Durement touchés par la crise sanitaire qui semble durer plus longtemps que prévu, les professionnels du secteur touristique sont en perte de visibilité sur leur avenir, d’autant que l’interdiction des fêtes de fin d’année et la prolongation de la fermeture des frontières aériennes ont tué tout espoir pour les hôteliers qui espéraient remplir leurs « suites » pendant le Réveillon. Les annulations se sont enchaînées depuis le 30 novembre, date de la suspension des vols. Très inquiets sur leur sort, les professionnels du tourisme s’impatientaient d’entendre la réaction officielle de la ministre de tutelle Fatima-Zahra Ammor qui s’est rendue, lundi, au Parlement pour répondre aux questions des députés sur le sort du secteur touristique.
Sauver le secteur : des mesures urgentes s’imposent
Interrogée sur les mesures que compte prendre son département pour sauver le secteur d’une crise sans précédent, la ministre a annoncé que de nouvelles mesures de soutien sont en cours de préparation, en concertation avec les représentants du tourisme.
Parmi les mesures envisagées, la facilitation d’accès au financement bancaire. Il s’agit de l’une des revendications de la Confédération Nationale du Tourisme (CNT) qui demande le redéploiement des crédits-garantis « Daman Oxygène » et des crédits à long terme avec possibilité de remboursement à partir du 12ème mois après la levée des restrictions de voyage. Ces conditions demeurent discutables et le gouvernement n’a pas encore donné un avis définitif.
La ministre a rappelé que le gouvernement a prolongé l’octroi des indemnités Covid-19 aux salariés du secteur, inscrits dans la CNSS, jusqu’à la fin de décembre 2021 après la fin du contrat-programme, ceci inclut les employés des hôtels, les guides touristiques, les professionnels du transport touristique, les agences de voyages et les entreprises qui ont des contrats avec les sociétés touristiques. Compte tenu de l’apparition du variant Omicron et des restrictions qu’il a occasionnées de par le monde, le gouvernement n’a que le choix d’amoindrir les dégâts des restrictions puisqu’il est difficile d’imaginer une relance de l’activité du secteur dans le court terme.
La ministre s’est projetée dans la période post Covid-19, promettant un programme de promotion de la destination Maroc en collaboration avec les sociétés de voyages internationales, les compagnies aériennes et les grandes plateformes numériques. Ce programme est préparé par l’Office National du Tourisme et vise à attirer les touristes étrangers dès la levée des restrictions.
Tourisme interne : le plan B
Au moment où on manque de visibilité sur le tourisme international, le ministère de tutelle parie sur le tourisme interne. Fatima- Zahra Ammor a reconnu la valeur du touriste marocain qui est autant précieux que le touriste étranger sachant qu’il procure 30% des nuitées pour les établissements hôteliers. Encore faut-il que l’offre touristique soit adaptée au pouvoir d’achat des citoyens puisqu’une grande partie des hôtels demeurent inaccessibles pour la classe moyenne qui ne peut pas s’offrir le luxe d’un hôtel 4 ou 5 étoiles. Il suffit de jeter un coup d’oeil sur les tarifs dans les différentes plateformes de réservation pour s’en apercevoir.
Si on prend les villes les plus touristiques du Royaume telles que Marrakech et Agadir, les prix des nuitées varient de 1000 à 3000 dirhams dans les établissements 5 étoiles à l’heure où nous écrivons ces lignes, selon les recherches que nous avons faites auprès des sites de réservation les plus consultés.
Cela dit, il serait malaisé pour un citoyen de se faire payer une chambre d’hôtel pour un séjour de longue durée. En revanche, les riads demeurent, pour leur part, plus accessibles avec des prix qui vont de 500 à 1000 dirhams la nuitée.
