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Droits des femmes : Que signifie encore la Journée du 8 mars


Rédigé par S. MDIJI et H. CHAKER Mardi 8 Mars 2022

Comme partout dans le monde, le Maroc célèbre, ce mardi, la journée internationale des droits des femmes. Une journée pour, à la fois, se féliciter des acquis de la femme marocaine à tous les niveaux et penser aux diverses lacunes qu’il faudrait combler.



S’il y a quelques années, la journée internationale des droits des femmes, était une occasion de décrier les multiples lacunes dont souffrait le Royaume en la matière, aujourd’hui le 8 mars est une opportunité de mettre en lumière les avancées réalisées pour assurer à la gent féminine un accès équitable aux ressources et aux pouvoirs.

En dépit des lacunes qui entravent le développement effectif de cette catégorie, de nombreuses femmes marocaines réussissent de plus en plus à s’affirmer dans la société. Preuve en est les « success stories » des femmes marocaines qui occupent des postes de responsabilité dans tous les domaines, de la santé, au sport, en passant par la politique, l’éducation ou encore le business. Elles sont désormais des « éléments » incontournables dans le développement économique et social de la société, axées sur le travail salarié, l’accès à des postes à haute responsabilité et l’engagement associatif.

Egalité femme/homme, pièce maîtresse

La représentante ONU Femmes au Maroc, Leila Rhiwi, a jugé « important » l’engagement en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes, soulignant que la Journée internationale des droits des femmes se veut une opportunité pour l’organisme des Nations Unies pour l’égalité des sexes, de rappeler la philosophie de cette journée mondiale.

Dans une lettre ouverte à cette occasion, Mme Rhiwi rappelle que la commémoration du 8 mars constitue une lutte des femmes pour l’égalité des droits économiques, politiques et sociaux, notant que cet élan de mobilisation à l’échelle planétaire avait commencé avec les revendications des femmes dès le début du siècle dernier, pour le droit de vote, le droit au travail, le droit d’exercer une fonction publique, l’éradication des discriminations sur les lieux de travail.

«Le Maroc a connu de nombreuses avancées au cours des dernières années tant sur le plan législatif qu’institutionnel, et ce, en accord avec les engagements internationaux pris par le pays», nuance-t-elle, ajoutant la Constitution de 2011 qui consacre le principe de l’égalité entre les femmes et les hommes et celui de la parité, et des réformes des cadres juridiques en vue de leur harmonisation avec les standards internationaux, a changé la donne pour la Femme.

Cela dit, malgré les progrès déployés, les indicateurs de développement humain, incluant l’accès des hommes et des femmes à l’éducation, la santé et l’emploi démontrent des « inégalités persistantes ». Et le ce chemin vers l’égalité ne peut être parcouru par les femmes seules, indique notre interlocutrice. Il s’agit d’un objectif dont l’atteinte nécessite une implication de toutes les composantes de la société, femmes et hommes.

Femme et entrepreneuriat, ça laisse à désirer !

Par ailleurs, les différents bilans établis sur l’entrepreneuriat féminin témoignent d’un fossé abyssal entre les hommes et les femmes. Un constat fait également par l’Union pour la Méditerranée (UpM) qui dans un rapport, publié à l’occasion du 8 mars, indique que seulement 12,8% de femmes sont entrepreneures au Maroc.

Une étude qui selon Nasser Kamel, secrétaire général de l’UpM est un mécanisme de suivi, permettant de noter « les progrès accomplis dans le domaine des droits des femmes et d’oeuvrer collectivement pour accélérer la pleine participation des femmes dans la région».

L’étude démontre également le grand écart entre les différents pays en matière d’insertion de la gent féminine dans le monde du travail. Bien que la tendance générale au cours des cinq dernières années démontre une augmentation de la participation des femmes sur le marché du travail, d’autres pays notent une décélération. Tel est le cas pour le Maroc, l’Égypte, la Tunisie et la Turquie, particulièrement dans les zones rurales.

