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Discours Royal : Le Royaume résolu à maintenir le cap, malgré les pressions externes


Rédigé par A. A. Dimanche 22 Août 2021

L’allocution Royale du 20 août a été l’occasion pour Sa Majesté le Roi de réaffirmer l’ambition du Maroc de se positionner en tant que puissance régionale, et ce, malgré les basses manoeuvres de pays et organisations désirant maintenir le statu quo.



« Le Maroc, au même titre que certains pays du Maghreb arabe, fait face à une agression délibérée et préméditée », l’orientation du discours royal du 20 août tenu à l’occasion de la Révolution du Roi et du Peuple est claire et limpide : l’évolution du Royaume dans le concert des nations dérange ! En effet, depuis quelques années, l’ambition et les efforts consentis par le Royaume pour se hisser en tant que puissance régionale à part entière suscitent des réactions à la limite de l’hostilité de la part de pays et organisations étrangères.

Evolution de la géopolitique régionale

La publication de plusieurs rapports par des instituts de recherche et autres think-tank européens dressant le portrait d’un Maroc conquérant et susceptible de déstabiliser le Maghreb, le Détroit de Gibraltar comme la région du Sahel ou l’affaire Pegasus, sont des exemples de l’acharnement que subit le Royaume.

« Ils ne veulent pas admettre que les règles du jeu ont changé, que, désormais, nos pays sont totalement aptes à gérer leurs affaires, à mettre en valeur leurs ressources et leurs potentialités, dans l’intérêt bien compris de nos peuples. Aussi, et dans l’intention de précipiter le Maroc dans une spirale de problèmes et de conflits avec certains pays, toutes sortes de ressources, légitimes et illégitimes, ont été mobilisées, avec une distribution des rôles et le déploiement d’impressionnants dispositifs d’influence », a précisé le Souverain.

Une hostilité qui s’étend également à certains pays européens « comptant, paradoxalement, parmi les partenaires traditionnels du Maroc ». Des pays dont les gouvernants tentent coûte que coûte de freiner les évolutions géopolitiques que connaît le Maghreb comme l’ensemble de la sous-région.

Les pays de la région, Maroc en tête, ont durant la dernière décennie opéré de profonds changements et mouvements de réforme de leurs appareils d’Etat. Des chantiers internes qui ont été accompagnés par une diversification en termes de partenariats économiques et diplomatiques. Tant d’éléments qui font craindre à ces pays pour « leurs intérêts économiques, leurs marchés et leurs sphères d’influence dans la région maghrébine ».

Renforcement de la place du Royaume

La crise que traverse les relations entre Rabat et Berlin représente un exemple éloquent de cette situation. Bien que le cas allemand n’ait pas été évoqué dans le Discours Royal, les manoeuvres de certaines fondations et ONG qui ont déclenché la crise, les positions hostiles à l’encontre de l’intégrité territoriale du Royaume représentent des exemples concrets du « travail de sape » qui cible le Maroc. Le Maroc est, rappelons-le, décidé à profiter des évolutions géopolitiques mondiales pour s’affermir au niveau international.

Dans ce sens, Rabat s’est attelé à renforcer son pendant atlantique avec le lancement de chantiers d’envergure pour réhabiliter les infrastructures portuaires de sa côte Ouest de Kénitra jusqu’à Dakhla. La convergence des intérêts stratégiques entre le Maroc et le Royaume-Uni post-Brexit, le renforcement des partenariats avec les Etats-Unis, la montée en régime du partenariat économique avec le Brésil où la balance commerciale est largement favorable au Maroc, s’intègrent également dans cette vision atlantiste du Royaume.

La refonte de la posture géostratégique du Royaume est donc loin de se limiter au renforcement de ses partenariats transatlantiques, preuve en est le renforcement de la coopération sino-marocaine qui s’est traduite par l’implantation d’unités de production du laboratoire chinois Sinopharm au Maroc, la reprise des relations avec Israël, le maintien de relations de qualité avec la Russie, le renforcement du rôle du Royaume comme médiateur dans le bourbier libyen ou encore comme partenaire de référence pour les pays du Sahel en proie au terrorisme.

Aucune visée expansionniste du Maroc

L’effort de renforcement des capacités de défense du Royaume a également été pointé du doigt, notamment de l’autre côté de la Méditerranée. Bien que la modernisation des Forces Armées Royales n’ait aucune visée expansionniste, elle s’inscrit néanmoins dans la nécessité de sanctuariser le territoire national face à l’instabilité régionale grandissante (comme c’est le cas au Sahel). La montée en régime des FAR vise également à offrir un bouclier au tissu économique national et une garantie aux investisseurs internationaux. La mise sur les rails d’une industrie de la Défense qui bénéficie du soutien économique de l’Arabie Saoudite et de possibilité des transferts de technologies de pays comme les Etats-Unis, Israël, voire la Turquie, fait également partie des « velléités expansionnistes » que l’on prête au Royaume.

« Plutôt que d’appuyer les efforts du Maroc dans le cadre d’un équilibre souhaité entre les pays de la région, des rapports ont franchi toutes les limites de l’acceptable, allant jusqu’à recommander que soit freinée la dynamique de développement de notre pays, au motif captieux qu’elle crée une dissymétrie entre les États maghrébins », a signalé Sa Majesté le Roi, dans son discours. Cette allocution a également évoqué les relations avec le voisin espagnol, qui devraient vraisemblablement connaître une nouvelle étape après la crise qui a perturbé les relations entre les deux Royaumes lors des derniers mois.

« Le même esprit sous-tend les relations de partenariat et de solidarité entre le Maroc et la France, étayées par les solides relations d’amitié et d’estime mutuelle qui m’unissent à son Président, Son Excellence Emmanuel Macron », a annoncé le Souverain lors de son allocution. La France demeure en effet un partenaire majeur du Royaume dans plusieurs secteurs clés (économie, défense, énergie…) et une réévaluation des relations devrait être engagée, notamment sur le dossier du Sahel.

Face à l’enlisement de la situation sur le terrain dans la bande sahélo-saharienne, la France, qui a annoncé un plan de retrait partiel de ses forces déployées dans le cadre du dispositif Barkhane, semble décidée à compenser ses troupes par le renforcement de la force européenne Takuba et a appelé des pays comme le Maroc et le Sénégal à renforcer à leur tour leur rôle dans la résolution du conflit.

A. A.


La cabale Pegasus
 
L’affaire Pegasus représente une attaque sans précédent à l’encontre du Royaume et notamment de son image de marque au niveau international. « Les artisans de ce travail de sape ont orchestré une vaste campagne de dénigrement à l’encontre de nos institutions sécuritaires. Ils tentent ainsi de porter un coup à leur niveau de maîtrise élevé et à leur efficacité à préserver la sécurité et la stabilité du Maroc.

Ils cherchent par là même à jeter une ombre sur l’effort d’appui et de coordination qu’elles assurent au bénéfice de notre environnement régional et international, et ce, de l’aveu même de quelquesuns de ces pays », a souligné Sa Majesté le Roi, lors de son discours du 20 août. Le Royaume s’est en effet vu accusé d’avoir utilisé le logiciel espion Pegasus conçu par la société israélienne NSO, par un consortium de 17 médias internationaux épaulé par l’organisation Forbidden Stories et Transparency International.

Des allégations qui ont enclenché une offensive judiciaire du Royaume en France, en Espagne et en Allemagne. Le rôle prêté au Royaume dans cette affaire a également été critiqué par des experts en intelligence tant au Maroc qu’à l’étranger, qui ont émis des doutes sur lesdites « révélations ».

 








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