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Fonctionnaires pénitentiaires : Vers une revalorisation des conditions de travail


Rédigé par L'Opinion Mercredi 15 Janvier 2025

En réponse à une question parlementaire, Mustapha Baïtas a détaillé les mesures concrètes adoptées par le gouvernement pour améliorer le statut et les conditions de travail des employés des établissements pénitentiaires, inscrites dans une réforme ambitieuse en faveur des fonctionnaires de la DGAPR.



Les fonctionnaires des établissements pénitentiaires marocains, longtemps confrontés à des conditions de travail difficiles, voient enfin des perspectives de changement grâce à une réforme ambitieuse portée par l’actuel gouvernement. Le décret n°2.24.1096, adopté lors du Conseil de gouvernement du 19 décembre 2024, marque une étape cruciale dans l’amélioration de leurs conditions professionnelles et sociales. Ce texte s’inscrit dans le cadre du chantier national de l’état social, visant à renforcer l’équité et à revaloriser les métiers stratégiques au service de la société.

Le décret introduit une augmentation des indemnités de base, allant de 1.370 dirhams à 2.900 dirhams, et instaure une nouvelle indemnité liée aux charges spécifiques des agents, avec des montants oscillant entre 180 dirhams et 6.000 dirhams dès janvier 2025. À partir de juillet 2025, ces indemnités connaîtront une hausse supplémentaire, atteignant un montant variant entre 800 dirhams et 6.000 dirhams pour les postes à responsabilités élevées.

Cette revalorisation témoigne, selon Mustapha Baïtas, ministre délégué auprès du chef du gouvernement chargé des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, d'une reconnaissance des risques et des défis associés à la gestion des établissements pénitentiaires, souvent confrontés à des situations de tension.

Outre les améliorations financières, le gouvernement a initié une refonte complète du cadre professionnel des fonctionnaires de la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR). Ce chantier comprend la révision des titres professionnels, des grades, et des cadres hiérarchiques. De nouvelles dispositions encadrent également les procédures de recrutement, de formation continue, de titularisation et de promotion, garantissant ainsi une trajectoire professionnelle claire et motivante.

Cette réforme ambitionne également d’élargir l’accès à des formations spécialisées en gestion des crises, en médiation et en santé mentale, afin d’aider les agents à mieux faire face aux exigences de leur environnement de travail. Ces formations permettront de renforcer les compétences des fonctionnaires, tout en assurant une prise en charge plus humanisée des détenus.

Malgré ces avancées, le quotidien des agents pénitentiaires reste marqué par des contraintes importantes. Les établissements pénitentiaires marocains, souvent surpeuplés, confrontent les agents à une pression constante, avec des épisodes de violence et de harcèlement de la part des détenus. Cette réalité a été rappelée par Lahoussain Tamessate, député du Groupe Istiqlalien « Pour l’unité et l’égalitarisme », qui a insisté sur l’urgence de déployer les lois relatives à l’organisation des établissements pénitentiaires et aux alternatives à l’incarcération.

Ces alternatives, telles que les travaux d’intérêt général et les peines avec sursis, visent à réduire la pression sur les infrastructures et à offrir des réponses plus adaptées pour certaines catégories de délinquants. Ces initiatives, si elles sont mises en œuvre efficacement, pourraient contribuer, selon le député Istiqlalien, à améliorer les conditions de travail des agents tout en renforçant l’efficacité du système pénitentiaire.
 
Le gouvernement ne se limite pas à ces réformes. Dans une optique de long terme, il envisage également des investissements dans les infrastructures pénitentiaires pour les moderniser et les rendre conformes aux normes internationales. Cela inclut l’amélioration des équipements de sécurité, des espaces de vie pour les détenus, et des zones de travail pour les agents.

Par ailleurs, le gouvernement travaille à l’élaboration d’une loi-cadre visant à clarifier les droits et les devoirs des fonctionnaires pénitentiaires, tout en établissant des mécanismes de protection juridique en cas de litiges ou de conflits liés à l’exercice de leurs fonctions.



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