Depuis mercredi, les travailleurs rémunérés au SMIG et au SMAG sont censés bénéficier d’une augmentation de 5% de leurs revenus. Ceci en application du décret 2.19.424 adopté en juin 2019, au lendemain de la conclusion de l’accord tripartite sur le dialogue social, signé durant le mois d’avril de la même année entre le gouvernement, d’une part, et le patronat et les syndicats les plus représentatifs, d’autre part. Accord qui avait institué une augmentation du SMIG et du SMAG à hauteur de 10% échelonnée sur deux années : 2019 et 2020. Sauf que cette augmentation, dont la première tranche de 5% avait été actée le 1er juillet 2019, intervient en pleine période de crise post-Coronavirus, dans un contexte où de larges pans du tissu économique national sont littéralement à terre. Ce qui laisse planer de sérieux doutes quant à sa traduction réelle sur les bulletins de paie du mois de juillet en cours.
Incapables d’honorer leurs engagements
«Honnêtement, nous sommes tellement accaparés par la gestion des effets de la crise et les préparatifs d’une relance qui s’annonce aussi laborieuse qu’incertaine, que nous avons complètement oublié cette affaire d’augmentation», nous dit le Président d’un important groupe hôtelier de Marrakech qui ajoute, fataliste : «De toutes les façons, nous n’en avons même pas les moyens. Ce qui se traduira inéluctablement par une révision à la baisse de nos charges de fonctionnement et donc par une perte d’emplois. Si rien n’est fait d’ici la fin du mois, nous nous garderons bien évidemment de renforcer nos équipes par l’apport des contractuels qui constituent en haute saison 70% de nos salariés et qui sont majoritairement smicards. Ce sera certainement et également le cas pour les établissements voisins qui emploient, eux, principalement des intérimaires».
Dans le secteur touristique, comme d’ailleurs dans celui de l’événementiel également très affecté par la crise, les salariés smicards sont généralement des saisonniers contractuels rappelés en renfort en période de crue d’activité. Le reste des employés étant constitué de salariés rémunérés sur des barèmes supérieurs et donc non concernés par l’augmentation décidée en juin 2019. Il se trouve justement que la période actuelle présente le double désavantage d’être une période de décrue en termes d’activité, mais aussi de crise en termes de revenus de ces deux secteurs comme de beaucoup d’autres également affectés, tels que le textile, l’immobilier, l’industrie et les services. Dans ce registre et en plus de l’abstention de recruter, la crainte d’une vague de licenciements en raison d’une incapacité somme toute logique de supporter une augmentation de 5% de la masse salariale en période de vaches maigres, reste de mise.
Silence assourdissant
Et comme pour ajouter à la complexité du contexte actuel, le gouvernement, supposé anticiper de telles situations préjudiciables, brille plutôt par son absence et son manque de réactivité. Une demande d’information a été adressée à la primature pour savoir si cette question figurait à l’ordre du jour du dernier conseil du gouvernement. A l’heure où nous mettions en ligne, aucune réponse n’était venue éclairer notre lanterne. Au même titre que la demande exprimée par le patronat pendant le mois de mai 2020 pour un report de la hausse du SMIG à l’année 2021, demande qui avait été rejetée par les syndicats, qui est également restée sans réponse, ni réaction.
Le 24 juin, soit moins d’une semaine avant l’entrée en vigueur de la deuxième hausse du SMIG et du SMAG, une rencontre qui se profilait comme celle de la dernière chance pour trouver un terrain d’entente dans ce dossier épineux, organisée entre le ministre du Travail et les représentants du patronat et des syndicats, s’était soldée par un échec après avoir trébuché sur une question de méthodologie, les syndicats s’étant légitimement accrochés à un règlement de cette question dans un cadre institutionnel dédié, calqué sur le modèle du Comité de Veille Economique (CVE) où ils ne sont pas représentés. A l’issue de cette rencontre, Mohamed Amekraz avait promis qu’une proposition de solution allait être faite dans les 48 heures. Mais comme souvent, il n’en sera rien.
