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Covid-19: l’Hydroxychloroquine au banc des accusés ?


Rédigé par Anass Machloukh Mercredi 14 Octobre 2020

Des études scientifiques ont prouvé l’inefficacité de l’Hydroxychloroquine dans le traitement de la Covid-19. Les interrogations se multiplient sur son maintien dans le protocole du ministère de la Santé.



Dès l’apparition de la pandémie au Maroc, le ministère de la Santé n’a pas hésité à introduire la Chloroquine dans le protocole officiel de traitement des malades au Covid-19. Considéré comme efficace quant à la baisse de mortalité, le remède préconisé par le professeur français Didier Raoult n’a cessé de susciter le doute au sein de la communauté scientifique internationale. Celle-ci n’est pas du tout convaincue que l’association de l’Hydroxychloroquine et l’Azithromycine puisse neutraliser le SARS-COV2.  Après l’étude de la revue médicale britannique « The Lancet », les résultats de la très discutée étude « Recovery » sur la Covid-19 publiés dans la revue scientifique américaine « The New England Journal of Medicine », mettent en doute tout ce qu’on savait sur l’efficacité de ce traitement.

Consensus de la communauté scientifique

L’étude « Recovery » conclut que l’Hydroxychloroquine n’est guère efficace contre le Coronavirus. Rien ne prouve qu’elle ait un effet sur la baisse de la charge virale et le taux de mortalité. Cette conclusion est le fruit d’une comparaison de l’état de 1.561 patients traités à l’Hydroxychloroquine et celui de 3155 autres qui ne l'ont pas eu (ces derniers ont suivi des soins habituels). Il en ressort que les patients du groupe Hydroxychloroquine étaient moins susceptibles de sortir de l'hôpital vivants dans les 28 jours que ceux du groupe ayant subi les soins habituels.

Le plus important, c’est que cette conclusion a été validée par le comité de lecture de la célèbre revue. Ceci dit, il existe désormais un consensus au sein de la communauté scientifique sur l’inefficacité de l’Hydroxychloroquine.

Après ce désaveu scientifique, ne faut-il pas songer à retirer ce médicament du protocole du ministère de la Santé qui s’est attaché opiniâtrement à le garder alors que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en avait suspendu les essais cliniques ?

Conviction du ministre et avis des médecins

Le ministre de la Santé Khalid Aït Taleb demeure intimement convaincu que la Chloroquine est efficace dans la baisse de la charge virale (Baisse de quantité du SARS-COV2 dans le sang) ce qui signifie moins de contagiosité (plus la charge virale est basse, le risque de contagiosité devient moins élevé). Il l’a lui-même déclaré dans son passage sur Radio 2M. Pour autant, la foi d’Aït Taleb en la Chloroquine n’est pas inébranlable, puisqu’il reconnaît le libre arbitre des médecins. « La prescription du médicament relève de la liberté du médecin », a-t-il reconnu.

La Chloroquine ne fait pas l’unanimité chez les médecins dont plusieurs rejettent son utilisation dans le traitement. « Des études montrent l’inefficacité de la Chloroquine, il serait donc transgressif de la part d’un médecin de prescrire un traitement dont il n’est pas lui-même convaincu », nous a confié Tayeb Hamdi, médecin généraliste et président du (SNGP).








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