"Paix à son âme, que justice soit faite", a dit sous couvert d'anonymat à l'AFP une habitante de Nanterre en sortant du funérarium. "Je suis venue soutenir la maman, elle n'avait que lui, la pauvre".
La cérémonie avait commencé au funérarium de Nanterre dans un climat très tendu entre des groupes de jeunes et la presse, dont la présence avait été proscrite par la famille et l'entourage de la victime.
L'inhumation s'est achevée vers 17h30 (15H30 GMT) de façon "très calme, dans le recueillement et sans débordement", a rapporté un témoin à l'AFP, ajoutant que de très nombreux jeunes étaient présents.
Quelque 45.000 policiers et gendarmes ont été à nouveau mobilisés dans la nuit de samedi à dimanche pour faire face aux émeutes qui agitent le pays, a annoncé le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
A Marseille (sud-est) et Lyon (centre-est), principales villes touchées vendredi soir, les forces de l'ordre seront "considérablement" renforcées, a ajouté le ministre.
Saisi par une vidéo amateur venue contredire le récit initial livré par les policiers, le tir à bout portant d'un motard et la mort de Nahel, 17 ans, lors d'un contrôle routier ont choqué jusqu'au sommet de l'Etat et embrasé tout le pays.
La cérémonie avait commencé au funérarium de Nanterre dans un climat très tendu entre des groupes de jeunes et la presse, dont la présence avait été proscrite par la famille et l'entourage de la victime.
L'inhumation s'est achevée vers 17h30 (15H30 GMT) de façon "très calme, dans le recueillement et sans débordement", a rapporté un témoin à l'AFP, ajoutant que de très nombreux jeunes étaient présents.
Quelque 45.000 policiers et gendarmes ont été à nouveau mobilisés dans la nuit de samedi à dimanche pour faire face aux émeutes qui agitent le pays, a annoncé le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
A Marseille (sud-est) et Lyon (centre-est), principales villes touchées vendredi soir, les forces de l'ordre seront "considérablement" renforcées, a ajouté le ministre.
Saisi par une vidéo amateur venue contredire le récit initial livré par les policiers, le tir à bout portant d'un motard et la mort de Nahel, 17 ans, lors d'un contrôle routier ont choqué jusqu'au sommet de l'Etat et embrasé tout le pays.
Instauration de couvre-feu
Quelque 1.350 véhicules ont été incendiés, 266 bâtiments ont été incendiés ou dégradés, dont 26 mairies et 24 écoles, et 2.560 feux comptabilisés sur la voie publique, selon le ministère de l'Intérieur, des chiffres en recul par rapport à ceux de la nuit précédente.
Le ministère a par ailleurs recensé dans la nuit 31 attaques de commissariats, 16 attaques de postes de police municipale et 11 de casernes de gendarmerie, et fait état de 79 policiers et gendarmes blessés.
Marseille a à nouveau été le théâtre de heurts et de scènes de pillages, du centre-ville puis plus au nord, dans les quartiers populaires longtemps laissés pour compte, que le président Macron a visités en début de semaine.
A Lyon, une trentaine de magasins du centre-ville ont été pillés. "Lundi (...) je mets tout en vente, ça suffit", a lancé, écœurée, la patronne d'une boutique de lingerie dans une rue piétonne jonchée de débris.
La région parisienne n'a pas été épargnée. A Saint-Denis, un centre administratif a été incendié, et dans le Val-d'Oise, la mairie de Persan-Beaumont et le poste de police municipale ont été en partie détruits par les flammes.
Pour tenter d'enrayer la spirale des émeutes, de nombreuses communes ont instauré un couvre-feu et les bus et tramways d'Ile-de-France ont cessé, samedi comme la veille, de circuler à compter de 21H00 (19H00 GMT).
La question de l'état d'urgence reste posée et surveillée à l'étranger, d'autant plus que la France accueille à l'automne la Coupe du monde de rugby, puis les Jeux olympiques à Paris à l'été 2024.
Macron annule une visite d’État en Allemagne
Par ailleurs, “le président Emmanuel Macron a annulé sa visite d’État en Allemagne, prévue à partir de dimanche” 2 juillet, signale Die Zeit, dans sa livraison de samedi ainsi que l’ensemble de la presse d’outre-Rhin, alors que la France venait de vivre sa quatrième nuit d’émeutes, consécutives à la mort de l’adolescent Nahel M. à Nanterre, le 27 juin, abattu par un tir policier au cours d’un contrôle routier.
Le couple présidentiel français devait arriver dimanche soir à Ludwigsburg, dans le Bade-Wurtemberg, avant de rejoindre Berlin, lundi 3, puis Dresde, mardi 4, précise le quotidien de Hambourg, pour ce qui devait être “la première visite d’État d’un chef de gouvernement français depuis 23 ans” en Allemagne, rappelle le Ludwigsburger Kreiszeitung.
