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Enseignants contractuels : La grogne pèse sur la rentrée scolaire


Rédigé par Chaimaa BARKI Mardi 12 Octobre 2021

À la reprise scolaire suffisamment perturbée par le Covid-19 et les mesures de confinement, vient s’ajouter la grève des enseignants contractuels qui reviennent à la charge pour dénoncer la politique « de sourde oreille » vis-à-vis de leurs revendications. Détails.



Alors que la rentrée scolaire n’a au compteur qu’une dizaine de jours et que les élèves doivent rattraper un retard de plusieurs mois, la récente annonce d’un retour du mouvement des enseignants contractuels fait craindre un nouvel arrêt des cours. Les conditions d’une rentrée en bonne et due forme semblent loin d’être réunies.

Ainsi, les enseignants dits contractuels ne démordent pas et vont élaborer un autre programme de lutte spéciale rentrée scolaire, pour faire valoir leur droit auprès de leur tutelle et de l’État. Dans un communiqué, la Coordination nationale des enseignants contractuels (CNPCC) a annoncé un nouveau débrayage du 12 au 16 octobre. Ainsi, les enseignants sous contrat des Académies régionales de l’éducation et de la formation (AREF) comptent organiser une grève nationale en octobre avec un « retour sur la scène de la protestation » les 10, 11 et 12 novembre.

Contacté par nos soins, Mohamed Amouze, l’un des enseignants contractuels, nous confie que ce débrayage de la CNEC intervient en solidarité avec les enseignants interpellés le 7 avril dont les dates de procès approchent.

« Rappelons qu’environ 33 professeurs sont poursuivis en justice juste pour avoir revendiqué leur droit constitutionnel ». Accusés d’infractions de mesures de l’état d’urgence, de rassemblement non autorisé et d’outrage aux institutions, ces derniers « ne réclamaient qu’une réponse à la demande d’inclusion dans la fonction publique », a-t-il déploré.

Ainsi, les instituteurs et professeurs sous contrat des Académies régionales de l’éducation et de la formation n’en démordent pas ! Avec Saaid Amzazi, comme avec son successeur Chakib Benmoussa,  nouveau ministre de l’Education nationale, du préscolaire et des sports, les concernés ne baissent pas les bras et se disent prêts à continuer leur militantisme et leurs revendications. « Avec la nouvelle nomination du gouvernement on aimerait envoyer un message clair et simple, les responsables doivent s’engager dans un dialogue plus sérieux », a-t-il précisé.

Même son de cloche pour Rabii El Garai, enseignant contractuel et membre du Comité de la Coordination nationale des enseignants contractuels, qui a fait savoir que ladite coordination « a décidé de mener des manifestations de deux types, informatives à travers plusieurs conférences permettant le contact direct avec les enseignants, et ce, sur les plateformes numériques et les réseaux sociaux et visant l’éclaircissement de plusieurs points, et sur le terrain, à travers des débrayages, notamment celui prévu les 13, 14, 15 et 16 octobre », ajoutant que ce débrayage connaîtra un sit-in national à Rabat les 14 et 15 octobre « en raison des injustes procès judiciaires dont sont victimes certains enseignants et membres de la coordination qui ont protesté pour leurs droits légitimes, à savoir l’intégration dans la fonction publique et la gratuité de l’enseignement public, nécessaires pour le développement de la structure d’éducation nationale ».

Enseignement désormais payant ?

Concernant la gratuité de l’enseignement, la Coordination, selon Garai, refuse catégoriquement les mesures que le ministre sortant Saaid Amzazi a prises dernièrement en vendant certaines écoles publiques aux investisseurs qui en feront par la suite des écoles privées.

A titre d’exemple, un institut public d’arts à Essaouira a été cédé à une école française, une école à Tanger et une autre à Casablanca ont été cédées au secteur privé. Ces mesures ont eu des effets néfastes sur les élèves…

D’ailleurs, plusieurs parents ont dénoncé l’expulsion abusive de leurs enfants de ces écoles cédées. L’école publique a depuis toujours été et doit demeurer ouverte à tous les citoyens, et « ne doit en aucun cas être vendue ou privatisée. Il s’agit d’un trésor et d’un patrimoine national qu’il faut préserver », a-t-il conclu.

Afin de mettre un terme au différend, la Coordination nationale des enseignants contractuels a dévoilé, dans un communiqué, que « la seule façon de répondre à la souffrance des enseignants contractuels est d’assurer des positions financières stables, ce qui implique l’inclusion dans la Fonction publique». Cette situation fait craindre aux parents d’élèves un arrêt des classes. Reste à savoir enfin si le changement de locataire à la tête de la tutelle pourrait surmonter ce blocage et éviter une nouvelle grève.

 

Stress, dépression, solitude



Les étudiants sévèrement touchés par le confinement
 
Le moral miné par l’isolement et la précarisation de leur situation, de plus en plus d’étudiants présentent des symptômes de dépression, d’anxiété et de stress, selon une récente étude pilotée par quatre chercheurs de l’Université d’Abdelmalek Essaadi, de Moulay Ismail et d’Ibn Tofail. Détails.

Passant au crible 560 étudiants répartis sur cinq universités, cette étude étalée sur 3 mois entre avril 2020 et juin 2020, confirme que 66,06% des personnes interrogées se disent «agacées» de la situation actuelle due à la pandémie, alors que 25% d’entre elles se disent «terrifiées » par la nouvelle pandémie.

De plus, plus des deux tiers des étudiants (67,85%) ont déclaré que la pandémie de Coronavirus «méritait trop d’inquiétude » et plus de la moitié d’entre eux (51,6%) disent passer 2 à 5 heures par jour pour suivre les mises à jour régulières sur la situation épidémiologique du pays.

«Les étudiants universitaires marocains ont souffert de dépression, d’anxiété et de stress à différents degrés. Plus de la moitié des personnes interrogées ont connu des niveaux de dépression légers à sévères (58%), tandis que seulement 18% et 10% en ont connu des degrés respectivement normaux à extrêmement graves de la dépression», alerte l’étude. Celle-ci ajoute que «60 % de la population étudiée présentait des niveaux d’anxiété légers à modérés, 19% normaux alors que seulement 6% étaient extrêmement anxieux».

Toujours selon les résultats, «les étudiants universitaires marocains ont connu des niveaux de stress plus élevés pendant la période de quarantaine, car plus d’un tiers des répondants (32%) avaient des niveaux de stress extrêmement sévères contre seulement des degrés de stress normaux pour 8% et légers pour 14% des répondants».

Les quatre chercheurs rappellent à cet égard que «les résultats de la moyenne et de l’écart-type des niveaux de score de dépression, d’anxiété et de stress, selon le manuel de l’échelle de dépression, d’anxiété et de stress, révèlent que les étudiants universitaires au Maroc souffrent déjà de niveaux modérés de dépression et des niveaux de stress sévères», précise-t-on .

C. B.

 








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