Il reste à noter que la parité et l’équité envers les femmes reste une donnée fluctuante qui peut progresser ou régresser selon les contextes et les conjonctures. En cette période trouble où le monde sort à peine d’une pandémie, et où la menace des effets sociaux et économiques de la guerre russo-ukrainienne planent sous nos cieux, les femmes tout comme les hommes, doivent doubler les efforts pour tirer leurs épingles du jeu et amortir les effets ravageurs de la crise. Car dans un pays comme le Maroc, tous les ingrédients de la réussite sont là.



Siham MDIJI

Repères

Le SNUD-Maroc tient un débat sur « les masculinités positives »
« La promotion des masculinités positives pour accélérer l’atteinte de l’égalité entre les sexes », tel est le thème d’une table ronde organisée, lundi à Rabat, par le Système des Nations Unies pour le Développement (SNUD) au Maroc. Cette rencontre, tenue en partenariat avec la Fondation Diplomatique, entend présenter les diverses initiatives mises en place par le Maroc, notamment par la société civile, pour la promotion « des masculinités positives » et d’échanger sur les expériences et meilleures pratiques en matière d’implication des hommes et des garçons dans la promotion de l’égalité de genre.
 
Lancement de la campagne « Morocco4Diversity»
La campagne « Morocco4Diversity », une initiative visant à mobiliser les entreprises marocaines autour de la question de l’égalité professionnelle, constitue un véritable message d’« espoir » et d’« optimisme » pour la construction du Maroc de demain, a indiqué, la semaine dernière à Casablanca, le président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj. « Le développement socio-économique est hautement tributaire de l’autonomisation économique des femmes », a-t-il relevé, soulignant que « les retombées générées par cette initiative reflètent la grande prise de conscience des entreprises marocaines en matière d’égalité professionnelle ».

L'info...Graphie

Droits des femmes : Que signifie encore la Journée du 8 mars

AUI/UM6P


Coup d’envoi du programme d’autonomisation des femmes
 
Deux grandes universités marocaines ont annoncé le prochain programme « Women in Leadership » pour promouvoir l’inclusion des femmes au Maroc et à travers l’Afrique. Le programme « Women in Leadership », dont le lancement officiel est prévu le 21 mars, offre aux femmes marocaines et africaines « l’opportunité d’engager un dialogue constructif, de réfléchir sur leurs expériences quotidiennes et de démystifier les obstacles au développement dans les secteurs public et privé ».

« Women in Leadership » est le fruit d’une collaboration entre l’Université Al Akhawayn à Ifrane (AUI) et l’Africa Business School (ABS) relevant de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P). La sensibilisation au leadership féminin est la clé pour parvenir à la diversité et à l’inclusion tant au Maroc que sur l’ensemble du continent africain.

Dans ce sens, le programme vise à aider les femmes à déployer leurs capacités et à stimuler leurs compétences afin d’assumer des responsabilités dans divers domaines de la société.
 

Représentativité politique féminine

Droits des femmes : Que signifie encore la Journée du 8 mars

Une première dans l’Histoire du Maroc, six femmes à des postes de pouvoir
 
Six femmes marocaines sont à l’avant-garde du nouveau gouvernement marocain, contrairement au précédent qui ne comptait que quatre femmes ministres.

Nadia Fettah Alaoui, 51 ans, est une femme d’affaires, une femme politique et une figure de proue du secteur financier, notamment suite à sa nomination ministérielle à la tête du département de l’Economie et des Finances.

Fatima Zahra Ammor dirige le secteur du Tourisme, l’un des contributeurs les plus importants au PIB du Maroc. Ammor a occupé pendant plus d’une décennie les fonctions de directeur marketing et de directeur commercial du groupe Akwa, le plus grand conglomérat d’entreprises marocaines axées sur le pétrole.

Fatima Ezzahra El Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire national, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville. Forbes Magazine l’a classée à la tête des 20 jeunes femmes les plus influentes d’Afrique.

