La Place Pietri est en deuil ce soir. Elle vient de perdre une de ses résidentes de la Rue Abou Inane que les habitants de ce quartier connaissent bien, pour l’avoir rencontrée, ces dernières années, sinon entrevue promenant son chien. Il s’agit, bien entendu, de Danielle Skalli, épouse de l’immense journaliste Larbi Skalli, disparu il y a quelques années déjà mais dont le souvenir est impérissable.
Arrivée au Maroc en 1945 à l'âge de 4 ans, Danielle Skalli a passé son enfance à Oujda, avant d'obtenir son bac en 1959 à Kénitra. Elle a effectué son parcours supérieur à Rabat pour ensuite devenir enseignante à Salé où elle donnera des cours jusqu'en 1965, avant de se tourner vers le journalisme. C’est à l'Agence marocaine de presse (MAP) qu’elle effectuera ses premiers pas dans le domaine en assurant la couverture de l'actualité culturelle. Son meilleur souvenir journalistique sera sa couverture de la visite de Pier Paolo Pasolini au Maroc, le cinéaste à qui l’on doit Salò ou les 120 Journées de Sodome, pour ne citer que ce film.
Après la Map, Danielle Skalli sera envoyée du quotidien "Le Matin" au Sahara, et collabore avec les magazines "Lamalif" à Casablanca, "Le nouvel observateur" à Paris et "Remarques arabo-africaines" à Bruxelles. Enquêtes de terrain et entretiens avec des personnalités de premier plan, ont jalonné le parcours professionnel de Daniel Skalli.