Bientôt des chèques-vacances
La ministre du Tourisme donne l’impression de prendre au sérieux ce problème de pouvoir d’achat, en annonçant la mise en place des chèques-vacances, en collaboration avec le ministère de l’Economie et des Finances. L’objectif est de baisser le coût des séjours touristiques pour les touristes locaux, a expliqué la ministre aux députés. Il s’agit de l’une des revendications majeures du Conseil National du Tourisme, qui a plaidé, dans un cahier de doléances, pour la mise en place des fameux chèques, défiscalisés de préférence.
La CNT a également demandé la régionalisation du calendrier des vacances scolaires pour pérenniser les flux touristiques des familles marocaines. Par ailleurs, parmi les solutions de long terme, le ministère de tutelle est en train de mener une étude de l’offre touristique afin de l’adapter à la demande du tourisme domestique.
Aussi, le ministère attache une grande importance aux jeunes qui seront les touristes de demain et qui représenteront 50% des voyageurs à l’horizon de 2025. Comme la nouvelle génération a d’autres préférences en étant plus ouverte sur l’écotourisme et le tourisme sportif et balnéaire, Fatima- Zahra Ammor veut adapter davantage l’offre touristique vers ces nouveaux domaines de prédilection.
Transporteurs touristiques : vers la fin du calvaire
Attendre jusqu’à la fin de la pandémie n’est pas de nature à rassurer les professionnels du tourisme qui exigent des solutions immédiates, des députés ont plaidé pour un «Plan Marshall» destiné à redonner une bouffée d’oxygène aux sociétés dont une grande partie est confrontée aux difficultés financières, à l’instar de celles qui opèrent dans le transport touristique.
Sur ce point, la ministre a laissé entrevoir une lueur d’espoir en ce qui concerne le report du paiement des crédits leasing. Les transporteurs touristiques réclament, depuis des mois, le report des échéances bancaires après la chute drastique de leur activité. Le gouvernement tente une médiation entre les représentants du secteur et le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM) afin de parvenir à un accord.
Sauver le secteur : des mesures urgentes s’imposent
Interrogée sur les mesures que compte prendre son département pour sauver le secteur d’une crise sans précédent, la ministre a annoncé que de nouvelles mesures de soutien sont en cours de préparation, en concertation avec les représentants du tourisme.
Parmi les mesures envisagées, la facilitation d’accès au financement bancaire. Il s’agit de l’une des revendications de la Confédération Nationale du Tourisme (CNT) qui demande le redéploiement des crédits-garantis « Daman Oxygène » et des crédits à long terme avec possibilité de remboursement à partir du 12ème mois après la levée des restrictions de voyage. Ces conditions demeurent discutables et le gouvernement n’a pas encore donné un avis définitif.
La ministre a rappelé que le gouvernement a prolongé l’octroi des indemnités Covid-19 aux salariés du secteur, inscrits dans la CNSS, jusqu’à la fin de décembre 2021 après la fin du contrat-programme, ceci inclut les employés des hôtels, les guides touristiques, les professionnels du transport touristique, les agences de voyages et les entreprises qui ont des contrats avec les sociétés touristiques. Compte tenu de l’apparition du variant Omicron et des restrictions qu’il a occasionnées de par le monde, le gouvernement n’a que le choix d’amoindrir les dégâts des restrictions puisqu’il est difficile d’imaginer une relance de l’activité du secteur dans le court terme.
La ministre s’est projetée dans la période post Covid-19, promettant un programme de promotion de la destination Maroc en collaboration avec les sociétés de voyages internationales, les compagnies aériennes et les grandes plateformes numériques. Ce programme est préparé par l’Office National du Tourisme et vise à attirer les touristes étrangers dès la levée des restrictions.
