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Sport

Covid-19 : La presse sportive... garder la tête hors de l’eau


Rédigé par Safaa Abou El Houda le Jeudi 3 Septembre 2020

Au creux de la vague depuis le début de la pandémie



Covid-19 : La presse sportive... garder la tête hors de l’eau
Privée de sa raison d’être, à savoir la couverture et le commentaire des compétitions sportives, la presse spécialisée, au Maroc comme ailleurs, se démène, depuis plusieurs mois, pour garder la tête hors de l’eau, au risque d’être emportée par le torrent du nouveau coronavirus (Covid-19).

L’avenir de la profession

Au creux de la vague durant le pic de la pandémie, les rédactions sportives ont commencé même à poser des questions existentielles sur l’avenir de la profession, au regard des pronostics très pessimistes de certains experts à la lumière desquelles il a semblé, un moment, qu’on était plus proches de l’annulation de toutes les compétitions que d’un retour sur les terrains.

Les craintes se sont relativement apaisées depuis la reprise des grands championnats européens et de la prestigieuse Champions League, à la faveur de l’accalmie de la pandémie dans le Vieux Continent et de la prise de conscience qu’une année blanche serait fatale pour un écosystème qui emploie des dizaines de milliers de personnes et génèrent des sommes astronomiques nécessaires à la survie des clubs.

Un long soupir de soulagement 

Au Maroc, les reporters sportifs ont poussé un long soupir de soulagement après la décision des autorités compétentes d’autoriser la reprise des rencontres de la Botola Pro, même si le taux d’adrénaline est resté faible, du fait de ne pas pouvoir être aux abords du tapis vert et sur les bancs des salles de conférence.

Pour le journaliste de la station «Atlantic Radio», Karim Dronet, on parle au minimum d’une perte de 30 à 50% des recettes publicitaires. Cette crise aura aussi des répercussions sur la santé financière des clubs, notamment ceux du football car les droits TV représentent jusqu’à 70% de leur budget. Ajouter à cela l’absence des recettes guichets, puisque les matches sont programmés à huis clos. C’est tout l’écosystème du sport qui se trouve aujourd’hui impacté.

Du côté des médias, la stratégie de rediffusion des matches, adoptée pour éviter l’écran noir, ne pouvait pas attirer les annonceurs publicitaires dont les budgets se sont réduits comme une peau de chagrin, a-t-il fait remarquer.

Par conséquent, poursuit M. Dronet, les tarifs des écrans publicitaires ont chuté de manière importante, ce qui ne permet plus aux chaînes de couvrir les frais engagés pour l’achat des droits exclusifs des prestigieuses compétitions.

Il reste, néanmoins, optimiste pour la suite des événements. Il veut pour exemple le championnat allemand, dont la reprise, même à huis-clos, a généré de bonnes retombées, notamment en termes d’audience. En effet, pour le choc DortmundSchalke, disputé en mai dernier, on a comptabilisé près de 3,7 millions de téléspectateurs, soit plus du double du score habituel pour une rencontre diffusée dans l’après-midi.

La psychologie du journaliste

Pour le journaliste au quotidien «Assabah», Abdelilah Mouttaki, l’impact premier de cette crise sanitaire est directement lié à la psychologie du journaliste, car ce dernier, comme tout autre citoyen, a des obligations personnelles mais aussi professionnelles qui s’entremêlent. «Dans la situation actuelle, sa profession est menacée. A ceci, s’ajoutent d’autres problèmes, comme le changement de méthode de travail lors d’une couverture médiatique et le recul d’intérêt des gens pour le sport», fait-il observer.

Il se veut plus pessimiste en insistant sur le fait que «le sport ne vaut rien sans les supporters et des sponsors stables capables de contribuer au financement et il devient donc nécessaire, en ces moments de crise sanitaire, de simplement mieux gérer le domaine du sport pour s’en sortir avec un minimum de dégâts».

 *(MAP)







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