Le Fonds monétaire international (FMI) vient de publier son rapport sur les perspectives de croissance dans le monde. Un tableau moins reluisant quand on sait que le ralentissement mondial s’est intensifié tandis que les risques baissiers se concrétisent. Sans oublier qu’une reprise timide en 2021 a été suivie par des épisodes de plus en plus sombres en 2022, estiment les experts du FMI. Cependant, les résultats ont été légèrement meilleurs que prévu au premier trimestre, mais il est estimé que le PIB réel mondial s’est contracté au deuxième trimestre, pour la première fois depuis 2020, sous l’effet des ralentissements économiques en Chine et en Russie, relève-t-on.
Les risques de dégradation évoqués dans l’édition d’avril 2022 des Perspectives de l’économie mondiale se concrétisent avec une hausse de l’inflation à l’échelle mondiale, en particulier aux États-Unis et dans les principaux pays européens. Ce qui entraîne un net durcissement des conditions financières mondiales ; un ralentissement plus prononcé que prévu en Chine, des suites de flambées de Covid-19 et de confinements ; enfin de nouveaux effets transfrontaliers négatifs de la guerre en Ukraine. Selon les prévisions de référence, la croissance devrait ralentir, passant de 6,1% l’année dernière à 3,2% en 2022, soit 0,4 point de pourcentage de moins que prévu dans l’édition d’avril 2022 des Perspectives de l’économie mondiale.
Afrique subsaharienne
Un ralentissement de la croissance plus tôt cette année, une baisse du pouvoir d’achat des ménages et un resserrement de la politique monétaire ont entraîné une révision à la baisse de 1,4 point de pourcentage aux États-Unis, souligne le rapport.
En Afrique subsaharienne, la croissance a été de 4,6 et 3,8 avant de rebondir à 4,0 en 2023. L’Afrique du Sud devrait connaître une forte chute passant de 4,9 en 2021 à 2,3 en 2022 et à 1,4 en 2023. Pour ce qui est de l’inflation mondiale, le FMI l’a revue à la hausse du fait de l’augmentation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, ainsi que des déséquilibres persistants de l’offre et de la demande. Ainsi elle devrait atteindre 6,6% dans les pays avancés et 9,5% dans les pays émergents et les pays en développement cette année, soit une révision à la hausse de 0,9 et 0,8 point de pourcentage, respectivement. En 2023, la politique monétaire désinflationniste devrait faire sentir ses effets, et la production mondiale augmenter de seulement 2,9%.
Sur un autre plan, le rapport relève une reprise timide observée en 2021. Elle a été suivie d’épisodes de plus en plus sombres en 2022 alors que des risques commençaient à se matérialiser. Dans ce cadre, la production mondiale s’est contractée au deuxième trimestre de cette année, du fait de ralentissements de l’activité en Chine et en Russie tandis qu’aux États-Unis, les dépenses des ménages étaient inférieures aux attentes.
Pour les analystes, plusieurs chocs ont frappé une économie mondiale déjà fragilisée par la pandémie : une inflation plus forte que prévu dans le monde entier, en particulier aux États-Unis et dans les pays européens les plus importants économiquement. Ce qui a provoqué un durcissement des conditions de financement ; un ralentissement plus prononcé qu’attendu en Chine des suites de flambées de Covid-19 et de confinements ; enfin de nouvelles répercussions négatives de la guerre en Ukraine.
Sur un autre plan, alors que les pays avancés relèvent les taux d’intérêt pour combattre l’inflation, souligne le FMI, les conditions financières se durcissent, en particulier chez leurs homologues émergents. Pour leur part, recommande-t-il, les pays doivent utiliser les outils macroprudentiels à bon escient pour protéger la stabilité financière. En effet, lorsque la flexibilité des taux de change ne suffit pas à absorber les chocs externes, les décideurs doivent être prêts à intervenir sur le marché des changes ou à prendre des mesures de gestion des flux de capitaux dans un scénario de crise.
