Alors que le Monde entier est terrassé par une pandémie qui a été transmise aux humains à partir d’un animal sauvage, les scientifiques de tous bords continuent d’appeler à oeuvrer pour la protection des ressources et des écosystèmes naturels. Message scandé et crié des centaines de fois dans des centaines d’occasions alors que s’installent les prémisses d’une autre catastrophe –climatique cette fois- dont les impacts prédits et déjà constatés n’ont rien de rassurant. Pour préserver les ressources et les services écosystèmiques fournis par la Nature, plusieurs moyens existent. Les « solutions fondées sur la Nature » constituent cependant une nouvelle référence qui a vu le jour il y a une décennie et qui chaque année se précise et prend de l’ampleur. Mise en avant par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature depuis 2009, ce concept invite à mieux s’appuyer sur des processus naturels, et pas seulement sur des moyens technologiques pour répondre à des enjeux de société.
Pour la Nature et par la Nature
« Les solutions fondées sur la Nature s’articulent autour de trois piliers : la préservation d’écosystèmes fonctionnels et en bon état écologique, l’amélioration de la gestion d’écosystèmes pour une utilisation durable par les activités humaines, et la restauration d’écosystèmes dégradés ou la création d’écosystèmes », explique Pr Imad Cherkaoui, président de l’association marocaine « Nature Solutions » et enseignant-chercheur à l’université Sultan Moulay Slimane de Khénifra. Si les objectifs de cette nouvelle approche semblent anodins, la façon de les atteindre en révèle toute la spécificité. « L’idée est de privilégier l’utilisation de méthodes naturelles ou inspirées de la Nature pour assurer la préservation des ressources et des habitats. L’idée est également de se servir des écosystèmes comme des boucliers de mitigation et d’adaptation face aux impacts incontestables des changements climatiques », souligne Pr Cherkaoui.
Un nouveau Standard mondial
« Le monde recherche des options durables et efficaces pour relever les défis mondiaux tels que le changement climatique, la sécurité alimentaire, la sécurité de l’approvisionnement en eau, et, maintenant, la relance économique suite à la pandémie mondiale. Pour cela, le nouveau Standard mondial de l’UICN pour les Solutions fondées sur la Nature fournit un cadre idéal pour mettre à contribution et accélérer l’utilisation durable de la nature », avait déclaré Stewart Maginnis, Directeur mondial du Groupe sur les Solutions fondées sur la Nature de l’UICN dans un communiqué diffusé en fin juillet. Après plusieurs années de l’émergence d’un concept nouveau qui consacre le bon sens et les bonnes pratiques, ce n’est qu’en 2020 que les Solutions fondées sur la Nature ont véritablement pu bénéficier d’un « cadre rigoureux, cohérent et responsable qui aidera à éviter toute utilisation abusive du concept et à faire passer les Solutions fondées sur la Nature de l’échelle locale à l’échelle mondiale ».
Bonnes pratiques ancestrales
« Au niveau local, les solutions fondées sur la Nature privilégient les bonnes pratiques ancestrales qui contribuent à la préservation des ressources et à la résilience des écosystèmes », souligne le président de Nature Solutions qui cite l’exemple de la transhumance ou encore des Agdals que les anciens Marocains utilisaient pour garder l’intégrité des sols et des parcours. « Quand on parle des solutions fondées sur la Nature, il n’est pas uniquement question des milieux naturels, mais également d’environnements urbains où il faut veiller à garder et à developper des zones vertes, ce qui permet de réduire les températures en périodes de canicule et de jouir d’espaces verts pédagogiques et récréatifs dans les périmètres urbains », précise Pr Cherkaoui. En plus des méthodes de gestion scientifique et d’ingénierie écologique, « les solutions fondées sur la Natures doivent être transversales, et accompagner toutes les mesures qui visent à terme de durabiliser les ressources ou de restaurer un écosystème ou encore d’augmenter sa résilience. Dans ce contexte, elles sont des solutions accompagnatrices qui peuvent être adaptées à tous les secteurs », conclut Pr Imad Cherkaoui.
