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Consommation en période de pandémie : Les arnaques du confinement


Rédigé par Hajar LEBABI Mardi 21 Avril 2020

En cette période de pandémie, les Marocains ont été confrontés à plusieurs formes d’arnaques. Ces actes malintentionnés auront sans doute des répercussions sur les habitudes des consommateurs.



Opérations de contrôle des prix et d’hygiène dans les marchés par les autorités. Ph. MAP
Opérations de contrôle des prix et d’hygiène dans les marchés par les autorités. Ph. MAP
Même en période de confinement, le consommateur n’échappe pas aux arnaques liées au commerce. Vente de faux produits désinfectants ou encore de masques non conformes aux règles sanitaires, les escroqueries sont nombreuses. Nous avons sélectionné pour vous les plus importantes arnaques du confinement.
 

Désinfectants et masques : les produits favoris des escrocs

Depuis le début de la pandémie, les produits désinfectants ont fait l’objet d’un grand débat. Principalement pour la hausse illimitée de leurs prix de vente, dans les pharmacies comme dans les grandes surfaces. Les autorités avaient tranché sur cette question, le 17 mars, en fixant leur prix de vente.

Ceci n’a pas pour autant protégé le consommateur qui a encore une fois fait l’objet d’arnaques de la part de personnes qui fabriquent et commercialisent des faux produits désinfectants. Rien que le 17 avril, les éléments de la brigade de la police de Sidi Bernoussi à Casablanca ont interpellé cinq individus soupçonnés d’avoir mis en place un atelier clandestin de fabrication de faux produits désinfectants et leur commercialisation d’une manière qui nuit à la santé publique.

Les services de sûreté avaient découvert des produits de désinfection et de stérilisation, avec des marques commerciales falsifiées, mis en vente sur les réseaux sociaux. Une enquête a été ouverte et a permis l’interpellation d’un conducteur de véhicule chargé de livrer ces produits à plusieurs points de vente à Casablanca. Dans un communiqué, la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN), a fait état de la découverte, par la suite, d’un atelier clandestin de fabrication de ces produits à partir de substances chimiques dont les expertises scientifiques permettront d’identifier leur nature et le degré de dangerosité qu’elles représentent.

Les désinfectants ne sont pas les seuls produits qui ont connu une hausse inexplicable de prix et d’arnaques. Avec la déclaration des premiers cas de Covid-19 au Maroc, les masques de protection, jugées indispensables pour se protéger contre le virus, deviennent très prisés par les Marocains. Certains n’ont pas hésité à profiter de cette occasion pour augmenter les prix. Sur les réseaux sociaux, les masques, sont vendus en masse à des prix exorbitants.

Cet outil indispensable en cette période critique coûte sur la toile plus de 100 DH au lieu de 8 DH. Pire encore, quand les autorités publiques ont décidé de l’obligation de porter des masques de protection pour l’ensemble des personnes autorisées à se déplacer, certains y ont vu également une opportunité à saisir. En effet, les éléments de la police ont arrêté plusieurs personnes qui fabriquaient des masques non conformes aux règles sanitaires dans des usines non autorisées à leur production.

La DGSN n’a pas publié de chiffres relatifs à ce type d’actes criminels, mais, les données diffusées jusqu’ici font état de plusieurs arrestations.
 

Les chiffres de la fraude alimentaire

Les interventions des commissions mixtes provinciales et locales durant la période du 1er au 19 avril 2020 ont concerné environ 25.000 points de vente en gros et au détail et des entrepôts de stockage. Elles ont conduit à la constatation de 370 infractions en matière de prix et de qualité des produits alimentaires.

Ces infractions sont ventilées en 274 pour défaut d’affichage des prix, 54 pour non présentation de factures, 23 pour hausses illicites de prix règlementés, 6 pour non-respect des normes de qualité et d’hygiène, en plus de 13 autres infractions diverses.

L’arnaque aux dons

L’une des formes d’arnaque qui s’est remarquablement distinguée lors de cette période est celle des arnaques aux dons. En effet, plusieurs réseaux d’arnaque aux dons ont fait leur apparition pour profiter de la bonne volonté des citoyens qui souhaitent aider les nécessiteux et les personnes contaminés au coronavirus. Ces réseaux s’activent principalement sur la toile.

Rien qu’au début d’avril, les autorités de Marrakech avaient arrêté quatre individus, dont deux frères, pour leur implication présumée dans un réseau criminel actif. Ils sont soupçonnés d’usurpation d’identité et d’escroquerie sous prétexte de collecte de dons pour les victimes du nouveau coronavirus. Le principal suspect, son frère et deux autres complices ont été arrêtés dans la ville de Ben Ahmed en flagrant délit de réception d’un mandat perçu par voie d’escroquerie, et ce suite à l’usurpation, par le principal suspect, de l’identité d’un agent d’autorité, chef d’une annexe administrative à Marrakech, qui ordonne aux propriétaires de magasins et aux pharmacies de cette ville de faire des dons financiers et autres en nature, prétendant que ceux-ci seront remis aux personnes en situation de précarité touchées par le virus.

Les formes d’escroquerie sont nombreuses, et y échapper semble parfois difficile. Mais une chose est certaine, il faut rester vigilant aux directives des autorités afin de les éviter au maximum.

Hajar LEBABI

3 questions à Ouadi Madih

Ouadi Madih
Ouadi Madih
«Le consommateur est inconscient de son pouvoir sur le marché»

Le président de la Fédération nationale des associations du consommateur (FNAC), Ouadi Madih, nous parle du consommateur marocain dans le contexte actuel.
 
-Que pensez-vous de la situation du consommateur local face à ces actes d’escroquerie ?

- Maintenant le consommateur ne réalise pas que dans cette situation, il se crée des problèmes économiques. Il y’a une certaine hystérie qui se comprend. Le consommateur n’a pas été préparé pour cela. Une panique a été créée et certaines personnes pensent qu’en achetant à des prix plus élevés, ils auront une meilleure qualité de produits. Malheureusement, certaines personnes profitent de ces circonstances.

-Quels sont les problèmes soulevés par les associations de protection des consommateurs ?

-Les associations de protection des consommateurs ont été sollicitées par le ministère du commerce pour surveiller ce qui se passe et remonter les informations concernant les produits vendus dans les marchés. A notre niveau, nous veillons à ce que les professionnels n’augmentent pas leurs prix. Pourtant, et malgré les efforts des autorités, nous avons constaté que les prix de certains produits ont augmenté. Le consommateur a donné l’occasion à ces professionnels d’augmenter leurs prix.

-Que doit faire le consommateur dans ce cas ?

Le consommateur lui-même ne joue pas le jeu. Il est inconscient du pouvoir qu’il pourrait exercer sur le marché. Nous appelons à un droit fondamental du consommateur, qui est celui de choisir le prix qui lui convient avec la qualité qui lui convient. Si le prix est fixé par les autorités et qu’il est partout le même chez tous les fournisseurs, pourquoi donc aller chez les plus chers ? Les citoyens devraient essayer par leur contribution de consommateur à pousser ces professionnels à revoir leurs stratégies. Ils s’entendent actuellement ensemble sur les prix au détriment du consommateur. Le consommateur peut casser une entente, en optant pour les produits conformes les moins chers. Les spéculateurs finiront par suivre le consommateur et iront dans les prix que celui-ci a imposés par son comportement de consommateur.

Receuillis par H. L.

 








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