Pourtant, ce ne sont pas les solutions qui manquent pour éviter le pourrissement d’une situation déjà problématique qui risque d’aboutir, si rien n’est fait, à une grave crise sociale. Parmi les options qui se profilent, plusieurs voix appellent aujourd’hui à la convocation urgente d’un nouveau dialogue tripartite dans le cadre duquel un rééchelonnement de la deuxième tranche de hausse du SMIG et du SMAG pourrait être étudié et acté selon une approche sectorielle taillée sur mesure en fonction du degré de difficulté de chaque secteur économique et professionnel. Mais cela présume une réelle volonté politique, loin de tout calcul politicien et pré-électoraliste.
Incapables d’honorer leurs engagements
«Honnêtement, nous sommes tellement accaparés par la gestion des effets de la crise et les préparatifs d’une relance qui s’annonce aussi laborieuse qu’incertaine, que nous avons complètement oublié cette affaire d’augmentation», nous dit le Président d’un important groupe hôtelier de Marrakech qui ajoute, fataliste : «De toutes les façons, nous n’en avons même pas les moyens. Ce qui se traduira inéluctablement par une révision à la baisse de nos charges de fonctionnement et donc par une perte d’emplois. Si rien n’est fait d’ici la fin du mois, nous nous garderons bien évidemment de renforcer nos équipes par l’apport des contractuels qui constituent en haute saison 70% de nos salariés et qui sont majoritairement smicards. Ce sera certainement et également le cas pour les établissements voisins qui emploient, eux, principalement des intérimaires».
Dans le secteur touristique, comme d’ailleurs dans celui de l’événementiel également très affecté par la crise, les salariés smicards sont généralement des saisonniers contractuels rappelés en renfort en période de crue d’activité. Le reste des employés étant constitué de salariés rémunérés sur des barèmes supérieurs et donc non concernés par l’augmentation décidée en juin 2019. Il se trouve justement que la période actuelle présente le double désavantage d’être une période de décrue en termes d’activité, mais aussi de crise en termes de revenus de ces deux secteurs comme de beaucoup d’autres également affectés, tels que le textile, l’immobilier, l’industrie et les services. Dans ce registre et en plus de l’abstention de recruter, la crainte d’une vague de licenciements en raison d’une incapacité somme toute logique de supporter une augmentation de 5% de la masse salariale en période de vaches maigres, reste de mise.
Silence assourdissant
Et comme pour ajouter à la complexité du contexte actuel, le gouvernement, supposé anticiper de telles situations préjudiciables, brille plutôt par son absence et son manque de réactivité. Une demande d’information a été adressée à la primature pour savoir si cette question figurait à l’ordre du jour du dernier conseil du gouvernement. A l’heure où nous mettions en ligne, aucune réponse n’était venue éclairer notre lanterne. Au même titre que la demande exprimée par le patronat pendant le mois de mai 2020 pour un report de la hausse du SMIG à l’année 2021, demande qui avait été rejetée par les syndicats, qui est également restée sans réponse, ni réaction.
Le 24 juin, soit moins d’une semaine avant l’entrée en vigueur de la deuxième hausse du SMIG et du SMAG, une rencontre qui se profilait comme celle de la dernière chance pour trouver un terrain d’entente dans ce dossier épineux, organisée entre le ministre du Travail et les représentants du patronat et des syndicats, s’était soldée par un échec après avoir trébuché sur une question de méthodologie, les syndicats s’étant légitimement accrochés à un règlement de cette question dans un cadre institutionnel dédié, calqué sur le modèle du Comité de Veille Economique (CVE) où ils ne sont pas représentés. A l’issue de cette rencontre, Mohamed Amekraz avait promis qu’une proposition de solution allait être faite dans les 48 heures. Mais comme souvent, il n’en sera rien.
Pourtant, ce ne sont pas les solutions qui manquent pour éviter le pourrissement d’une situation déjà problématique qui risque d’aboutir, si rien n’est fait, à une grave crise sociale. Parmi les options qui se profilent, plusieurs voix appellent aujourd’hui à la convocation urgente d’un nouveau dialogue tripartite dans le cadre duquel un rééchelonnement de la deuxième tranche de hausse du SMIG et du SMAG pourrait être étudié et acté selon une approche sectorielle taillée sur mesure en fonction du degré de difficulté de chaque secteur économique et professionnel. Mais cela présume une réelle volonté politique, loin de tout calcul politicien et pré-électoraliste.
