
Depuis une vingtaine d’années, et plus intensément encore au cours des sept dernières, le climat fait peser une pression inédite sur notre agriculture, qui contribue à plus de 13% du PIB et demeure le principal pourvoyeur d’emplois, occupant 39% de la population active. Entre un ciel de plus en plus avare et une terre trop souvent surexploitée, le Royaume s’est retrouvé contraint de réinventer les fondements de sa sécurité alimentaire, dans un contexte géopolitique où le protectionnisme n’est plus perçu d’un mauvais œil. Du très controversé «Plan Maroc Vert» au récent «Génération Green», les gouvernements successifs n’ont cessé d’annoncer de grandes ambitions. Il s’agissait à la fois de moderniser le secteur, de le rendre plus performant et de contenir les effets du dérèglement climatique, mais les résultats furent mitigés.
Car si ces feuilles de route ont permis quelques avancées techniques et ponctuellement des hausses de rendement, elles n’ont pas su enrayer une dynamique globale de précarisation agricole. Aujourd’hui encore, l’emploi dans le secteur continue de s’éroder à chaque note de conjoncture, et la création de richesse demeure largement tributaire de la clémence des saisons. L’agriculture irriguée, souvent réservée aux cultures d’exportation, creuse les déficits hydriques faute d’innovation, noyant le Royaume dans des crises structurelles, au moment où les cultures vivrières souffrent d’un manque criant de valorisation.
Résultat des comptes : les prix explosent, et les zones rurales, premières concernées, grondent. C’est dans ce contexte que s’ouvre, à Meknès, une nouvelle édition du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM), qui pourrait être une occasion de remettre en question nos orientations agricoles, qui, malgré quelques réglages louables, s’inscrivent toujours dans la même lignée. Mais à moins d’un miracle, l’édition de cette année, comme les précédentes, mettra sans doute l’accent sur les nouvelles tendances du secteur, avec une attention particulière à l’IA, les drones, l’automatisation… Un monde de promesses technologiques qui, pour le petit fellah, relève souvent de la science-fiction. Il ne s’agit pas ici de rejeter les avancées technologiques, dont les bénéfices sont avérés sous d’autres cieux, mais plutôt de rappeler l’urgence d’un recentrage, pour trouver l’équilibre dans un triptyque agricole redoutable, mêlant stress hydrique, pression à l’export et quête de souveraineté alimentaire.
Cela passe, entre autres, par la promotion des cultures adaptées au climat local et à la pluviométrie naturelle, dont les céréales rustiques, l’élevage extensif ou encore les légumineuses d’automne… Autant de filières capables d’offrir un rendement durable sans pression excessive sur les nappes phréatiques. Il s’agit aussi de repenser le développement rural dans sa globalité, soutenir les cultures vivrières et stratégiques, et surtout redonner sa place au paysan dans la chaîne de décision. C’est dire que dans un contexte d’incertitudes géopolitiques, garantir l’autosuffisance alimentaire devient une top priorité, bien que cela contrarie certains exploitants qui, malgré leurs vastes domaines à perte de vue, peinent à faire un sacrifice pour la patrie…
Car si ces feuilles de route ont permis quelques avancées techniques et ponctuellement des hausses de rendement, elles n’ont pas su enrayer une dynamique globale de précarisation agricole. Aujourd’hui encore, l’emploi dans le secteur continue de s’éroder à chaque note de conjoncture, et la création de richesse demeure largement tributaire de la clémence des saisons. L’agriculture irriguée, souvent réservée aux cultures d’exportation, creuse les déficits hydriques faute d’innovation, noyant le Royaume dans des crises structurelles, au moment où les cultures vivrières souffrent d’un manque criant de valorisation.
Résultat des comptes : les prix explosent, et les zones rurales, premières concernées, grondent. C’est dans ce contexte que s’ouvre, à Meknès, une nouvelle édition du Salon International de l’Agriculture au Maroc (SIAM), qui pourrait être une occasion de remettre en question nos orientations agricoles, qui, malgré quelques réglages louables, s’inscrivent toujours dans la même lignée. Mais à moins d’un miracle, l’édition de cette année, comme les précédentes, mettra sans doute l’accent sur les nouvelles tendances du secteur, avec une attention particulière à l’IA, les drones, l’automatisation… Un monde de promesses technologiques qui, pour le petit fellah, relève souvent de la science-fiction. Il ne s’agit pas ici de rejeter les avancées technologiques, dont les bénéfices sont avérés sous d’autres cieux, mais plutôt de rappeler l’urgence d’un recentrage, pour trouver l’équilibre dans un triptyque agricole redoutable, mêlant stress hydrique, pression à l’export et quête de souveraineté alimentaire.
Cela passe, entre autres, par la promotion des cultures adaptées au climat local et à la pluviométrie naturelle, dont les céréales rustiques, l’élevage extensif ou encore les légumineuses d’automne… Autant de filières capables d’offrir un rendement durable sans pression excessive sur les nappes phréatiques. Il s’agit aussi de repenser le développement rural dans sa globalité, soutenir les cultures vivrières et stratégiques, et surtout redonner sa place au paysan dans la chaîne de décision. C’est dire que dans un contexte d’incertitudes géopolitiques, garantir l’autosuffisance alimentaire devient une top priorité, bien que cela contrarie certains exploitants qui, malgré leurs vastes domaines à perte de vue, peinent à faire un sacrifice pour la patrie…