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Coronavirus et violence domestique: La situation au Maroc est inquiétante


Rédigé par A.C Jeudi 4 Juin 2020

En cette crise de la Covid-19, la violence domestique prend de l’ampleur dans les pays arabes. Elle est relativement élevée au Maroc, en Egypte et au Yémen.



Dans une longue analyse intitulée : « Violence domestique et faux choix des femmes arabes pendant la pandémie de Covid-19 », fraîchement publiée, le réseau de recherche Arab Barometer estime que la violence domestique est de retour sur le radar dans les sphères publiques de la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) en raison de la pandémie COVID-19.
 
Cette crise sanitaire pourrait être l'occasion de transformer la violence domestique d'une affaire privée en une préoccupation publique dans les pays arabes et une chance de réformer les relations inégales entre les sexes en éliminant les normes sexospécifiques de longue date, ajoute la même source.

La violence familiale est relativement élevée au Yémen, au Maroc et en Égypte, tandis que les taux auto-déclarés sont plus faibles en Libye, en Jordanie, au Liban et en Tunisie, affirme Arab Barometer, notant que le pourcentage de signalements de violences domestiques incluant des femmes victimes est de 82% au Liban, 72% en Egypte, 71% au Maroc et 66% en Algérie.
 
La culture patriarcale traditionnelle mise en cause
 
Arab Barometer note, par ailleurs, que la situation est très sombre dans la région arabe en raison de la culture patriarcale traditionnelle profondément enracinée. Selon le sondage d'opinion publique du baromètre arabe mené en 2019, 70% des hommes dans les pays arabes disent que les maris, plutôt que les femmes, devraient avoir le dernier mot sur les décisions familiales. « De plus, de nombreuses femmes de la région sont également d'accord avec cette déclaration. Dans six des douze pays étudiés, plus de la moitié des femmes pensent qu’un mari devrait être le décideur ultime. Cette croyance est conforme aux mentalités sexistes et à la domination masculine qui, à leur tour, rendent la violence contre les femmes plus probable », regrette Arab Barometer.

La même source ajoute que les victimes, durant l'état d'urgence sanitaire, passent souvent plus de temps dans la même maison que leur agresseur. Conséquence : hausse des cas de maltraitance contre les femmes. Face à ces circonstances, les femmes à risque sont confrontées à un dilemme difficile : soit rester et souffrir aux mains de leurs agresseurs, soit s'échapper sans issue sûre garantie au milieu de la pandémie. Quoiqu’il en soit, Arab Barometer estime que ces deux options représentent finalement un faux choix.

Il estime enfin que la crise sanitaire offre aux autorités arabes l'occasion de transformer la violence domestique d'une affaire familiale privée en une préoccupation publique. Cependant, ils doivent établir une solide collaboration entre la police, le système de justice pénale, le secteur de la santé et les organisations locales de défense des droits des femmes pour fournir un soutien adéquat aux femmes victimes de violence.








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