Lilya EL ALLOULI
Encadré
Abbas El Fassi
Il était une fois la crise des «Subprimes»
La crise bancaire et financière de l’automne 2008, communément appelée crise des «Subprimes», qui avait débuté aux Etats-Unis, avant que ses vagues ravageuses ne viennent s’échouer sur l’Europe et l’Asie, générant par ricochet de graves remous économiques sous nos cieux, présente à certains égards quelques similitudes édifiantes avec la crise actuelle. Notamment en ce qui concerne la gestion de ses effets sociaux. A l’époque, le gouvernement dirigé par le Parti de l’Istiqlal s’était retrouvé face à une crise économique internationale tout aussi imprévisible que celle du Coronavirus, au lendemain d’un dialogue social qui avait abouti entre autres à la revalorisation des allocations familiales, l’augmentation du SMIG et celle des pensions minimales.
Toutefois, crise oblige, l’augmentation du SMIG et du SMAG à hauteur de 10% avait failli être compromise par les difficultés rencontrées par les acteurs d’un certain nombre de secteurs économiques en tête desquels celui du textile. Au lieu de se terrer dans l’inaction comme on le constate avec le gouvernement actuel, celui d’Abbas El Fassi a choisi de se mettre à la manœuvre en réengageant le dialogue avec les partenaires sociaux sur la base d’une approche sectorielle. En vertu de quoi, les augmentations dans les secteurs agricole et non agricole avaient été étalées sur deux années : 2008 (5%) et 2009 (5%), tandis que dans le secteur du textile qui était l’un des principaux secteurs affectés par la crise, la hausse du taux horaire s’est effectuée en quatre étapes : 2,5% en juillet 2008 (9,90 DH), 2,5% en juillet 2009 (10,14 DH), 2,5% en juillet 2010 (10,39 DH) et 2,5% en juillet 2011 (10,64 DH).
La crise bancaire et financière de l’automne 2008, communément appelée crise des «Subprimes», qui avait débuté aux Etats-Unis, avant que ses vagues ravageuses ne viennent s’échouer sur l’Europe et l’Asie, générant par ricochet de graves remous économiques sous nos cieux, présente à certains égards quelques similitudes édifiantes avec la crise actuelle. Notamment en ce qui concerne la gestion de ses effets sociaux. A l’époque, le gouvernement dirigé par le Parti de l’Istiqlal s’était retrouvé face à une crise économique internationale tout aussi imprévisible que celle du Coronavirus, au lendemain d’un dialogue social qui avait abouti entre autres à la revalorisation des allocations familiales, l’augmentation du SMIG et celle des pensions minimales.
Toutefois, crise oblige, l’augmentation du SMIG et du SMAG à hauteur de 10% avait failli être compromise par les difficultés rencontrées par les acteurs d’un certain nombre de secteurs économiques en tête desquels celui du textile. Au lieu de se terrer dans l’inaction comme on le constate avec le gouvernement actuel, celui d’Abbas El Fassi a choisi de se mettre à la manœuvre en réengageant le dialogue avec les partenaires sociaux sur la base d’une approche sectorielle. En vertu de quoi, les augmentations dans les secteurs agricole et non agricole avaient été étalées sur deux années : 2008 (5%) et 2009 (5%), tandis que dans le secteur du textile qui était l’un des principaux secteurs affectés par la crise, la hausse du taux horaire s’est effectuée en quatre étapes : 2,5% en juillet 2008 (9,90 DH), 2,5% en juillet 2009 (10,14 DH), 2,5% en juillet 2010 (10,39 DH) et 2,5% en juillet 2011 (10,64 DH).
3 questions à Abdellatif Mâazouz
Abdellatif Mâazouz
«Dans certains secteurs, le temps n’est pas à l’augmentation des salaires, mais à la préservation de l’emploi»
Le Président de l’Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI) et ancien ministre nous résume sa perception du débat actuel autour de la hausse du SMIG et du SMAG.
- Une deuxième hausse du Smig et du Smag est entrée en vigueur, d’un point de vue légal, le 1er juillet, dans un contexte de récession économique. Qu’en sera-t-il sur le terrain ?
