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Diplomatie Marocaine VS Diplomatie Algérienne : Vision Stratégique contre Réactions Impulsives


Rédigé par Saïd Temsamani le Vendredi 28 Mars 2025

​Les crises diplomatiques sont souvent révélatrices des rapports de force entre les nations. L’expulsion du vice-consul marocain à Oran par les autorités algériennes ne déroge pas à cette règle.



Saïd Temsamani, analyste politique
Saïd Temsamani, analyste politique
 Au-delà du geste en lui-même, qui s’inscrit dans une logique d’hostilité désormais chronique, cette décision met en lumière une vérité plus profonde : le Maroc et l’Algérie n’évoluent plus sur le même registre diplomatique. Tandis que le Royaume s’affirme comme un acteur de référence en Afrique et sur la scène internationale, Alger peine à masquer son isolement, multipliant les actions de rupture sans parvenir à freiner l’ascension de son voisin de l’Ouest.
 
Une diplomatie marocaine méthodique face à une diplomatie algérienne réactive
 
La diplomatie marocaine, sous l’impulsion du roi Mohammed VI, s’est imposée par sa vision, sa constance et son efficacité. Son succès repose sur trois piliers : une approche pragmatique fondée sur les intérêts stratégiques du pays, un ancrage fort en Afrique, et une gestion des crises fondée sur la patience et la fermeté. C’est précisément ce qui lui a permis d’engranger des victoires majeures ces dernières années, notamment sur la question du Sahara marocain, où les reconnaissances internationales se sont multipliées, affaiblissant de facto la position algérienne.
 
En face, la diplomatie algérienne semble enfermée dans une logique de réaction. Chaque avancée marocaine est suivie d’une riposte disproportionnée et souvent contre-productive. L’expulsion du vice-consul marocain en est une illustration frappante : une gesticulation qui ne sert qu’à masquer l’échec d’Alger à s’imposer comme une force diplomatique crédible. Plutôt que de construire une politique extérieure cohérente, l’Algérie s’enlise dans une posture défensive et agressive, multipliant les ruptures (avec l’Espagne, la France, ou encore récemment avec l’Union européenne) sans en retirer le moindre bénéfice stratégique.
 
L’ascension africaine du Maroc : une réussite qui dérange
 
L’un des aspects les plus flagrants de cette divergence diplomatique se joue sur le continent africain. Longtemps dominée par une Algérie qui jouait la carte du soutien aux mouvements indépendantistes et des alliances idéologiques, l’Afrique est aujourd’hui le terrain d’une réussite marocaine incontestable.
 
Par le biais d’une stratégie de coopération économique et de partenariats concrets, le Maroc a su s’imposer comme un acteur clé du développement africain. Que ce soit à travers des investissements bancaires, agricoles et industriels ou via des projets d’envergure tels que le gazoduc Maroc-Nigeria, Rabat a su tisser des liens solides avec ses partenaires africains, faisant de sa diplomatie un instrument de développement mutuel.
 
À l’inverse, l’Algérie peine à maintenir une présence significative en Afrique, faute d’une politique de coopération structurée. Son discours historique de “solidarité révolutionnaire” ne suffit plus à masquer son absence de projets concrets et son incapacité à offrir à ses voisins une vision de développement partagée. C’est là une frustration majeure pour Alger, qui voit le Maroc lui ravir un leadership qu’elle pensait acquis.
 
Un contraste économique de plus en plus frappant
 
L’antagonisme diplomatique entre les deux pays est aussi le reflet de leur situation économique respective. Tandis que le Maroc poursuit sa trajectoire de modernisation avec des investissements massifs dans les infrastructures, l’innovation et les énergies renouvelables, l’Algérie semble engluée dans une crise systémique. Son économie, encore largement dépendante des hydrocarbures, peine à se diversifier, et ses tentatives de relance sont entravées par un climat politique incertain et une gouvernance inefficace.
 
Ce contraste exacerbe la nervosité du régime algérien, qui tente de détourner l’attention de ses propres échecs en désignant un ennemi extérieur. L’hostilité envers le Maroc devient alors une diversion commode, mais inefficace à long terme. Car pendant que le Royaume poursuit son essor avec des résultats tangibles, l’Algérie accumule les tensions internes et les contradictions stratégiques.
 
L’isolement algérien : une diplomatie de la rupture
 
L’isolement d’Alger ne se limite pas à sa relation avec le Maroc. Ces dernières années, elle a multiplié les bras de fer diplomatiques, souvent au détriment de ses propres intérêts. La rupture avec l’Espagne, par exemple, a été une réaction épidermique à la reconnaissance espagnole de la marocanité du Sahara, sans qu’aucune stratégie alternative ne soit mise en place pour préserver les intérêts algériens. De même, ses relations avec la France ont été marquées par des tensions récurrentes, tandis que ses prises de position vis-à-vis de l’Union européenne ont suscité l’inquiétude parmi ses partenaires économiques.
 
En parallèle, la diplomatie marocaine s’est distinguée par son art du dialogue et du compromis stratégique. Que ce soit en renforçant son partenariat avec l’Union européenne, en consolidant ses relations avec les États-Unis ou en multipliant les accords bilatéraux en Afrique, Rabat a su démontrer qu’une diplomatie efficace repose sur la construction de ponts, et non sur la multiplication des ruptures.
 
Un tournant irréversible
 
L’expulsion du vice-consul marocain à Oran ne changera rien à cette dynamique. Elle illustre simplement l’incapacité du régime algérien à s’adapter à une nouvelle réalité géopolitique où le Maroc est un acteur incontournable. Plus Alger s’enfermera dans une posture de confrontation, plus elle s’isolera, tandis que le Maroc continuera d’avancer avec sérénité et détermination.
 
L’Histoire nous enseigne que la diplomatie est une affaire de vision et de patience. Entre un Maroc qui construit son avenir avec ambition et une Algérie qui s’accroche à ses rancœurs, l’issue semble déjà écrite. Car dans le jeu des nations, ce ne sont jamais ceux qui bloquent qui gagnent, mais ceux qui bâtissent.
 
 







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