Tourisme interne : le plan B
Au moment où on manque de visibilité sur le tourisme international, le ministère de tutelle parie sur le tourisme interne. Fatima- Zahra Ammor a reconnu la valeur du touriste marocain qui est autant précieux que le touriste étranger sachant qu’il procure 30% des nuitées pour les établissements hôteliers. Encore faut-il que l’offre touristique soit adaptée au pouvoir d’achat des citoyens puisqu’une grande partie des hôtels demeurent inaccessibles pour la classe moyenne qui ne peut pas s’offrir le luxe d’un hôtel 4 ou 5 étoiles. Il suffit de jeter un coup d’oeil sur les tarifs dans les différentes plateformes de réservation pour s’en apercevoir.
Si on prend les villes les plus touristiques du Royaume telles que Marrakech et Agadir, les prix des nuitées varient de 1000 à 3000 dirhams dans les établissements 5 étoiles à l’heure où nous écrivons ces lignes, selon les recherches que nous avons faites auprès des sites de réservation les plus consultés.
Cela dit, il serait malaisé pour un citoyen de se faire payer une chambre d’hôtel pour un séjour de longue durée. En revanche, les riads demeurent, pour leur part, plus accessibles avec des prix qui vont de 500 à 1000 dirhams la nuitée.
Bientôt des chèques-vacances
La ministre du Tourisme donne l’impression de prendre au sérieux ce problème de pouvoir d’achat, en annonçant la mise en place des chèques-vacances, en collaboration avec le ministère de l’Economie et des Finances. L’objectif est de baisser le coût des séjours touristiques pour les touristes locaux, a expliqué la ministre aux députés. Il s’agit de l’une des revendications majeures du Conseil National du Tourisme, qui a plaidé, dans un cahier de doléances, pour la mise en place des fameux chèques, défiscalisés de préférence.
La CNT a également demandé la régionalisation du calendrier des vacances scolaires pour pérenniser les flux touristiques des familles marocaines. Par ailleurs, parmi les solutions de long terme, le ministère de tutelle est en train de mener une étude de l’offre touristique afin de l’adapter à la demande du tourisme domestique.
Aussi, le ministère attache une grande importance aux jeunes qui seront les touristes de demain et qui représenteront 50% des voyageurs à l’horizon de 2025. Comme la nouvelle génération a d’autres préférences en étant plus ouverte sur l’écotourisme et le tourisme sportif et balnéaire, Fatima- Zahra Ammor veut adapter davantage l’offre touristique vers ces nouveaux domaines de prédilection.
Transporteurs touristiques : vers la fin du calvaire
Attendre jusqu’à la fin de la pandémie n’est pas de nature à rassurer les professionnels du tourisme qui exigent des solutions immédiates, des députés ont plaidé pour un «Plan Marshall» destiné à redonner une bouffée d’oxygène aux sociétés dont une grande partie est confrontée aux difficultés financières, à l’instar de celles qui opèrent dans le transport touristique.
Sur ce point, la ministre a laissé entrevoir une lueur d’espoir en ce qui concerne le report du paiement des crédits leasing. Les transporteurs touristiques réclament, depuis des mois, le report des échéances bancaires après la chute drastique de leur activité. Le gouvernement tente une médiation entre les représentants du secteur et le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM) afin de parvenir à un accord.
Anass MACHLOUKH
Les doléances de la Confédération Nationale du Tourisme
La Confédération Nationale du tourisme (CNT) a livré ses doléances afin de sauver le secteur touristique de la crise actuelle. La CNT a proposé une série de mesures qui s’inscrivent dans la continuité du contrat-programme conclu en date du 3 Août 2020. Parmi les principales revendications, un moratoire fiscal au titre de 2020 et 2021, pour les taxes locales, notamment la taxe professionnelle.
En plus du prolongement du dispositif de versement de l’indemnité forfaitaire par la CNSS, la Confédération revendique la révision des échéanciers pour les paiements des charges sociales reportées et dues sur 2020 et 2021. La CNT préconise de démarrer les remboursements après la levée des restrictions de voyage. Le représentant des professionnels du tourisme plaide également pour le reprofilage des crédits Daman Oxygène et le report de paiement des échéances bancaires pour les entreprises touristiques en difficulté.