En fait, il s’agit de la deuxième tranche d’une seule augmentation de 10% décidée dans le cadre de l'accord social d’avril 2O19 ; la première tranche était entrée en vigueur en juillet de la même année. Cette décision avait fait l’objet d’un décret du 27 juin 2019. Cette disposition réglementaire est toujours en vigueur, tant que le gouvernement n’en décide pas autrement. Il lui appartient d’en assumer la responsabilité.
Le problème est que le monde entier s’installe dans une récession qui risque de durer plusieurs mois ; voire des années pour certaines activités (tourisme, aéronautique, transport aérien, textile et d’autres secteurs exportateur).
Dans ces secteurs particulièrement affectés par la crise, le temps n’est pas à l’augmentation des salaires, mais à la préservation de l’emploi. L’augmentation des revenus, qu’il s’agisse de travail ou celui du capital, viendrait par la suite. L’esprit de solidarité nationale qui a régné depuis l’avènement de cette crise doit se poursuivre. La concertation entre les différentes parties s’impose au plus vite.
- Le patronat a demandé un report de cette hausse, tandis que les syndicats exigent une renégociation dans un cadre institutionnel. En face le gouvernement reste silencieux et inactif. Comment peut-il y avoir concertation dans ces conditions ?
Les deux parties prenantes ont raison de poser le problème en ces termes ; elles sont dans leurs rôles respectifs. Le retour au cadre institutionnel de négociation est la solution la plus sage, mais le temps presse. L’accord d’avril 2019 était tripartite, syndicats, patronat, gouvernement ; le silence de ce dernier doit absolument être brisé, au plus vite, pour lever le flou et donner de la visibilité aux opérateurs, en revenant au cadre institutionnel. Celui-ci permet de trouver des solutions concertées et d’en définir les échéances et les champs d’application. Aucune des parties n’a envie de « tuer la poule aux œufs d’or » ; l’entreprise.
Parmi les solutions qui se profilent, le rééchelonnement de la hausse du 1er juillet suivant une approche sectorielle préconise d’en dispenser les secteurs les plus affectés dans l’immédiat. Quelles sont les chances d’aboutissement de cette option ?
La Covid 19 a enfanté une « pandémie » socioéconomique marquée par la récession, le chômage et la vulnérabilité sociale et spatiale. Toute réponse à votre question doit prendre en considération cette réalité qui sera de plus en plus visible avec la levée du confinement. Les exceptions favorables ne concernent, malheureusement, que peu d’activités. En revanche, il faut envisager des solutions alternatives d’amélioration du pouvoir d’achat, pour des montants supérieurs ou équivalents à l’augmentation des salaires minimums. Nous parlons du rattrapage de moins de 6 dirhams par journée de Smig et de 3,5 Dh pour le SMAG. Il peut s’agir, par exemple, de l’allègement des dépenses de transport public et du transport scolaire, des dépenses de santé et d’éducation ou de la réduction de la TVA sur les produits et services de première nécessité, notamment ceux produits en grande partie au Maroc. En améliorant le pouvoir d’achat de cette catégorie de citoyens et de la classe moyenne, on peut aussi développer le marché interne au profit de nos PME et TPE.
- Une deuxième hausse du Smig et du Smag est entrée en vigueur, d’un point de vue légal, le 1er juillet, dans un contexte de récession économique. Qu’en sera-t-il sur le terrain ?
En fait, il s’agit de la deuxième tranche d’une seule augmentation de 10% décidée dans le cadre de l'accord social d’avril 2O19 ; la première tranche était entrée en vigueur en juillet de la même année. Cette décision avait fait l’objet d’un décret du 27 juin 2019. Cette disposition réglementaire est toujours en vigueur, tant que le gouvernement n’en décide pas autrement. Il lui appartient d’en assumer la responsabilité.
Le problème est que le monde entier s’installe dans une récession qui risque de durer plusieurs mois ; voire des années pour certaines activités (tourisme, aéronautique, transport aérien, textile et d’autres secteurs exportateur).