Au cours d’“un entretien téléphonique” avec le président de la République fédérale Frank-Walter Steinmeier, Emmanuel Macron a expliqué à son homologue que la situation exigeait sa présence sur le territoire français, précise Die Zeit, qui ajoute que le chef de l’État allemand “s’est montré compréhensif”.
Le président français a également justifié sa demande d’annulation en disant que “les Français n’auraient pas compris pourquoi il se rendait en Allemagne” dans une période aussi sensible, ajoute de son côté Die Welt.
«Nous n'étions ni sous alcool, ni sous ballon, ni sous drogue»
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux vendredi 30 juin et authentifiée par BFMTV, le troisième passager de la voiture, conduite par Nahel, raconte sa version de la mort de son ami, abattu à bout portant par un policier à Nanterre mardi 27 juin. Ce témoin, qui devrait être entendu par la police lundi 3 juillet, affirme que la victime, après avoir reçu trois coups de crosse, aurait lâché la pédale de frein, provoquant le démarrage de la voiture automatique dans laquelle ils se trouvaient.
« Je tenais à faire cette vidéo pour rétablir la vérité, car il y a plein de choses fausses qui tournent sur les réseaux sur la mort de mon copain Nahel », commence le jeune homme.
« On nous a prêté la Mercedes », poursuit-il. « On a décidé de faire un tour dans Nanterre. Nous n'étions ni sous alcool, ni sous ballon, ni sous drogue ».
« Au bout de quelques minutes, nous nous sommes retrouvés sur la voie de bus sur l'avenue Joliot-Curie, poursuit le témoin. Nous étions en train de rouler, quand j'ai aperçu les motards de la police qui se sont mis à nous suivre. Ils ont mis les gyrophares. On a fini par s'arrêter au niveau de la rue Pasteur-François-Arago ».
Très vite, la tension monte selon le témoin. « Un premier policier est venu demander à Nahel de baisser la fenêtre, ce qu'il a fait. Il lui a dit : “Coupe le moteur ou je te shoote”. Et il lui a mis un premier coup de crosse ». Ensuite, un deuxième policier lui aurait à son tour mis un coup de crosse, avant de se placer « au niveau du pare-brise, face à Nahel ». C'est alors que « le premier policier qui est au niveau de la fenêtre lui braque une arme sur la tempe et lui dit : “Bouge pas ou je te mets une balle dans la tête”. Le second policier lui dit : “Shoote-le” ».
À ce moment-là, selon le passager, Nahel reçoit un troisième coup de crosse qui lui fait lâcher la pédale de frein. La voiture étant automatique, cela aurait provoqué son redémarrage. « Et le second policier, qui était au niveau du pare-brise, a tiré.
« Je l'ai vu agoniser, il tremblait », poursuit le passager qui quitte la voiture et prend la fuite. « Je pensais que, même moi, ils pouvaient me tirer dessus. Du coup, j'ai couru ».
« Je tenais à faire cette vidéo pour rétablir la vérité, car il y a plein de choses fausses qui tournent sur les réseaux sur la mort de mon copain Nahel », commence le jeune homme.
« On nous a prêté la Mercedes », poursuit-il. « On a décidé de faire un tour dans Nanterre. Nous n'étions ni sous alcool, ni sous ballon, ni sous drogue ».
« Au bout de quelques minutes, nous nous sommes retrouvés sur la voie de bus sur l'avenue Joliot-Curie, poursuit le témoin. Nous étions en train de rouler, quand j'ai aperçu les motards de la police qui se sont mis à nous suivre. Ils ont mis les gyrophares. On a fini par s'arrêter au niveau de la rue Pasteur-François-Arago ».
Très vite, la tension monte selon le témoin. « Un premier policier est venu demander à Nahel de baisser la fenêtre, ce qu'il a fait. Il lui a dit : “Coupe le moteur ou je te shoote”. Et il lui a mis un premier coup de crosse ». Ensuite, un deuxième policier lui aurait à son tour mis un coup de crosse, avant de se placer « au niveau du pare-brise, face à Nahel ». C'est alors que « le premier policier qui est au niveau de la fenêtre lui braque une arme sur la tempe et lui dit : “Bouge pas ou je te mets une balle dans la tête”. Le second policier lui dit : “Shoote-le” ».
À ce moment-là, selon le passager, Nahel reçoit un troisième coup de crosse qui lui fait lâcher la pédale de frein. La voiture étant automatique, cela aurait provoqué son redémarrage. « Et le second policier, qui était au niveau du pare-brise, a tiré.
« Je l'ai vu agoniser, il tremblait », poursuit le passager qui quitte la voiture et prend la fuite. « Je pensais que, même moi, ils pouvaient me tirer dessus. Du coup, j'ai couru ».