Coûts économiques réels
Pour le Fonds, ces difficultés surviennent à un moment où de nombreux pays ne disposent pas de marge de manoeuvre budgétaire et où 60% des pays à faible revenu présentent un risque élevé de surendettement ou sont déjà en situation de surendettement, contre 20% environ il y a dix ans. La hausse du coût de l’emprunt, la diminution des flux de crédit, le renforcement du dollar et l’affaiblissement de la croissance mettront davantage encore de personnes en difficulté.
Face à cette situation, fait observer le rapport, et au moment où la hausse des prix continue d’amputer considérablement les niveaux de vie dans le monde entier, il faudrait en priorité que les décideurs modèrent l’inflation. Car un durcissement de la politique monétaire aura inévitablement des coûts économiques réels, mais tout retard ne fera que les exacerber. C’est dans ce cadre que le FMI recommande qu’un soutien budgétaire ciblé peut contribuer à amortir leurs effets sur les couches les plus vulnérables de la population. Mais devant des budgets publics déjà obérés par la pandémie et la nécessité d’adopter une politique macroéconomique globalement désinflationniste, il faudra compenser ces mesures par une hausse des impôts ou une baisse des dépenses publiques.
En outre, le durcissement des conditions monétaires aura aussi une incidence sur la stabilité financière et obligera à recourir de façon judicieuse aux instruments macroprudentiels, et il sera donc d’autant plus nécessaire de réformer les dispositifs de résolution des dettes. Les mesures visant à remédier à des conséquences particulières sur les prix de l’énergie et des produits alimentaires doivent être axées sur les catégories les plus éprouvées sans fausser les prix. A en croire le FMI, nous sommes dans une croissance ralentie face à un horizon sombre et incertain. Inquiétant.
Les risques de dégradation évoqués dans l’édition d’avril 2022 des Perspectives de l’économie mondiale se concrétisent avec une hausse de l’inflation à l’échelle mondiale, en particulier aux États-Unis et dans les principaux pays européens. Ce qui entraîne un net durcissement des conditions financières mondiales ; un ralentissement plus prononcé que prévu en Chine, des suites de flambées de Covid-19 et de confinements ; enfin de nouveaux effets transfrontaliers négatifs de la guerre en Ukraine. Selon les prévisions de référence, la croissance devrait ralentir, passant de 6,1% l’année dernière à 3,2% en 2022, soit 0,4 point de pourcentage de moins que prévu dans l’édition d’avril 2022 des Perspectives de l’économie mondiale.
Afrique subsaharienne
Un ralentissement de la croissance plus tôt cette année, une baisse du pouvoir d’achat des ménages et un resserrement de la politique monétaire ont entraîné une révision à la baisse de 1,4 point de pourcentage aux États-Unis, souligne le rapport.
En Afrique subsaharienne, la croissance a été de 4,6 et 3,8 avant de rebondir à 4,0 en 2023. L’Afrique du Sud devrait connaître une forte chute passant de 4,9 en 2021 à 2,3 en 2022 et à 1,4 en 2023. Pour ce qui est de l’inflation mondiale, le FMI l’a revue à la hausse du fait de l’augmentation des prix des denrées alimentaires et de l’énergie, ainsi que des déséquilibres persistants de l’offre et de la demande. Ainsi elle devrait atteindre 6,6% dans les pays avancés et 9,5% dans les pays émergents et les pays en développement cette année, soit une révision à la hausse de 0,9 et 0,8 point de pourcentage, respectivement. En 2023, la politique monétaire désinflationniste devrait faire sentir ses effets, et la production mondiale augmenter de seulement 2,9%.
Sur un autre plan, le rapport relève une reprise timide observée en 2021. Elle a été suivie d’épisodes de plus en plus sombres en 2022 alors que des risques commençaient à se matérialiser. Dans ce cadre, la production mondiale s’est contractée au deuxième trimestre de cette année, du fait de ralentissements de l’activité en Chine et en Russie tandis qu’aux États-Unis, les dépenses des ménages étaient inférieures aux attentes.
