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Nectar issu des forêts d'érables nord-américaines, le sirop d'érable semble avoir trouvé sa place entre l'huile d'argan et le miel de thym.
Mais que ferait donc ce produit exotique sur les tables marocaines ? Pourquoi quitterait-il le cagibi de Marceline pour se retrouver dans le placard de Fatima? La réponse se trouve peut-être dans les sourires des enfants devant leurs crêpes du petit-déjeuner. Car c'est là que le sirop d'érable révèle toute sa magie. Versé en un filet doré sur les crêpes encore fumantes, il transforme le simple en exceptionnel. Les baghrir, ces crêpes à mille trous si chères à nos cœurs, n'échappent pas à son charme. Le sirop s'infiltre dans chaque alvéole, créant une symphonie de saveurs entre le moelleux de la semoule et la douceur boisée de l'érable.
Les pancakes, ces cousins américains des crêpes, trouvent eux aussi un compagnon de choix dans ce sirop. Dans les cafés branchés de Casablanca ou de Marrakech, on voit de plus en plus de jeunes gens savourer cette alliance intercontinentale, mêlant tradition nord-américaine et art de vivre marocain.
Mais réduire le sirop d'érable à un simple accompagnement pour pâtisseries serait une erreur. Dans les cuisines des chefs avant-gardistes du pays, il se glisse dans les marinades pour viandes grillées, leur apportant une touche caramélisée.
Les adeptes du bien-être ne sont pas en reste. Le sirop d'érable, riche en antioxydants et en minéraux, est parfois présenté comme une alternative « naturelle » au sucre raffiné. Dans les salons de thé de Fès ou de Rabat, on le propose désormais pour sucrer les thés et les cafés, au grand dam des puristes de la tradition.
Cette adoption du sirop d'érable au Maroc ne se fait pas sans soulever quelques questions. Certains y voient une mondialisation des papilles, une perte des repères gustatifs traditionnels. D'autres célèbrent cette ouverture culinaire, symbole d'un Maroc moderne et cosmopolite.
Dans les allées des supermarchés, entre les produits locaux et les importations de luxe, le sirop d'érable a trouvé sa place. Son prix, avoisinant 150 dirhams pour 250g, ne semble pas freiner les consommateurs curieux. « C’est un produit d'exception », témoigne Rania, chargée de communication dans une multinationale qui nous avoue avoir adopté ce porte-étendard du Canada, depuis bien des années.
