L’art est mare. Ceux qui gravitent autour essaient d’asperger ses effluves en visant son essence. Seulement, la définition même de cette belle expression est boulimique de silence. Ainsi, sommes-nous troublés face à ce nombre déliquescent de critiques que l’art cru scrute zoologiquement. On y va par àcoups, on use de références et de citations dans le dessin incompréhensible est de ne rien communiquer. Par omniscience ou ignorance, l’odeur ne sent pas les auras. Voici ce que peut appréhender une nouvelle étoile à laquelle le ciel ne défriche pas encore de place. Seulement, la constellation lui fait déjà des appels du pied. Il s’intitule Mohamed Saïd Chair et fait de la finesse son gros souci.
Limpide et trouble
Accueillons donc ce prometteur artiste, bouleversant de sympathie créative. Il dessine et peint, peint et dessine. Au crayon, au fusain ou à l’huile, il hurle sa passion en y invitant son dyslexique passé professionnel. Chair embrasse l’économie, flirte avec la banque et déflore le plastique.
Il baigne, depuis, dans une sorte d’adolescence artistique qui lui déroule un boulevard d’interventions dans une ville émettrice de belles ondes, Tanger où il vit et travaille. Après une résidence aux États-Unis d’Amérique, l’insoupçonné artiste signe avec la galerie casablancaise Shart en 2020, année où le COVID prend ses quartiers. Renvoi de l’évènement aux calendes grecques avant une apparition d’espoir et une programmation que l’Etat -étrange accointance !- autorise depuis quelques semaines. Finalement, Chair déverse sa prose à travers une approche simple d’attaque et compliquée d’élancement. L’artiste, aussi limpide que trouble, s’amourache d’un académisme frileux du déhanchement de l’esprit. En dessin, il est soigneux jusqu’à l’obsession. On a envie de le pousser à sortir de la valeur du croquis, à lui faire jaillir une folie qui tutoie la déconstruction.
En peinture, il soigne les angles jusqu’à épuisement. Il est soyeux et le revendique… pour l’instant. Son œuvre convoque le vide ample, l’incongruité d’une société où le mal roule de langoureuses pelles au bien. Il évoque la banque dont il connaît les agios et déroule ses absences lorsque la détresse la toise. Le travail de Chair sonne tel un règlement de conte dont le phrasé de l’intrigue n’a pas encore décrit tous ses maux. Il en a le temps et le souffle.
Douces doses
Mohamed Chair a une existence avant sa récente vie. En faisant cohabiter les deux, il s’éloigne de la schizophrénie pour mieux la contourner. Si The Bank le hante aujourd’hui, c’est uniquement parce qu’elle l’aide à faire des adieux à une institution riche en lendemains douloureux. Et l’art qui frappe à douces doses… En 2013, il investit deux galeries tangéroises en solo shows, celles de Mekki Mghara et de Mohamed Drissi. S’ensuivent de belles expériences en son nord marocain chéri, à Casablanca et en Espagne fatalement. Des résidences de belles ampleurs enrichissent le parcours à belles embuches de cet homme à tout défaire. Mohamed Saïd Chair, un artiste à fonds perdu.
Limpide et trouble
Accueillons donc ce prometteur artiste, bouleversant de sympathie créative. Il dessine et peint, peint et dessine. Au crayon, au fusain ou à l’huile, il hurle sa passion en y invitant son dyslexique passé professionnel. Chair embrasse l’économie, flirte avec la banque et déflore le plastique.
Il baigne, depuis, dans une sorte d’adolescence artistique qui lui déroule un boulevard d’interventions dans une ville émettrice de belles ondes, Tanger où il vit et travaille. Après une résidence aux États-Unis d’Amérique, l’insoupçonné artiste signe avec la galerie casablancaise Shart en 2020, année où le COVID prend ses quartiers. Renvoi de l’évènement aux calendes grecques avant une apparition d’espoir et une programmation que l’Etat -étrange accointance !- autorise depuis quelques semaines. Finalement, Chair déverse sa prose à travers une approche simple d’attaque et compliquée d’élancement. L’artiste, aussi limpide que trouble, s’amourache d’un académisme frileux du déhanchement de l’esprit. En dessin, il est soigneux jusqu’à l’obsession. On a envie de le pousser à sortir de la valeur du croquis, à lui faire jaillir une folie qui tutoie la déconstruction.
En peinture, il soigne les angles jusqu’à épuisement. Il est soyeux et le revendique… pour l’instant. Son œuvre convoque le vide ample, l’incongruité d’une société où le mal roule de langoureuses pelles au bien. Il évoque la banque dont il connaît les agios et déroule ses absences lorsque la détresse la toise. Le travail de Chair sonne tel un règlement de conte dont le phrasé de l’intrigue n’a pas encore décrit tous ses maux. Il en a le temps et le souffle.
Douces doses
Mohamed Chair a une existence avant sa récente vie. En faisant cohabiter les deux, il s’éloigne de la schizophrénie pour mieux la contourner. Si The Bank le hante aujourd’hui, c’est uniquement parce qu’elle l’aide à faire des adieux à une institution riche en lendemains douloureux. Et l’art qui frappe à douces doses… En 2013, il investit deux galeries tangéroises en solo shows, celles de Mekki Mghara et de Mohamed Drissi. S’ensuivent de belles expériences en son nord marocain chéri, à Casablanca et en Espagne fatalement. Des résidences de belles ampleurs enrichissent le parcours à belles embuches de cet homme à tout défaire. Mohamed Saïd Chair, un artiste à fonds perdu.
Anis HAJJAM