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E-commerce : Avec le pass vaccinal, la livraison à domicile en plein essor


Rédigé par Safaa KSAANI Mardi 26 Octobre 2021

Si le confinement a contribué à la transformation des habitudes et usages des consommateurs et des commerçants, la généralisation du pass vaccinal semble faire durer les nouvelles habitudes et intensifier la concurrence entre les plates-formes de livraison.



La généralisation du pass vaccinal pour enrayer la propagation du virus est entrée en vigueur il y a quelques jours. La situation semble profiter à certains secteurs, en particulier le commerce en ligne et la livraison à domicile.

Le constat est là. Avec la pandémie, le marché de la livraison rapide par coursier s’est étendu. Au départ limité aux repas des restaurants, il concerne désormais tous les produits du quotidien.

Les camionnettes et motos qui sillonnent les rues des villes pour déposer des sacs de provisions devant les maisons et les pieds d’immeubles, sont l’un de ces nouveaux objets urbains apparus depuis le premier confinement au Maroc et qui promettent de révolutionner la manière d’approvisionner les villes.

Immédiateté, le maître-mot !

Si de grands distributeurs et sociétés ont déjà franchi le pas, d’autres start-ups semblent décidées de miser sur le créneau de la livraison express à domicile, espérant prendre de vitesse les réseaux de distribution. Car si auparavant on ne livrait pas le jour même, mais le lendemain, voire un autre jour en organisant les tournées en fonction des quartiers à desservir, la course à l’immédiateté semble en réalité prendre le dessus, en livrant à l’heure, voire en quelques minutes chrono.

C’est une effervescence inédite sur un marché dominé jusqu’à présent par les géants historiques de la grande distribution. En moins d’une année, des dizaines de start-ups se sont lancées au Royaume pour assurer une livraison ultra-rapide des courses alimentaires, et de tout genre, à domicile. Elles ambitionnent de conquérir leur population de jeunes actifs, généralement habitués à acheter sur Internet.

Le pass vaccinal, une opportunité pour le e-commerce ?

L’entrée en vigueur du nouveau laissez-passer, nécessaire pour entrer dans les bâtiments de l’administration publique, semi-publique et privée et les magasins, entre autres, coïncide avec la démocratisation de nouveaux modes de paiement, dont le paiement mobile, auprès des internautes, qui sont moins réticents à payer en ligne via leurs cartes bancaires. Les derniers chiffres du CMI l’affirment.

En effet, l’activité aurait battu tous les records par rapport aux années passées : 10 millions d’opérations en ligne d’une valeur équivalant 4,3 MMDH ont été enregistrées durant les 9 premiers mois de 2020, en hausse de 48% par rapport à la même période de 2019. Les opérations de paiement se répartissent en retrait (75,4% en part du nombre d’opérations et 88,9% en part du montant), en paiement chez les commerçants et e-Marchands (24,1% en part du nombre d’opérations et 11% en part du montant), et en paiement sur GAB (0,4% en part du nombre d’opérations et 0,1%, en part du montant).

Mais ces données sont-elles suffisantes pour rester optimistes quant à l’engouement des Marocains envers l’e-commerce ? Selon le président de la Fédération Nationale des Associations du Consommateur (FNAC), Ouadie Madih, le pass vaccinal ne contribuera pas au développement du e-commerce.

« Au fait, certains magasins n’exigent pas le pass vaccinal, ce qui n’encourage pas davantage les consommateurs à adopter l’e-commerce. Il ne faut pas se focaliser sur les circonstances actuelles pour développer cette activité, mais en implantant des bases solides et claires », nous éclaire-t-il.

Par ailleurs, cette fois, l’enjeu n’est plus uniquement le temps, mais la santé aussi. Les livreurs, jeunes travailleurs, le plus souvent armés d’un vélo ou d’une moto et de l’emblématique sac à dos cubique aux couleurs de l’entreprise, doivent donc être obligatoirement vaccinés pour assurer une livraison rapide et saine. Or, ce n’est pas le cas dans d’autres pays, où les personnes effectuant des livraisons ne sont pas soumises à l’obligation du pass sanitaire ainsi que ceux effectuant des interventions d’urgence.

Safaa KSAANI

3 questions à Ouadie Madih


« L’e-commerce en est toujours à son stade d’émergence au Royaume »
 
Un nouvel élan est donné au e-commerce, mais encore beaucoup de travail reste à faire pour son développement au Maroc. Voilà ce que nous en dit le président de la Fédération Nationale des Associations du Consommateur (FNAC).

 
- Bien que le Centre Monétique Interbancaire (CMI) ait présenté un rapport détaillé, de nombreuses questions relatives à l’activité du e-commerce au Maroc demeurent sans réponse. Quel est votre avis ?

- Selon ce rapport publié le 30 septembre dernier, les 9 premiers mois de 2021 ont connu un volume global d’activité qui a évolué significativement par rapport à 2019. Toutefois, des données pointues sur le développement du e-commerce au Maroc manquent. Les chiffres révélés ne sont pas vraiment significatifs, dans le sens où l’e-commerce en est toujours à son stade d’émergence au Royaume.


- En tenant compte de la généralisation du pass vaccinal, pensez-vous que l’e-commerce a de beaux jours devant lui au Maroc ?


- Si nous nous comparons uniquement à la France, qui dispose de plus de 200.000 sites marchands de e-commerce, nous sommes largués loin derrière. Bien que cette pratique soit à ses débuts chez nous, elle peut toutefois se développer. Mais à condition de revoir sa réglementation pour la rendre plus accessible aux nouveaux jeunes e-commerçants. De plus, si les produits achetés par les Marocains sur des sites à l’étranger sont exonérés de frais de la douane et de transport, entre autres, le secteur sera plus épanoui.


- Constatez-vous toujours de mauvaises pratiques du e-commerce malgré la mise en place d’un cadre juridique ?

- Malheureusement, même s’il y a un encadrement juridique de cette activité, nous trouvons encore des fournisseurs et des vendeurs qui ne sont pas conformes à la réglementation, le plus souvent présents sur les réseaux sociaux. C’est aux autorités compétentes de veiller à la régulation du marché pour éradiquer les mauvaises pratiques.

Recueillis par S. K.

 








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