Le Président avait annoncé la reprise des offices religieux le 2 juin, mais cette date pourrait être avancée au 28 mai, permettant de fêter la Pentecôte et la pâque juive, mais pas l’Aïd-el-Fitr, le 24 mai. «Une discrimination», pour Abdallah Zekri, président de l’Observatoire national contre l’islamophobie, au micro de Sputnik.
Dans la longue liste des dossiers épineux liés au déconfinement, la question de la réouverture des offices religieux est un caillou en plus dans la chaussure du gouvernement. Le Président de la République avait annoncé, lors d’une audioconférence avec les responsables de cultes et des organisations laïques, la reprise des cérémonies religieuses le 2 juin.
Il se peut pourtant que des arrangements aient eu lieu pour permettre des célébrations juives et chrétiennes dès le 29 mai. C’est en tout cas le résultat de l’annonce d’Édouard Philippe, Premier ministre, le 4 mai, que ressassait jusqu’à ce jour une grande partie des fidèles musulmans.
«Si nous tenons à exprimer aujourd’hui notre stupéfaction et notre déception, c’est en raison de revirements inexpliqués opérés par l’Exécutif, qui annonce l’éventualité de célébration d’offices religieux au sein des lieux de culte avant la date prévue», indiquait dans un communiqué du 5 mai Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris.
«Cette approche ne sert ni la République, ni la société, ni le combat contre la pandémie. Cette décision qui se dessine installerait de fait une inégalité entre les citoyens», poursuit le recteur.
En effet, beaucoup de musulmans s’indignent du fait que la République puisse éventuellement faire de petits arrangements avec certains cultes plutôt que d’autres. Les fêtes de la pâque juive (Chavouot) et la Pentecôte chrétienne, prévues le 29 mai, pourraient se tenir en assemblée de plus de dix personnes, malgré la date initialement prévue du déconfinement religieux le 2 juin
Dans la longue liste des dossiers épineux liés au déconfinement, la question de la réouverture des offices religieux est un caillou en plus dans la chaussure du gouvernement. Le Président de la République avait annoncé, lors d’une audioconférence avec les responsables de cultes et des organisations laïques, la reprise des cérémonies religieuses le 2 juin.
Il se peut pourtant que des arrangements aient eu lieu pour permettre des célébrations juives et chrétiennes dès le 29 mai. C’est en tout cas le résultat de l’annonce d’Édouard Philippe, Premier ministre, le 4 mai, que ressassait jusqu’à ce jour une grande partie des fidèles musulmans.
«Si nous tenons à exprimer aujourd’hui notre stupéfaction et notre déception, c’est en raison de revirements inexpliqués opérés par l’Exécutif, qui annonce l’éventualité de célébration d’offices religieux au sein des lieux de culte avant la date prévue», indiquait dans un communiqué du 5 mai Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris.
«Cette approche ne sert ni la République, ni la société, ni le combat contre la pandémie. Cette décision qui se dessine installerait de fait une inégalité entre les citoyens», poursuit le recteur.
En effet, beaucoup de musulmans s’indignent du fait que la République puisse éventuellement faire de petits arrangements avec certains cultes plutôt que d’autres. Les fêtes de la pâque juive (Chavouot) et la Pentecôte chrétienne, prévues le 29 mai, pourraient se tenir en assemblée de plus de dix personnes, malgré la date initialement prévue du déconfinement religieux le 2 juin
Des citoyens de seconde zone ?
La fête de la fin du ramadan, l’Aïdel-Fitr, prévue autour du 24 mai, est l’une des fêtes les plus importantes du calendrier musulman, et c’est un déchirement pour nombre de croyants que de faire l’impasse sur les cérémonies liées à cet événement. Ce changement dans le calendrier de déconfinement fait penser à certains musulmans que leur religion subit un traitement différencié. «Pour le moment, il y a des spéculations qui créent des tensions, car aucune décision définitive n’a été prise. Le jour de l’Aïd-el-Fitr rassemble plus d’un million de musulmans dans les mosquées en France. Nous ne sommes pas fous au point de les maintenir et de mettre la vie des gens en danger.
Néanmoins, beaucoup de gens considèrent comme une discrimination le fait que certaines célébrations religieuses puissent avoir lieu à trois jours près et pas d’autres», souligne Abdallah Zekri, président de l’Observatoire national contre l’islamophobie, rattaché au CFCM.
Néanmoins, beaucoup de gens considèrent comme une discrimination le fait que certaines célébrations religieuses puissent avoir lieu à trois jours près et pas d’autres», souligne Abdallah Zekri, président de l’Observatoire national contre l’islamophobie, rattaché au CFCM.
La laïcité comme une variable d’ajustement
Certains observateurs estiment que la situation pourrait s’envenimer au regard de la neutralité que devrait avoir l’État face aux religions, en vertu de la loi de 1905. Encore une fois, dans cette crise du coronavirus, le gouvernement semble donc s’être mis lui-même dans de beaux draps, grâce à une communication des plus hasardeuses sur un sujet très sensible pour les fidèles de toutes les religions.
«En considérant la laïcité comme une variable d’ajustement et non comme un principe, on en arrive fatalement à cette surenchère», explique Jean-Pierre Sakoun, président du Comité Laïcité République dans Marianne.
Les fidèles de toutes les religions ont très mal vécu cette période de confinement, surtout pendant les fêtes comme Pâques ou le ramadan. Des groupes identitaires catholiques ont même mené une campagne pour soutenir la reprise des messes dès le week-end du 16 et 17 mai.
Le flou qui règne donc encore aujourd’hui et le deux poids, deux mesures qu’il laisse supposer sont en train de créer une atmosphère tendue entre fidèles des différentes religions. D’autant que les représentants du culte musulman en France ont travaillé dur pour tenter de faire respecter au maximum de leurs capacités le confinement par les fidèles, comme Sputnik le mettait en lumière dans un précédent article.
«En considérant la laïcité comme une variable d’ajustement et non comme un principe, on en arrive fatalement à cette surenchère», explique Jean-Pierre Sakoun, président du Comité Laïcité République dans Marianne.
Les fidèles de toutes les religions ont très mal vécu cette période de confinement, surtout pendant les fêtes comme Pâques ou le ramadan. Des groupes identitaires catholiques ont même mené une campagne pour soutenir la reprise des messes dès le week-end du 16 et 17 mai.
Le flou qui règne donc encore aujourd’hui et le deux poids, deux mesures qu’il laisse supposer sont en train de créer une atmosphère tendue entre fidèles des différentes religions. D’autant que les représentants du culte musulman en France ont travaillé dur pour tenter de faire respecter au maximum de leurs capacités le confinement par les fidèles, comme Sputnik le mettait en lumière dans un précédent article.