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International

Chute de Bachar al Assad : réactions mitigées en Europe, partagée entre optimisme et appréhension


Rédigé par L'Opinion avec AFP Lundi 9 Décembre 2024

Le président Bachar al-Assad a fui la Syrie, chassé par une offensive spectaculaire des rebelles islamistes, un tournant de l'histoire qui a mis fin dimanche à un demi-siècle de règne sans partage de son clan familial.



Chute de Bachar al Assad : réactions mitigées en Europe, partagée entre optimisme et appréhension
 

La coalition de rebelles menée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de Abou Mohammad al-Jolani a lancé une offensive qui a conduit à l'effondrement des forces gouvernementales.

 

Ancienne branche d'al-Qaïda en Syrie, organisation avec laquelle elle a rompu en 2016, HTS est toujours classée par les chancelleries occidentales comme un groupe "terroriste".

 

Tour d'horizon des réactions européennes lundi, après son offensive victorieuse.

 

L'Union européenne a appelé à une "transition pacifique et ordonnée" en Syrie, indiquant ne pas être, à ce stade, en contact avec HTS.

 

"Il est impératif que toutes les parties prenantes s'engagent dans un dialogue inclusif, dirigé et contrôlé par les Syriens, sur toutes les questions clés afin de garantir une transition ordonnée, pacifique" et capable d'inclure toutes les communautés du pays, a indiqué, dans un communiqué au nom des 27 États membres de l'UE, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas.

 

"Il appartient à ce groupe de faire la démonstration de sa volonté sincère d'écarter l'extrémisme, d'écarter l'islamisme et le jihadisme de cette transition et surtout d'organiser une transition qui permette à toutes les minorités syriennes auxquelles nous sommes très attachés de prendre toute leur part", a réagi le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot.

 

"Le soutien et l'appui que la France apportera à cette transition politique en Syrie dépendra du respect de nos exigences", a-t-il ajouté.

 

HTS "a accompli des choses ces derniers jours et, que nous le voulions ou non, il jouera un rôle dans l'évolution à venir du nouvel ordre en Syrie", a déclaré à la presse Sebastian Fischer, porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

 

"On doit le juger sur ses actes", a-t-il encore dit, soulignant les "efforts" démontrés récemment par le groupe.

 

HTS "s'est efforcé, ces derniers mois et années, de se démarquer de ses origines jihadistes", a "mis en place une administration civile dans son fief d'Idleb", a "appelé à la protection des minorités à Alep" ou encore "mis en garde contre des actes de vengeance", a fait remarquer M. Fischer.

 

"Nous allons les juger par leurs actes. Pour le moment, tout se passe calmement, sans violence, et les premiers signes montrent qu'une partie de l'administration du régime Assad va travailler et collaborer avec le nouveau gouvernement de facto", a réagi le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares.

 

"Nous devons encore attendre quelques jours pour voir comment le nouveau groupe qui est entré à Damas décide de se positionner", a-t-il ajouté.

 

"Nous ne savons pas ce qui va se passer en Syrie aujourd'hui, si l'avenir du pays va s'améliorer ou si le chaos va s'aggraver, personne ne peut en être certain pour l'instant", a déclaré Pat McFadden, ministre chargé de la supervision de l'action gouvernementale.

 

Le Royaume-Uni prendra une décision "rapidement" concernant le retrait ou non du groupe islamiste HTS, à la tête de la coalition rebelle qui a provoqué la chute du président syrien Bachar al-Assad, de sa liste des organisations "terroristes", a-t-il annoncé.

 

"Nous allons nous pencher là-dessus. Je pense que cela va en partie dépendre de la façon dont ce groupe va se comporter maintenant".