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Démocratie participative ou le désenchantement citoyen


Rédigé par Anass MACHLOUKH le Lundi 19 Août 2024



Démocratie participative ou le désenchantement citoyen
Cela fait treize ans que la démocratie participative est instaurée constitutionnellement dans notre pays sans qu’elle soit, hélas, plus qu’une noble aspiration dépourvue de sens chez beaucoup de nos concitoyens. La Constitution de 2011 donne le droit aux citoyens ordinaires de s’impliquer directement dans la gestion de la chose publique et de contribuer à légiférer à travers des pétitions et des motions que chacun peut présenter via des canaux légaux. Or, la participation citoyenne n’est qu’une chimère pour l’instant, à voir le nombre dérisoire des initiatives citoyennes. Seules 13 pétitions sont déposées dans le portail mis en place par le gouvernement, dont seulement trois remplissent les conditions d’éligibilité. Idem pour les motions, dont il n’y a que quatre en circulation avec peu de signatures. Le registre est quasi vierge ! On se plaignait depuis longtemps des difficultés procédurales qui décourageaient les citoyens de prendre l’initiative. Et dans ce cas bien précis, nous ne pouvons pas taxer le gouvernement d’indifférence puisqu’il s’est évertué à simplifier les conditions d’exercice des pétitions avec la réforme de la loi n° 70.21. 

En vérité, le faible engagement citoyen traduit, en plus de la non-appropriation de ces nouveaux mécanismes, un certain désintérêt pour la chose publique. Le citoyen lambda a souvent l’impression d’être mal ou insuffisamment représenté par les pouvoirs publics et demeure prisonnier d’un certain nombre d’idées reçues, qui ne reflètent pas toujours le vrai visage de la scène politique. 

Aussi, il faut s’interroger si la société civile, censée être un facteur mobilisateur, est coupable par oisiveté ? Rares sont les fois où on voit des associations en train de mobiliser la population pour une cause commune, malgré leur proximité avec les citoyens. Les parlementaires sont tout aussi responsables puisqu’ils ne s’évertuent pas à parrainer les pétitions au Parlement pour les convertir en législation. L’Exécutif n’est pas en reste, puisqu’il y a un grand travail de communication et de sensibilisation à faire pour pousser nos concitoyens à participer à la prise de décision. Mais gardons en tête que seule une véritable moralisation de la vie publique peut pousser les Marocains à s’intéresser davantage à la chose publique. 



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