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Après moult tergiversations, le délogement des marchés de gros de la Métropole économique du Maroc va enfin devenir réalité. C'est une nouvelle que le Conseil de la ville accueille avec un mélange d'espoir et de prudence ; car derrière les promesses des autorités, se cache souvent la dure réalité du terrain. C’est, grosso modo, un changement majeur qui est sur le point de s'opérer.
Mais commençons par le commencement. La Maire de Casablanca, madame Nabila R'mili, a annoncé avec soulagement que le projet de délocalisation des marchés de gros allait entrer dans sa phase concrète d'ici 15 mois. Fini les embouteillages et la pression dans le cœur battant de la ville ! Fini également les problèmes d'hygiène et de sécurité qui rongent les infrastructures vieillissantes des actuels lieux de négoce ! Un nouveau souffle va embaumer le paysage de Casablanca avec la construction d'une plateforme alimentaire et agricole flambant neuve, dans la région de Had Soualem.
Un projet ambitieux, qui nécessite un investissement colossal de 1,5 milliard de dirhams. Mais les autorités se veulent rassurantes : la moitié sera prise en charge par le Conseil communal, le reste provenant de fonds du ministère de l'Intérieur, du Conseil de la Région Casablanca-Settat et de la commune de Had Soualem. Un bel exemple de collaboration entre les différents échelons territoriaux, qui devrait permettre de mener à bien cette délicate opération.
Car les défis sont nombreux. La logistique du transfert de ces immenses marchés de gros de volaille, de fruits et légumes, de poissons, représente un véritable casse-tête. Sans compter les résistances probables des commerçants, habitués à leur emplacement historique. Tout cela dans un contexte où l'infrastructure existante se dégrade dangereusement, menaçant la santé et la sécurité des usagers.
Mais la Maire a bon espoir que les autorités sauront relever ces obstacles avec pragmatisme et fermeté. Casablanca a besoin d'un coup de jeune, d'un assainissement en profondeur de son cœur économique. Ce projet de délocalisation des marchés de gros est une formidable opportunité de redonner à la métropole son lustre d'antan, et d'offrir à ses habitants des conditions de vie plus saines et plus fluides. Avec de la volonté politique et de la coordination entre les différents acteurs, cette délicate opération peut devenir un modèle pour d'autres villes marocaines confrontées aux mêmes défis.
Houda BELABD
Un défi logistique et social de taille
La décision tant attendue par les élus locaux, celle de déménager les marchés locaux, répond à un véritable besoin de modernisation et d'assainissement du cœur économique de la métropole. Mais on ne peut nier que cette opération représente un véritable casse-tête logistique et soulève de nombreuses interrogations d'ordre social.
Imaginez l'ampleur des infrastructures à délocaliser : des hectares de hangars, des millions de mètres carrés de surfaces de vente, des réseaux électriques et d'approvisionnement en eau titanesques... Et il faut penser à tout : la continuité des activités économiques pendant les travaux, la gestion des flux de camions et de marchandises, la construction d'installations sanitaires dignes de ce nom. Autant dire que la Maire de Casablanca et son équipe ont du pain sur la planche. Elles devront faire preuve d'une planification millimétrée et d'une coordination sans faille entre les différents échelons territoriaux pour mener à bien cette délicate opération.
