Épuisés par un confinement décrété depuis le 20 mars, les Marocains s’interrogent depuis plusieurs semaines sur la date du début de déconfinement. Le Chef du gouvernement, Saâd Dine El Othmani a bien annoncé mercredi dernier, les grandes lignes du plan d’assouplissement du confinement, dont profiterait dans un premier 61% de la population. Mais pour le reste, il n’a donné aucune date, laissant les suppositions et les spéculations des citoyens se succéder les unes aux autres. Ainsi, de nombreux habitants des grandes villes, où les restrictions ont toutes été maintenues, n’ont pas manqué d’exprimer leur avis sur cette situation qu’ils jugent «insupportable».
Néanmoins, un communiqué conjoint des ministères de l’Intérieur et de la Santé, publié dans la soirée du 13 juin, vient donner espoir. Ces derniers ont décidé dans le cadre de l’accélération du processus du déconfinement, que les cas actifs Covid-19 et les futurs cas positifs dépistés seront regroupés au sein de deux structures sanitaires spécialisées, localisées respectivement à Benslimane et Ben Guérir (voir repères).
Ce regroupement s’accompagnera de la poursuite des mesures de dépistage massif de l’ensemble des personnes contact, de même qu’au niveau des entreprises et des espaces professionnels sur tout le territoire national, poursuit le communiqué. Sans donner plus de détails, les ministères indiquent que cette mesure permettra d’accélérer, à partir du 20 juin, le processus de levée progressive du confinement, et ce, tout en tenant compte de l’évolution de la situation épidémiologique du Royaume.
Néanmoins, un communiqué conjoint des ministères de l’Intérieur et de la Santé, publié dans la soirée du 13 juin, vient donner espoir. Ces derniers ont décidé dans le cadre de l’accélération du processus du déconfinement, que les cas actifs Covid-19 et les futurs cas positifs dépistés seront regroupés au sein de deux structures sanitaires spécialisées, localisées respectivement à Benslimane et Ben Guérir (voir repères).
Ce regroupement s’accompagnera de la poursuite des mesures de dépistage massif de l’ensemble des personnes contact, de même qu’au niveau des entreprises et des espaces professionnels sur tout le territoire national, poursuit le communiqué. Sans donner plus de détails, les ministères indiquent que cette mesure permettra d’accélérer, à partir du 20 juin, le processus de levée progressive du confinement, et ce, tout en tenant compte de l’évolution de la situation épidémiologique du Royaume.
Les deux villes peuvent-elles accueillir tous les cas signalés ?
Tout d’abord les ministères indiquent que le regroupement est aujourd’hui possible du fait de «l’évolution maîtrisée que connaît la situation épidémiologique et sanitaire liée à la Covid-19 dans le Royaume», ajoutant que la quasi-totalité des cas actifs dénombrés à l’échelle nationale sont «dans un état de santé rassurant et stable». Ce regroupement vise également à «libérer» les hôpitaux du Royaume pour soigner d’autres malades, nous confie le ministère de la Santé, ajoutant que plusieurs citoyens refusent de se diriger vers les hôpitaux «par peur du Coronavirus». Il s’agit donc d’une opération qui vise également à relancer l’activité hospitalière.
Cependant, les hôpitaux en place dans les deux villes, peuvent-ils d’accueillir tous les cas actifs, et les futurs cas positifs, surtout que les «clusters» continuent à faire grimper le bilan des contaminations ? «Le regroupement se fera de manière progressive. Plusieurs cas actifs sortiront des hôpitaux la semaine prochaine (…) donc plus de places seront libres», nous répond le ministère de la Santé. Ces structures dédiées à la gestion du Coronavirus, offriront «toutes les conditions d’hébergement adéquates et de suivi médical approprié». Des spéculations laissent croire que les ministères utiliseront les établissements hospitaliers de l’OCP disponibles dans la ville. Néanmoins l’Office nous confirme qu’il n’a pas été sollicité pour cette opération. Les raisons, selon nos sources est que «les militaires ont déjà installé des campements pour l’accueil des personnes atteintes par la Covid-19».
Ceci dit, les ministères de tutelle ont affirmé que les établissements hospitaliers «seront gérés de manière conjointe par des médecins civils et militaires et dans les meilleures conditions», à l’instar de la gestion collaborative efficace menée jusqu’à présent.
Cependant, les hôpitaux en place dans les deux villes, peuvent-ils d’accueillir tous les cas actifs, et les futurs cas positifs, surtout que les «clusters» continuent à faire grimper le bilan des contaminations ? «Le regroupement se fera de manière progressive. Plusieurs cas actifs sortiront des hôpitaux la semaine prochaine (…) donc plus de places seront libres», nous répond le ministère de la Santé. Ces structures dédiées à la gestion du Coronavirus, offriront «toutes les conditions d’hébergement adéquates et de suivi médical approprié». Des spéculations laissent croire que les ministères utiliseront les établissements hospitaliers de l’OCP disponibles dans la ville. Néanmoins l’Office nous confirme qu’il n’a pas été sollicité pour cette opération. Les raisons, selon nos sources est que «les militaires ont déjà installé des campements pour l’accueil des personnes atteintes par la Covid-19».
Ceci dit, les ministères de tutelle ont affirmé que les établissements hospitaliers «seront gérés de manière conjointe par des médecins civils et militaires et dans les meilleures conditions», à l’instar de la gestion collaborative efficace menée jusqu’à présent.
