Après une période parfois compliquée pour s’habituer à un nouveau style de vie, nous voici obligés de reprendre un rythme que nous avons mis de côté pendant de nombreuses semaines. Si certains sont ravis à l’idée de retrouver leurs proches, leur activité professionnelle et leur liberté de mouvement, d’autres peuvent se sentir bousculés à l’idée de sortir de leur bulle.
Ce sentiment peut naître d’une peur de la contamination, mais aussi du simple fait de sortir de son logement et de se confronter au monde extérieur, au moment de reprendre les transports et le travail, dans un contexte marqué par la persistance du risque de propagation du coronavirus.
De nombreux experts alertent : si le confinement était peu compatible avec la claustrophobie (la peur d’être enfermé), le retour à la « vraie vie » pourrait, quant à lui, avoir généré de nouvelles phobies chez les individus. En première ligne sont généralement citées l’agoraphobie, l’anthropophobie, ou encore la blemmophobie.
Le déconfinement pas si libérateur ?
Lorsque le confinement a été levé, le 25 juin, nous avons pu ressortir, reprendre les transports et refréquenter certains lieux publics, en respectant bien entendu les conditions sanitaires. Nous avons ainsi recroisé d’autres personnes et cela a pu réveiller des angoisses, de l’anxiété ou des inquiétudes. En effet, « passer près de trois mois confiné et isolé, avec des interactions sociales extrêmement limitées n’est jamais anodin et peut avoir des répercussions psychologiques », affirme Amine Bennour, psychologue.
D’abord, la peur d’être contaminé par quelqu’un et d’être malade car le virus circule toujours. Cette crainte a d’autant plus été renforcée dans les transports en commun, un espace clos et anxiogène qui nous confronte en permanence à autrui et qui ne permet pas toujours la distanciation sociale recommandée.
« Quand l’humain a peur et se sent impuissant face à une situation incertaine, spontanément il a tendance à juger, à devenir un peu plus méfiant et/ou agressif », précise Dr Bennour. « En termes de sociabilité, le déconfinement peut avoir des conséquences et créer insidieusement des petits groupes, qui font partie des mécanismes d’autoprotection », s’inquiète le psychologue. Au fil des mois, « on peut même craindre une augmentation des phobies sociales comme l’agoraphobie (peur de la foule, d’un lieu d’où il est difficile d’être secouru), l’anthropophobie (la peur des gens) ou la blemmophobie (peur du regard des autres, d’être jugé ou perçu comme anormal) », ajoute le Dr Bennour.
Une explosion de l’agoraphobie
C’était prévisible : la peur à l’origine du grand confinement s’est finalement répandue plus vite dans la société que le coronavirus lui-même. Et, avec le déconfinement, elle risque aussi de faciliter l’apparition d’une autre forme d’épidémie… une épidémie d’agoraphobie et d’anxiété dans les espaces publics comme privés, effets secondaires d’une lutte toujours incertaine contre la Covid-19.
« Certains patients évoquent le développement d’une tendance agoraphobique. Au moment du déconfinement, c’est normal. En revanche, dans la durée, ce sera ennuyeux », alerte Dr Bennour.
Selon le spécialiste, tout le monde peut être confronté à ces bouffées d’angoisse causées par cette peur de l’autre. Même si les personnes déjà fragilisées psychologiquement, isolées socialement, ou sujettes à des épisodes dépressifs sont plus susceptibles de nourrir ces angoisses. Les personnes qui ont été obligées de poursuivre leur activité au cours des deux derniers mois auront certainement moins de difficultés que celles ayant été cloîtrées chez elles.
« Pendant le premier jour du déconfinement, j’ai remarqué qu’il y avait trop de monde dans un magasin. Je ne me suis pas sentie en sécurité, même si je portais mon masque », nous déclare Mme Housna, fonctionnaire.
Les différentes phobies sociales peuvent toutefois être prévenues, voire désamorcées, avant que la situation ne dérape. Dr Bennour conseille une approche active : « Dès les premiers signes d’angoisse, nous pouvons modifier cette appréhension en mettant des mots sur ce que l’on vit. Parlez à vos proches et essayez d’exprimer le conflit intérieur que vous vivez ».
