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International

Coronavirus: Boris Johnson contaminé, le monde encerclé


Vendredi 27 Mars 2020

Le fait du jour de la pandémie planétaire de coronavirus est incontestablement l'annonce de la contamination du Premier Ministre Britannique Boris Johnson, celui-là même qui se moquait de la psychose autour de cette épidémie et rejetait de toute ses forces les mesures de confinement préconisées pour sa contorsion.



Le détracteur du confinement confiné
Le détracteur du confinement confiné
Le Premier ministre britannique Boris Johnson est devenu vendredi le premier dirigeant mondial de premier plan contaminé par le coronavirus, dont la pandémie a déjà tué plus de 25.000 personnes à travers le monde, avec un nombre record de morts en 24 heures pour l'Espagne.

Mais si l'épicentre de la maladie Covid-19 reste l'Europe avec près de 275.000 cas officiellement diagnostiqués, selon un comptage réalisé par l'AFP jeudi à 19H00 GMT, les Etats-Unis semblent en voie de dépasser à terme le Vieux continent.

Avec des chiffres en progression exponentielle, ils sont devenus jeudi le premier pays affecté avec plus de 83.000 cas. C'est davantage que les 81.000 cas de la Chine, berceau de l'épidémie apparue en décembre, et que l'Italie avec ses 80.000 cas.

L'Amérique latine dépasse quant à elle les 10.000 cas déclarés, selon un comptage de l'AFP.

Concernant les décès, c'est l'Italie qui est la plus touchée (plus de 8.160 morts), devant l'Espagne (plus de 4.850 morts) et la Chine (3.292 morts). Les Etats-Unis, avec 1.201 décès jeudi soir, se trouvaient en sixième position derrière l'Iran (2.378) et la France (1.696).

Le nombre de morts quotidiens en Espagne est désormais supérieur à celui de l'Italie, avec 769 morts enregistrés en 24 heures, un nouveau record dans le pays, selon le dernier bilan des autorités vendredi.

"Tout ce que nous connaissions s'écroule comme un château de cartes. Alors ce qu'il faut faire, c'est remonter le château, il retombera quatre ou cinq fois, mais il faudra le reconstruire à nouveau", veut croire Santiago de la Fuente, médecin à l'hôpital de Leganès, à une dizaine de kilomètres de Madrid.

Nouvelle preuve que le virus se joue des barrières sociales, le Premier ministre britannique Boris Johnson et son ministre de la Santé Matt Hancock ont annoncé vendredi avoir été testés positifs au nouveau coronavirus.

Boris Johnson ne présente selon ses services que de "légers symptômes" qui ne l'empêchent pas de continuer à diriger la réponse de son pays à la pandémie qui menace de submerger les hôpitaux du Royaume-Uni.

Avant le dirigeant conservateur de 55 ans, seul le prince Albert II de Monaco avait été officiellement contaminé par le Covid-19 parmi les chefs d'Etat et de gouvernement, tandis que la chancelière allemande Angela Merkel et le Premier ministre canadien Justin Trudeau se sont placés en isolement après avoir été en contact avec des personnes testées positives.

Le Premier ministre français Edouard Philippe a quant à quant à lui mis en garde contre "la vague extrêmement élevée" de la maladie qui "déferle sur la France". Le gouvernement a décidé une poursuite jusqu'au 15 avril du confinement de la population, avec une possible prolongation.

"Il va falloir tenir", a exhorté M. Philippe, alors que l'épidémie s'est aggravée en France avec 365 décès enregistrés jeudi à l'hôpital en 24 heures, dont celui d'une adolescente de 16 ans, la plus jeune victime française du coronavirus, pourtant réputé toucher principalement les personnes âgées ou vulnérables. Au début "elle avait juste une toux", a raconté sa mère à l'AFP.

L'Afrique du Sud a enregistré vendredi ses deux premiers décès, quelques heures après être entrée en confinement pour trois semaines. Le pays le plus industrialisé d'Afrique est, de loin, le plus touché sur le continent avec 927 cas recensés pour 57 millions d'habitants.

Il s'agit de "prévenir une catastrophe humaine aux proportions énormes", a expliqué le président Cyril Ramaphosa.

"Vous êtes là pour faire la guerre à un ennemi invisible. On attend de vous (...) que vous sortiez dans les rues pour défendre notre peuple contre le virus", a lancé jeudi le chef de l'Etat, en tenue militaire, à un détachement de soldats prêts à se déployer pour faire respecter le confinement.

Dans le centre de Johannesburg, la police a dispersé à coups de fouet des clients agglutinés devant un supermarché.

Pour Ditebogo Koenaite, pilote de ligne, "les classes moyennes et supérieures respecteront le confinement". "Mais je ne pense pas que les plus modestes pourront respecter la distanciation sociale. C'est plus dur dans les quartiers pauvres parce qu'ils partagent les toilettes" notamment, a-t-elle relevé.

A Singapour, les autorités menacent désormais de six mois de prison ceux qui ne respecteront pas les distances de sécurité entre particuliers.

Mais l'affluence était très forte vendredi pour les prières du vendredi dans de nombreuses mosquées, au Pakistan, en Afghanistan ou en Indonésie.

"Allah protégera les musulmans des désastres causés par le coronavirus", a ainsi déclaré un imam dans une mosquée comble de Kaboul.

Pendant ce temps-là, l'Italie nourrissait avec prudence ses espoirs d'un ralentissement relatif des nouveaux cas de contamination (seulement +8%, comme les deux jours précédents).

La communauté internationale s'est par ailleurs attachée à mobiliser des sommes astronomiques pour sauver l'économie mondiale.

Aux programmes de sauvetage lancés par plusieurs pays au niveau national s'ajoute depuis jeudi celui concocté par les dirigeants du G20 réunis en sommet par visioconférence sous la présidence de l'Arabie saoudite. Ils ont promis d'injecter 5.000 milliards de dollars pour soutenir l'économie mondiale foudroyée par la pandémie.

Le nouveau coronavirus a donné un coup d'arrêt à l'activité de nombreux secteurs et contraint trois milliards de Terriens à se calfeutrer chez eux.

Très inquiets de l'accélération de la pandémie de coronavirus, notamment aux Etats-Unis, les marchés boursiers ont à nouveau sombré dans le rouge vendredi, faisant fi des soutiens apportés par les Etats et les banques centrales.

La Bourse de New York, après une ouverture en net recul, creusait ses pertes, le Dow Jones perdant 3,88%, vers 15H50 (14H50 GMT).

Côté européen, le reflux s'accélérait: Paris s'enfonçait de 5,61%, Londres de 6,75% et Francfort de 3,87%.

Il est "clair" que l'économie mondiale est désormais entrée en récession, a annoncé vendredi la directrice générale du FMI Kristalina Goergieva.

AFP 








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