Pour la Nature et par la Nature
« Les solutions fondées sur la Nature s’articulent autour de trois piliers : la préservation d’écosystèmes fonctionnels et en bon état écologique, l’amélioration de la gestion d’écosystèmes pour une utilisation durable par les activités humaines, et la restauration d’écosystèmes dégradés ou la création d’écosystèmes », explique Pr Imad Cherkaoui, président de l’association marocaine « Nature Solutions » et enseignant-chercheur à l’université Sultan Moulay Slimane de Khénifra. Si les objectifs de cette nouvelle approche semblent anodins, la façon de les atteindre en révèle toute la spécificité. « L’idée est de privilégier l’utilisation de méthodes naturelles ou inspirées de la Nature pour assurer la préservation des ressources et des habitats. L’idée est également de se servir des écosystèmes comme des boucliers de mitigation et d’adaptation face aux impacts incontestables des changements climatiques », souligne Pr Cherkaoui.
Un nouveau Standard mondial
« Le monde recherche des options durables et efficaces pour relever les défis mondiaux tels que le changement climatique, la sécurité alimentaire, la sécurité de l’approvisionnement en eau, et, maintenant, la relance économique suite à la pandémie mondiale. Pour cela, le nouveau Standard mondial de l’UICN pour les Solutions fondées sur la Nature fournit un cadre idéal pour mettre à contribution et accélérer l’utilisation durable de la nature », avait déclaré Stewart Maginnis, Directeur mondial du Groupe sur les Solutions fondées sur la Nature de l’UICN dans un communiqué diffusé en fin juillet. Après plusieurs années de l’émergence d’un concept nouveau qui consacre le bon sens et les bonnes pratiques, ce n’est qu’en 2020 que les Solutions fondées sur la Nature ont véritablement pu bénéficier d’un « cadre rigoureux, cohérent et responsable qui aidera à éviter toute utilisation abusive du concept et à faire passer les Solutions fondées sur la Nature de l’échelle locale à l’échelle mondiale ».
Bonnes pratiques ancestrales
« Au niveau local, les solutions fondées sur la Nature privilégient les bonnes pratiques ancestrales qui contribuent à la préservation des ressources et à la résilience des écosystèmes », souligne le président de Nature Solutions qui cite l’exemple de la transhumance ou encore des Agdals que les anciens Marocains utilisaient pour garder l’intégrité des sols et des parcours. « Quand on parle des solutions fondées sur la Nature, il n’est pas uniquement question des milieux naturels, mais également d’environnements urbains où il faut veiller à garder et à developper des zones vertes, ce qui permet de réduire les températures en périodes de canicule et de jouir d’espaces verts pédagogiques et récréatifs dans les périmètres urbains », précise Pr Cherkaoui. En plus des méthodes de gestion scientifique et d’ingénierie écologique, « les solutions fondées sur la Natures doivent être transversales, et accompagner toutes les mesures qui visent à terme de durabiliser les ressources ou de restaurer un écosystème ou encore d’augmenter sa résilience. Dans ce contexte, elles sont des solutions accompagnatrices qui peuvent être adaptées à tous les secteurs », conclut Pr Imad Cherkaoui.
Oussama ABAOUSS
3 questions au Pr Imad Cherkaoui, président de Nature Solutions
Pr Imad Cherkaoui
«Dans les futures stratégies, les Solutions fondées sur la Nature seront davantage présentes»
Enseignant-chercheur et président de l’association Nature Solutions, Pr Imad Cherkaoui a répondu à nos questions à propos de l’adoption au Maroc des Solutions fondées sur la Nature.
- Qu’est-ce qui a motivé la création de l’association Nature Solutions ?
- Notre association a voulu s’inspirer du concept des Solutions fondées sur la Nature qui a vu le jour il y a environ une dizaine d’années. Notre initiative a pour objectif de contribuer à combler des lacunes par rapport à la mise en oeuvre de ces solutions et également à sensibiliser, vulgariser et promouvoir les Solutions fondées sur la Nature à travers des projets concrets.