Dans ces secteurs particulièrement affectés par la crise, le temps n’est pas à l’augmentation des salaires, mais à la préservation de l’emploi. L’augmentation des revenus, qu’il s’agisse de travail ou celui du capital, viendrait par la suite. L’esprit de solidarité nationale qui a régné depuis l’avènement de cette crise doit se poursuivre. La concertation entre les différentes parties s’impose au plus vite.
- Le patronat a demandé un report de cette hausse, tandis que les syndicats exigent une renégociation dans un cadre institutionnel. En face le gouvernement reste silencieux et inactif. Comment peut-il y avoir concertation dans ces conditions ?
Les deux parties prenantes ont raison de poser le problème en ces termes ; elles sont dans leurs rôles respectifs. Le retour au cadre institutionnel de négociation est la solution la plus sage, mais le temps presse. L’accord d’avril 2019 était tripartite, syndicats, patronat, gouvernement ; le silence de ce dernier doit absolument être brisé, au plus vite, pour lever le flou et donner de la visibilité aux opérateurs, en revenant au cadre institutionnel. Celui-ci permet de trouver des solutions concertées et d’en définir les échéances et les champs d’application. Aucune des parties n’a envie de « tuer la poule aux œufs d’or » ; l’entreprise.
Parmi les solutions qui se profilent, le rééchelonnement de la hausse du 1er juillet suivant une approche sectorielle préconise d’en dispenser les secteurs les plus affectés dans l’immédiat. Quelles sont les chances d’aboutissement de cette option ?
La Covid 19 a enfanté une « pandémie » socioéconomique marquée par la récession, le chômage et la vulnérabilité sociale et spatiale. Toute réponse à votre question doit prendre en considération cette réalité qui sera de plus en plus visible avec la levée du confinement. Les exceptions favorables ne concernent, malheureusement, que peu d’activités. En revanche, il faut envisager des solutions alternatives d’amélioration du pouvoir d’achat, pour des montants supérieurs ou équivalents à l’augmentation des salaires minimums. Nous parlons du rattrapage de moins de 6 dirhams par journée de Smig et de 3,5 Dh pour le SMAG. Il peut s’agir, par exemple, de l’allègement des dépenses de transport public et du transport scolaire, des dépenses de santé et d’éducation ou de la réduction de la TVA sur les produits et services de première nécessité, notamment ceux produits en grande partie au Maroc. En améliorant le pouvoir d’achat de cette catégorie de citoyens et de la classe moyenne, on peut aussi développer le marché interne au profit de nos PME et TPE.
Recueillis par L. E. A.
Repères
Nouveaux taux du SMIG et du SMAG
En vertu de l’accord tripartite sur le dialogue social signé en avril 2019 et entré en vigueur le 27 juin de la même année, le salaire minimum légal (SMIG) pour une heure de travail a été augmenté de 5% pour atteindre, à partir du 1er juillet 2019, 14,13 dirhams dans les professions libérales et les secteurs de l’industrie et du commerce. Ce montant devait passer à 14,81 dirhams à compter du premier juillet 2020. Pour le secteur de l’agriculture (SMAG), le salaire minimum légal pour une journée de travail a été fixé à 73,22 dirhams, à partir du premier juillet 2019. Ce montant devait passer, le 1er juillet 2020, à 76,70 dirhams.
Secteurs les plus affectés
Parmi les secteurs les plus affectés par la crise du Coronavirus, le tourisme, l’artisanat, l’événementiel, le textile ou l’immobilier ont accusé des pertes substantielles de revenus consécutives à une baisse d’activité se situant entre 75 et 90% de leurs recettes habituelles. Ces secteurs vitaux pour l’économie nationale, qui commencent à peine à négocier le virage périlleux d’une relance qui s’annonce aussi laborieuse qu’incertaine, ont profité d’aides d’inégale consistance afin de faire face aux effets de la crise dont principalement le rééchelonnement du remboursement de leurs dettes, l’abattement de certaines charges fiscales et le versement via la CNSS d’indemnités d’arrêt de travail pour leurs salariés en cessation de travail. Indemnités arrivées à échéance le 30 juin. Parviendront-ils alors à amortir l’augmentation de leur masse salariale en raison de la hausse du SMIG ? La fin de l’actuel mois de juillet nous le dira.