Ce sentiment peut naître d’une peur de la contamination, mais aussi du simple fait de sortir de son logement et de se confronter au monde extérieur, au moment de reprendre les transports et le travail, dans un contexte marqué par la persistance du risque de propagation du coronavirus.
De nombreux experts alertent : si le confinement était peu compatible avec la claustrophobie (la peur d’être enfermé), le retour à la « vraie vie » pourrait, quant à lui, avoir généré de nouvelles phobies chez les individus. En première ligne sont généralement citées l’agoraphobie, l’anthropophobie, ou encore la blemmophobie.
Le déconfinement pas si libérateur ?
Lorsque le confinement a été levé, le 25 juin, nous avons pu ressortir, reprendre les transports et refréquenter certains lieux publics, en respectant bien entendu les conditions sanitaires. Nous avons ainsi recroisé d’autres personnes et cela a pu réveiller des angoisses, de l’anxiété ou des inquiétudes. En effet, « passer près de trois mois confiné et isolé, avec des interactions sociales extrêmement limitées n’est jamais anodin et peut avoir des répercussions psychologiques », affirme Amine Bennour, psychologue.
D’abord, la peur d’être contaminé par quelqu’un et d’être malade car le virus circule toujours. Cette crainte a d’autant plus été renforcée dans les transports en commun, un espace clos et anxiogène qui nous confronte en permanence à autrui et qui ne permet pas toujours la distanciation sociale recommandée.
« Quand l’humain a peur et se sent impuissant face à une situation incertaine, spontanément il a tendance à juger, à devenir un peu plus méfiant et/ou agressif », précise Dr Bennour. « En termes de sociabilité, le déconfinement peut avoir des conséquences et créer insidieusement des petits groupes, qui font partie des mécanismes d’autoprotection », s’inquiète le psychologue. Au fil des mois, « on peut même craindre une augmentation des phobies sociales comme l’agoraphobie (peur de la foule, d’un lieu d’où il est difficile d’être secouru), l’anthropophobie (la peur des gens) ou la blemmophobie (peur du regard des autres, d’être jugé ou perçu comme anormal) », ajoute le Dr Bennour.
Une explosion de l’agoraphobie
C’était prévisible : la peur à l’origine du grand confinement s’est finalement répandue plus vite dans la société que le coronavirus lui-même. Et, avec le déconfinement, elle risque aussi de faciliter l’apparition d’une autre forme d’épidémie… une épidémie d’agoraphobie et d’anxiété dans les espaces publics comme privés, effets secondaires d’une lutte toujours incertaine contre la Covid-19.
« Certains patients évoquent le développement d’une tendance agoraphobique. Au moment du déconfinement, c’est normal. En revanche, dans la durée, ce sera ennuyeux », alerte Dr Bennour.
Selon le spécialiste, tout le monde peut être confronté à ces bouffées d’angoisse causées par cette peur de l’autre. Même si les personnes déjà fragilisées psychologiquement, isolées socialement, ou sujettes à des épisodes dépressifs sont plus susceptibles de nourrir ces angoisses. Les personnes qui ont été obligées de poursuivre leur activité au cours des deux derniers mois auront certainement moins de difficultés que celles ayant été cloîtrées chez elles.
« Pendant le premier jour du déconfinement, j’ai remarqué qu’il y avait trop de monde dans un magasin. Je ne me suis pas sentie en sécurité, même si je portais mon masque », nous déclare Mme Housna, fonctionnaire.
Les différentes phobies sociales peuvent toutefois être prévenues, voire désamorcées, avant que la situation ne dérape. Dr Bennour conseille une approche active : « Dès les premiers signes d’angoisse, nous pouvons modifier cette appréhension en mettant des mots sur ce que l’on vit. Parlez à vos proches et essayez d’exprimer le conflit intérieur que vous vivez ».
Meryem EL BARHRASSI