- À quoi peut ressembler un projet qui consacre les Solutions fondées sur la Nature ?
- Parmi nos projets, il y a par exemple celui qui vise la protection des espèces de flore rares et menacées dans la Zone d’Importance pour les Plantes (ZIP) du Parc de Talassemtane. C’est une zone qui est considérée comme un point chaud de biodiversité végétale au niveau méditerranéen. Nous formons des chercheurs qui se spécialisent dans l’identification des plantes et la restauration écologique de certaines zones dégradées. Nous travaillons également à améliorer la gestion communautaire de ces ressources naturelles par les populations usagères et notamment la population locale.
- Est-ce que les autorités marocaines adoptent le concept des Solutions fondées sur la Nature ?
- Je pense que oui. Le jour où l’on a annoncé la création de notre association, le Département des Eaux et Forêts et celui de l’Environnement ont salué l’initiative. Nous travaillons en partenariat et je pense que dans les stratégies futures des deux structures, les Solutions fondées sur la Nature seront davantage présentes.
Enseignant-chercheur et président de l’association Nature Solutions, Pr Imad Cherkaoui a répondu à nos questions à propos de l’adoption au Maroc des Solutions fondées sur la Nature.
- Qu’est-ce qui a motivé la création de l’association Nature Solutions ?
- Notre association a voulu s’inspirer du concept des Solutions fondées sur la Nature qui a vu le jour il y a environ une dizaine d’années. Notre initiative a pour objectif de contribuer à combler des lacunes par rapport à la mise en oeuvre de ces solutions et également à sensibiliser, vulgariser et promouvoir les Solutions fondées sur la Nature à travers des projets concrets.
- À quoi peut ressembler un projet qui consacre les Solutions fondées sur la Nature ?
- Parmi nos projets, il y a par exemple celui qui vise la protection des espèces de flore rares et menacées dans la Zone d’Importance pour les Plantes (ZIP) du Parc de Talassemtane. C’est une zone qui est considérée comme un point chaud de biodiversité végétale au niveau méditerranéen. Nous formons des chercheurs qui se spécialisent dans l’identification des plantes et la restauration écologique de certaines zones dégradées. Nous travaillons également à améliorer la gestion communautaire de ces ressources naturelles par les populations usagères et notamment la population locale.
- Est-ce que les autorités marocaines adoptent le concept des Solutions fondées sur la Nature ?
- Je pense que oui. Le jour où l’on a annoncé la création de notre association, le Département des Eaux et Forêts et celui de l’Environnement ont salué l’initiative. Nous travaillons en partenariat et je pense que dans les stratégies futures des deux structures, les Solutions fondées sur la Nature seront davantage présentes.
Recueillis par O. A.
Repères
Tradition de l’Agdal et de la transhumance
Valorisation des bonnes pratiques ancestralesL’Agdal (« fermé » en langue amazighe) est un espace dont l’accès est réglementé par les tribus afin de préserver une ressource à l’usage exclusif d’une population déterminée. Cette pratique ancestrale qui est perpétuée depuis des siècles par les familles d’éleveurs transhumants, dans la région du Haut Atlas notamment, consiste à interdire l’accès à certains pâturages à la saison printanière pour permettre à la couverture végétale de se reconstituer, ce qui contribue également à la conservation de la biodiversité.
Pour maintenir le patrimoine traditionnel lié aux Agdals, un projet de reconnaissance et de préservation de l’Agdal -mis en oeuvre par le PNUD et exécuté par le programme de microfinancements du FEM- rassemble les populations de l’Oukaimeden autour de la conservation de la biodiversité et la résilience climatique. À terme, une reconnaissance nationale et internationale est visée, à travers l’initiative mondiale d’appui aux aires et territoires du patrimoine autochtone et communautaire, qui concerne 26 pays, dont le Maroc.