programmes et réformes est impérative. Le Maroc doit également maintenir un suivi rigoureux des progrès, en particulier avec la mise en œuvre de la plateforme de transparence MRV, pour ajuster et adapter ses stratégies en fonction des évolutions climatiques et économiques.
Dans sa lutte contre le changement climatique, le Maroc progresse activement vers un avenir plus durable, mais une vigilance continue et une adaptation agile aux nouveaux défis seront essentielles pour assurer le succès à long terme.