Ghita Mezzour, ministre déléguée auprès du chef du gouvernement chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration. Elle est chercheuse en Big Data, intelligence artificielle et cybersécurité. Jusqu’à sa nouvelle nomination, elle a piloté des projets financés par l’USAID et l’OTAN autour de l’employabilité des jeunes.

Aawatif Hayar, ministre de la Solidarité, de l’Insertion sociale et de la Famille. Elle est l’initiatrice du cluster E-madina Smart City. La plupart de ses recherches portent sur les bâtiments intelligents pour le développement social et écologique. Elle a également été sélectionnée par la prestigieuse African Innovation Foundation comme l’une des dix femmes africaines les plus innovantes en 2015.

Leïla Benali, ministre de la Transition énergétique et du Développement durable. Elle fut l’une des membres de la Commission Spéciale du Maroc pour le Modèle de Développement (CSMD). Les femmes marocaines occupent le tiers des postes ministériels, participant ainsi à la direction des départements clés du gouvernement.
 

3 questions à Lamia Bazir


«L’action publique et privée en faveur de l’émancipation et du bien-être d’une femme doit être diversifiée»
 
Le Maroc continue d’intensifier ses efforts pour renforcer l’égalité des sexes. Au cours des dernières années, l’accent a été mis sur le renforcement de la présence des femmes dans le marché du travail. Lamia Bazir, Conseillère en politiques sociales et militante pour les femmes et la jeunesse, nous livre son analyse des avancées du Royaume en matière de lutte pour la parité.


- Dans quelle mesure l’environnement marocain est-il propice à l’émancipation féminine ?

- L’environnement marocain est propice à l’émancipation féminine. Malgré les inégalités existantes et plurielles, il existe une véritable dynamique de changement tant au niveau sociétal qu’économique. Les femmes, toutes couches sociales confondues, s’imposent de facto dans tous les domaines de par leur valeur ajoutée réelle et leur rôle indispensable et grandissant.

Toutefois, cette dynamique devrait être accompagnée par plus de partenariats public-privé et par des politiques innovantes qui optimisent les atouts, créent des opportunités face aux défis émergents (pandémie, changements climatiques, précarité) et qui, surtout, lient toutes les femmes à l’information, à la technologie utile et à l’opportunité.


- Dans les sociétés modernes, la femme doit encore vaincre certains défis qui se profilent sur la route menant à la parité absolue. Quels facteurs régissent le succès de la femme dans notre société ?


- Deux facteurs principaux régissent le succès d’une femme. Le premier est relatif aux ressources internes de la femme. Celles-ci incluent son développement personnel, son potentiel, ses compétences, son projet de vie, ses valeurs, sa confiance en elle et sa force.

Pour le second, il s’agit de la structure où la femme opère : la législation, la culture et les opportunités. Dans ce sens, l’action publique et privée en faveur de l’émancipation et du bien-être d’une femme doit être diversifiée et doit cibler tant le dispositif législatif et productif, que le capital humain, c’est à dire l’investissement dans la fille et la femme : dans sa formation, son épanouissement et sa confiance en elle.


- Quel regard portez-vous sur les efforts du gouvernement pour favoriser le succès de la femme marocaine et garantir son intégration dans le marché du travail ?


- Au Maroc, il existe des efforts législatifs et gouvernementaux considérables pour l’intégration, la reconnaissance et le succès de la femme en société et sur le marché du travail. Ceci est essentiellement dû à la vision sociétale et économique fondamentalement moderne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu l’assiste.

A présent, il s’avère nécessaire que le gouvernement assure un suivi strict au niveau de l’exécution, une évaluation d’impact et des performances pour un meilleur ajustement, et, enfin, un meilleur ciblage et une adaptation pour remédier aux disparités sociales et territoriales et intervenir de façon urgente et efficace à l’encontre de la vulnérabilité féminine, notamment dans les milieux les plus précaires. Enfin, il faut considérer un investissement sincère et réel pour la femme rurale.


Recueillis par K. C.
 








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