Pour les analystes, plusieurs chocs ont frappé une économie mondiale déjà fragilisée par la pandémie : une inflation plus forte que prévu dans le monde entier, en particulier aux États-Unis et dans les pays européens les plus importants économiquement. Ce qui a provoqué un durcissement des conditions de financement ; un ralentissement plus prononcé qu’attendu en Chine des suites de flambées de Covid-19 et de confinements ; enfin de nouvelles répercussions négatives de la guerre en Ukraine.
Sur un autre plan, alors que les pays avancés relèvent les taux d’intérêt pour combattre l’inflation, souligne le FMI, les conditions financières se durcissent, en particulier chez leurs homologues émergents. Pour leur part, recommande-t-il, les pays doivent utiliser les outils macroprudentiels à bon escient pour protéger la stabilité financière. En effet, lorsque la flexibilité des taux de change ne suffit pas à absorber les chocs externes, les décideurs doivent être prêts à intervenir sur le marché des changes ou à prendre des mesures de gestion des flux de capitaux dans un scénario de crise.
Coûts économiques réels
Pour le Fonds, ces difficultés surviennent à un moment où de nombreux pays ne disposent pas de marge de manoeuvre budgétaire et où 60% des pays à faible revenu présentent un risque élevé de surendettement ou sont déjà en situation de surendettement, contre 20% environ il y a dix ans. La hausse du coût de l’emprunt, la diminution des flux de crédit, le renforcement du dollar et l’affaiblissement de la croissance mettront davantage encore de personnes en difficulté.
Face à cette situation, fait observer le rapport, et au moment où la hausse des prix continue d’amputer considérablement les niveaux de vie dans le monde entier, il faudrait en priorité que les décideurs modèrent l’inflation. Car un durcissement de la politique monétaire aura inévitablement des coûts économiques réels, mais tout retard ne fera que les exacerber. C’est dans ce cadre que le FMI recommande qu’un soutien budgétaire ciblé peut contribuer à amortir leurs effets sur les couches les plus vulnérables de la population. Mais devant des budgets publics déjà obérés par la pandémie et la nécessité d’adopter une politique macroéconomique globalement désinflationniste, il faudra compenser ces mesures par une hausse des impôts ou une baisse des dépenses publiques.
En outre, le durcissement des conditions monétaires aura aussi une incidence sur la stabilité financière et obligera à recourir de façon judicieuse aux instruments macroprudentiels, et il sera donc d’autant plus nécessaire de réformer les dispositifs de résolution des dettes. Les mesures visant à remédier à des conséquences particulières sur les prix de l’énergie et des produits alimentaires doivent être axées sur les catégories les plus éprouvées sans fausser les prix. A en croire le FMI, nous sommes dans une croissance ralentie face à un horizon sombre et incertain. Inquiétant.
Wolondouka SIDIBE
Bon à savoir
À son niveau actuel, souligne le FMI dans son rapport, l’inflation présente indéniablement un risque pour la stabilité macroéconomique actuelle et future. La ramener aux objectifs fixés par les banques centrales devrait être la priorité absolue des décideurs.
En réponse à des données entrantes, peut-on lire, les banques centrales de grands pays avancés mettent fin à leur soutien monétaire plus rapidement que nous le prévoyions en avril, alors que de nombreux pays émergents et pays en développement avaient déjà commencé à relever leurs taux d’intérêt l’année dernière.
Le durcissement de la politique monétaire, qui en a résulté simultanément dans différents pays, est sans précédent et ses effets devraient se faire sentir, avec un ralentissement de la croissance mondiale l’année prochaine et une décélération de l’inflation. Ce durcissement, soutient le FMI, aura inévitablement des coûts économiques réels, mais tout retard ne fera qu’exacerber les difficultés. Les banques centrales qui ont commencé à resserrer leur politique doivent maintenir le cap jusqu’à ce que l’inflation soit maîtrisée.