Saâd JAFRI
3 questions à Jaafar Heikel, vice-président de la Fédération Nationale de la Santé
«Dépister-isoler-traiter pour lutter efficacement contre la Covid-19»
Une stratégie vient d’être mise en œuvre avec la création des centres de Benslimane et Benguerir. Jaafar Heikel, vice-président de la Fédération Nationale de la Santé, nous en explique la portée.
- Dans quelles mesures le regroupement des cas actifs et positifs, pourra-t-il limiter la propagation de la Covid-19 ?
- L’enjeu de cette opération c’est d’isoler les cas, les traiter au lieu qu’ils restent dispersés sur tout le territoire national et donc éviter de disperser les efforts. Donc toutes les personnes, qui sont testés positifs seront concentrés dans un endroit qui a développé l’expertise. C’est donc l’utilisation de la stratégie sanitaire contre la pandémie «DIT» dépister-isoler-traiter les cas infectés et pister les cas contacts. Cela permettra également à toutes les autres villes de reprendre leurs activités sociales et économiques.
- Concernant le plan d’allégement du confinement, selon vous, quels sont les critères qui seraient retenus dans cette démarche, surtout avec l’annonce de l’accélération de la cadence ?
- A mon sens, ce plan part du constat selon lequel 20% des régions représentent 80% des cas. Donc on a catégorisé deux zones, celle des 20% la zone 1 et celle des 80% la zone 2, et ce pour la protection de la santé des citoyens. Maintenant la 2ème zone, qui compote le plus de cas sera surveillé particulièrement, et donc l’allégement sera plus mesuré. L’avantage de ce plan est que la zone 2 connait une forte offre de santé, avec toute l’infrastructure médicale nécessaire au cas où il y a une rechute.
- Quels sont les risques qui persistent, pour les personnes exposées, principalement pour les personnes âgées et les personnes avec des maladies chroniques ?
- Il y a eu une accélération de la stratégie de dépistage, pour arriver à un 1,5% de la population. Maintenant, il faut axer les tests sur les personnes qui serait le plus exposés. Il faut donc porter une attention particulière aux personnes âgées (65 ans et plus), et aux personnes porteuses de maladies chroniques. Ceci permettra d’avoir un contrôle optimal, car les risques de contamination de cette catégorie de la population et deux fois plus important que les autres.
Une stratégie vient d’être mise en œuvre avec la création des centres de Benslimane et Benguerir. Jaafar Heikel, vice-président de la Fédération Nationale de la Santé, nous en explique la portée.
- Dans quelles mesures le regroupement des cas actifs et positifs, pourra-t-il limiter la propagation de la Covid-19 ?
- L’enjeu de cette opération c’est d’isoler les cas, les traiter au lieu qu’ils restent dispersés sur tout le territoire national et donc éviter de disperser les efforts. Donc toutes les personnes, qui sont testés positifs seront concentrés dans un endroit qui a développé l’expertise. C’est donc l’utilisation de la stratégie sanitaire contre la pandémie «DIT» dépister-isoler-traiter les cas infectés et pister les cas contacts. Cela permettra également à toutes les autres villes de reprendre leurs activités sociales et économiques.
- Concernant le plan d’allégement du confinement, selon vous, quels sont les critères qui seraient retenus dans cette démarche, surtout avec l’annonce de l’accélération de la cadence ?
- A mon sens, ce plan part du constat selon lequel 20% des régions représentent 80% des cas. Donc on a catégorisé deux zones, celle des 20% la zone 1 et celle des 80% la zone 2, et ce pour la protection de la santé des citoyens. Maintenant la 2ème zone, qui compote le plus de cas sera surveillé particulièrement, et donc l’allégement sera plus mesuré. L’avantage de ce plan est que la zone 2 connait une forte offre de santé, avec toute l’infrastructure médicale nécessaire au cas où il y a une rechute.
- Quels sont les risques qui persistent, pour les personnes exposées, principalement pour les personnes âgées et les personnes avec des maladies chroniques ?
- Il y a eu une accélération de la stratégie de dépistage, pour arriver à un 1,5% de la population. Maintenant, il faut axer les tests sur les personnes qui serait le plus exposés. Il faut donc porter une attention particulière aux personnes âgées (65 ans et plus), et aux personnes porteuses de maladies chroniques. Ceci permettra d’avoir un contrôle optimal, car les risques de contamination de cette catégorie de la population et deux fois plus important que les autres.
Recueillis par S. J.
Repères
Hôpital de campagne Benslimane
Construit début avril, il a fallu six jours seulement pour les Forces de l’Armée Royales (FAR) pour équiper ce bâtiment sur deux niveaux, avec un ensemble de 16 tentes sanitaires d’une capacité de 160 lits. Au total 100 lits sont dédiés aux cas légers, 40 lits aux soins intensifs et 20 lits aux cas admis en réanimation. Cet hôpital dispose, en plus, de zones de désinfection. Cette structure peut, donc, accueillir jusqu’à 360 malades dans des conditions optimales de prise en charge, avec une attention spéciale à l’aspect de la réanimation.
Hôpital de Ben Guérir
Depuis le déclenchement de la crise sanitaire l’hôpital provincial de Ben Guérir (province de Rehamna), a fait montre d’un degré élevé de mobilisation, laquelle s’est renforcée davantage avec le déploiement sur le terrain, le 21 avril dernier, d’une équipe médicale militaire pluridisciplinaire, venue lui prêter main forte, et ce, en application des Hautes Instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Rappelons que la province a été déclarée indemne de tout cas de contamination au Coronavirus, le 21 mai.