Du 12 juillet au 30 septembre la galerie rbatie Abla Ababou accueille un solo show signé Najoua El Hitmi, « Instinct nomade ». A cette occasion, la galeriste se laisse aller : « Cœur sur la main et volonté de fer, Najoua El Hitmi avance dans la vie à l’écoute de l’élan de vie et des rencontres. C’est ainsi que l’art s’est imposé à elle, devenant une évidence. Ne surtout pas lui demander dans quel courant plastique elle s’inscrit, au risque de rencontrer ses yeux malicieux et sa rébellion contre les schémas établis et le mimétisme. L’univers personnel de Najoua se nourrit au quotidien de curiosité, d’intuition et surtout d’un travail acharné. En franchissant les portes de son atelier tangérois, le voyage est sans limite. Des centaines de toiles, de dessins, des papiers variés venant d’Asie et de longs panneaux de tissus du monde entier jonchent les lieux. L’espace est à l’inventivité et à la rencontre de différents matériaux et médiums. Photographie, vidéo, sculpture et céramiques, Najoua touche à tout et s’émerveille chaque jour des opportunités offertes par la matière. Ses étranges écritures, présentes dans nombre de ses dessins et toiles, semblent murmurer des histoires universelles. La gestuelle de Najoua est spontanée et vive, presque habitée. Ses voyages et ses recherches, ses courbes et ses formes gagnent en envol. Sa quête artistique est absolue et sans compromis. Non loin de son atelier, l’océan semble lui souffler en permanence un vent de liberté et d’énergie que seule la créativité de l’artiste parvient à dompter à coups de brosses et de burin dans quel courant plastique elle s’inscrit, au risque de rencontrer ses yeux malicieux et sa rébellion contre les schémas établis et le mimétisme. »
Un long voyage
L’artiste ne manque pas non plus de s’exprimer, notamment sur la genèse de ses récentes réalisations : « Cette exposition vient à la suite d’un long voyage, entrepris en Amérique latine, Amazonie, et au Japon pendant plusieurs mois. L’œuvre sort de mon atelier pour poursuivre son périple sur les murs de la galerie Abla Ababou à Rabat. Présenter ce travail dans cet espace m ’offre l’opportunité de le montrer à un nouveau public et j’en suis heureuse. Pour moi, toutes les formes d’art émanent de la même source. Je me nourris de toutes les formes de création et plus particulièrement de musique. Dans mon travail, j’explore également, la sculpture, la vidéo mais aussi l’écriture et la céramique. Mon père était le conservateur du Musée de Forbes à Tanger, et depuis toute petite je fréquentais cet endroit sublime de par son architecture, son jardin et sa vue imprenable sur le détroit. Cet espace était avant tout dédié aux figurines comme des petits soldats de plomb. Mais étant donné que Mr Malcom Forbes était également un grand collectionneur il y avait beaucoup de tableaux de Claudio Bravo et de nombreux artistes orientalistes. Ce qui captait mon attention c ’était avant tout l’abstraction et jamais je n ’ oublierai une sculpture en résine qui représentait une sorte de djellaba. De dos la sculpture représentait un homme ou un Fqih assis, lisant le coran mais une fois placée en face de l’œuvre il y ’ avait un grand vide. Je me rends compte aujourd’hui à quel point cette forme a influencé mes premiers travaux et leur évolution. Bien plus tard, c ’est au Musée Soulage, à Rodez, que j’ai éprouvé une forte émotion esthétique face aux immenses tableaux de l’outre Noir. Tout était conçu, pour que le visiteur soit en véritable immersion. Je suis restée hypnotisée durant des heures. »