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Festival Transes Casa : Une édition virtuelle pour préserver l’esprit Ghiwani


Rédigé par Siham MDIJI le Lundi 28 Décembre 2020

2020 n’a pas été très bénéfique pour l’art et la culture. Mais grâce aux plateformes digitales, les artistes ont pu trouver des alternatives viables. C’est le cas du Festival Transes Casablanca qui a choisi d’organiser une édition 100% virtuelle.



En partenariat avec la délégation régionale du ministère de la Culture et le Conseil communal de Casablanca ainsi que l’arrondissement Aïn Chock, le festival Transes de Casablanca a tenu sa cinquième édition le 23 décembre sous un format 100% virtuel. Ce dernier, lancé par l’association groupe Ahfed El Ghiwane, s’est réinventé comme d’autres événements musicaux pour éviter l’annulation pure et simple. Sous le thème «Brassage culturel», le festival a donné une envergure internationale à cette édition, en accueillant plusieurs soirées musicales et poétiques avec la participation d’artistes nationaux et étrangers. L’objectif étant de «valoriser notre patrimoine artistique et de le faire connaître au-delà des frontières, le portant ainsi du local à l’international. Cette manifestation culturelle permet également, de mettre en lumière différents styles musicaux et chansons engagées où derrière chaque mélodie se cache un message, une dénonciation, ou des commentaires sur des faits sociaux», a révélé Mouhssine Abouzine, directeur du festival Transes Casa.

«Cette édition demeure un brassage culturel qui connecte les amateurs d’El Hadra Chefchaounia, le Gharnati, Al Andaloussi, etc. et ce, dans un seul et unique but : la préservation de notre art dans sa riche diversité qui a tendance à tomber dans l’oubli avec l’émergence de la musique commerciale, consommée en masse par nos jeunes», a-t-il ajouté.

Un hommage «Ghiwani»
Cette édition virtuelles du festival rend hommage à Mohamed El Bahiri. Un personnage emblématique qui fut parmi les premiers fondateurs des groupes légendaires Lemchaheb, Ljwad et Bnate Alghiwane. Une conférence réunissant un grand nombre d’acteurs culturels et de chercheurs a été également dédiée à la mémoire de la musique des Ghiwane. M. Abouzine a déclaré qu’«il est désolant que des figures de proue de la scène artistique marocaine soient à ce point négligés», soulignant, dans ce sens, que «la moindre des choses est de leur rendre un hommage digne de leurs créations et réalisations artistiques. C’est désormais notre cas en mettant la lumière sur le parcours de cet artiste, peu connu par de larges pans de la société, spécialement les jeunes».

«Un secteur qui peine à faire entendre sa voix»
Selon les termes du directeur, les festivals et autres événements culturels rencontrent de nombreuses difficultés, que ce soit au niveau institutionnel, organisationnel ou financier. «Nous recourrons à tous les moyens légaux pour rendre visible nos activités culturelles et artistiques, mais hélas… c’est un secteur qui peine à faire entendre sa voix à cause du peu d’accompagnement et du manque de moyens financiers», a-t-il précisé, notons que l’association groupe Ahfed El Ghiwane n’a bénéficié d’aucune aide étatique pour le maintien de ses activités. Il s’agit, selon lui, d’un défi qui nécessite une prise de conscience de la spécificité de la musique «Ghiwani» qui synthétise la tradition musicale marocaine. Il suggère en outre la mise en place d’une approche académique de ce patrimoine afin d’ouvrir la voie à la formation d’autres groupes du même style de Nass Al Ghiwane, Jil Jilala, Lemchaheb, etc.  

Nass El Ghiwane : l’origine de la chanson engagée 
Dès la création du groupe dans les années 70, Nass El Ghiwane ont réussi à atteindre le cœur de toute une génération par ces différentes classes sociales. Ils étaient très proches de la réalité de la société et chantaient ainsi les espoirs et désespoirs du peuple marocain. Si aujourd’hui nous parlons du style Ghiwani, c’est bel et bien parce ce nom tire ses origines du groupe mythique formé par Laârbi Batma et Boujemaâ Ahkor alias Boujmiî. Cette musique urbaine et engagée, inspiré par les Gnaouas et autres traditions musicales et mystiques marocaines tend à «s’effacer progressivement face à d’autres styles musicaux plus actuels, a regretté Mouhssine Abouzine. In fine, ce style qui est issue de la culture « karyaniste » reflète le malaise de la population en général et des jeunes en particulier.
Siham MDIJI 







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