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Crise hydrique : Après son diagnostic alarmant, Baraka détaille son plan de riposte


Rédigé par Malak ELALAMI Mercredi 3 Janvier 2024

La crise hydrique qui sévit au Maroc atteint des proportions inquiétantes et ses répercussions auraient pu être plus graves si ce n'étaient les mesures proactives déployées au cours des derniers mois pour en contenir les impacts. C’est sur ce postulat que le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a dévoilé, mardi 2 janvier, les contours de son plan de sobriété sur l’eau.



Le spectre des coupures d'eau qu'on avait relativement oublié durant les dernières années, notamment en milieu urbain, semble de plus en plus proche et menaçant à la lumière des dernières directives émises par le ministère de l'intérieur sur le contrôle de la consommation de l'eau, ainsi qu'après les annonces de coupures d'eau sporadiques dans plusieurs quartiers de Skhirate et de Rabat, en début de semaine. C'est dans cette ambiance que le ministre de l'Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka, s'est présenté à la chambre des conseillers pour faire un exposé détaillé sur la situation hydrique dans notre pays. Une semaine auparavant, il s'était prêté au même exercice à la chambre des représentants, avec la même franchise et le même ton alarmiste qui témoignent de la gravité de la situation actuelle. 
 
Stress hydrique et coupures d’eau : Un aperçu du futur ?
 
Les coupures d’eau à Skhirate et Rabat ont mis en lumière la vulnérabilité de certaines régions face aux variations des approvisionnements hydriques. Bien que ces incidents ne soient pas directement liés au niveau des nappes phréatiques, ils fournissent un aperçu réaliste de ce que pourrait être l’avenir pour des métropoles telles que Casablanca. Les prélèvements excessifs dans les eaux superficielles et les nappes phréatiques, combinés aux effets du réchauffement climatique, notamment une hausse des températures dépassant de 1,99° la moyenne saisonnière, ont généré un stress hydrique sans précédent.

Face à cette évolution, le gouvernement a opté pour une approche multiforme basée sur la solidarité entre les villes côtières et intérieures. Le principe est simple : la stratégie consiste à étendre les canaux d’approvisionnement en eau potable, en allégeant la pression sur les barrages dont les eaux seront destinées aux régions intérieures, au monde rural et au secteur agricole. Ce sont les fameuses autoroutes de l'eau basée sur le détournement des eaux fluviales dont une grande partie se perd en mer. L'autre solution, qui a fait ses preuves partout dans le monde, n'est autre que le dessalement de l'eau de mer. 
 
Plan gouvernemental pour le dessalement
 
Pour Baraka, le dessalement d'eau de mer est une solution cruciale pour produire de l’eau douce sans surexploiter les nappes souterraines dont le niveau est désormais en deçà de la moyenne. Les investissements consentis dans ce sens en témoignent d’ailleurs. A titre d’exemple, 60% de l’eau potable de Safi provient du dessalement de l’eau de mer. Le Royaume dispose actuellement de près de 14 stations, avec une capacité globale de 149 millions de m3 par an. Ainsi, « six stations sont en cours de réalisation avec une capacité estimée à 135 millions de m3». L’opérationnalisation de ces infrastructures a permis de réduire la pression sur les ressources hydriques, le cas notamment de la station de Chtouka Ait Baha dans la région de Souss-Massa. 

Le Maroc s’apprête également à construire la plus grande station de dessalement d’eau de mer en Afrique, implantée à Casablanca. Celle-ci devrait fournir 200 millions de mètres cubes en 2027, auxquels s’ajouteront 100 millions de mètres cubes l’année suivante, a souligné le ministre. D’ici 2030, Baraka promet que 50% de l’approvisionnement en eau potable sera assuré par le dessalement des eaux. L’objectif global est ainsi d’atteindre un niveau de production de 1,4 milliard de m3 à cette date. Dans ce sillage, le ministre a précisé que l’OCP se chargera ainsi du dessalement de 560 millions de m3, ainsi, près de 500 millions de m3 d’eaux seront destinés au secteur agricole tandis que le volume restant sera dédié à l’approvisionnement des citoyens en eau potable. Pour rester fidèle aux objectifs durables et réduire le coût de production d’eau potable, les stations de dessalement d’eaux de mer utilisent des énergies renouvelables. 

Ce programme de dessalement permettra de dépasser la situation actuelle à l’horizon 2027 et garantira de ce fait l’approvisionnement des citoyens à hauteur de 100% en eau potable dans les zones côtières, a assuré le ministre de l’Eau. En attendand, le projet d’interconnexion entre les bassins de Sebou et de Bouregreg a permis d’éviter une coupure d’eau le 18 décembre, à Rabat et dans la région Nord de Casablanca. Baraka a affirmé, dans ce sens, que 115 millions de mètres cubes ont été injectés, ce qui a permis d’atteindre le taux actuel de 19% et ainsi assurer l’approvisionnement de la population des deux villes. Au dessalement s’ajoute le traitement des eaux usées, très essentiel pour satisfaire les demandes en eau pour des usages domestiques (arrosage des espaces verts, nettoyage des espaces publics…), agricoles (irrigation) et industriels (alimentation des systèmes de climatisation et de refroidissement). Le Royaume vise, d’ici 2030, d’atteindre 100 millions de mètres cubes d’eau traitée par an. En 2022, le service d’assainissement de Redal a traité près de 1.66 million de mètres cubes, sur un réseau d’assainissement de 2554 Km, marquant un taux de desserte de 96%, et ce, dans le cadre du projet de dépollution du littoral atlantique et de la vallée du Bouregreg.

 








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