Depuis une décennie, le Maroc a entrepris une mutation profonde de ses infrastructures numériques : déploiement de la 5G, extension de la fibre optique, multiplication des data centers, développement du cloud souverain. Ces efforts ne visent pas uniquement à moderniser le réseau national, mais à garantir une maîtrise complète des flux d’information, des données sensibles et des infrastructures critiques. Cette démarche répond à un besoin stratégique : celui d’ancrer le numérique dans une logique de souveraineté, où l’indépendance technologique va de pair avec la résilience politique, institutionnelle et économique.
Les interventions au Gitex ont également souligné la montée des menaces cyber : attaques ciblées sur les hôpitaux, les collectivités locales, les systèmes bancaires. En réponse, le Maroc structure progressivement une stratégie de cybersécurité cohérente, fondée sur la vigilance, l’anticipation des risques, la formation des acteurs et l’intégration de la gestion de crise. La cybersécurité devient un enjeu transversal de souveraineté, et une condition de la confiance numérique. Elle n’est plus un sujet réservé aux experts : elle devient un levier d’émancipation collective et un pilier de la démocratie numérique.
L’une des évolutions majeures révélées pendant le Gitex est la reconnaissance du rôle des PME Tech et startups régionales. Ces structures, souvent discrètes, constituent pourtant l’ossature réelle de la digitalisation du pays : systèmes de gestion scolaire, plateformes de santé, e-services municipaux, outils agricoles intelligents. Le programme PME Tech Horizon 2026, avec l’objectif d’identifier et d’accompagner 1 000 PME technologiques à travers le Royaume, témoigne d’un tournant vers une souveraineté distribuée, décentralisée, inclusive. La souveraineté numérique n’est plus verticale ni centralisée : elle est organique, enracinée dans les territoires.
À travers le Gitex Africa, le Maroc se positionne comme un catalyseur de la transformation numérique africaine. Non pas en imposant un modèle, mais en proposant une voie intermédiaire entre les logiques marchandes mondiales et les impératifs locaux : un numérique frugal, robuste, souverain et humain. La coopération Sud-Sud, la mutualisation des solutions africaines, et l’interopérabilité des systèmes sont appelées à devenir les fondations d’une souveraineté numérique panafricaine, dans laquelle le Maroc peut jouer un rôle structurant.
Ce mois d’avril 2025, porté par le Gitex Africa à Marrakech, est plus qu’un jalon symbolique : il incarne une bascule stratégique dans la trajectoire numérique du Maroc. Une souveraineté numérique réelle ne se décrète pas : elle se construit dans la durée, à travers des infrastructures maîtrisées, des compétences autonomes, des modèles d’IA situés, et une gouvernance fondée sur la confiance. Le Maroc est aujourd’hui en capacité de penser et d’orienter son destin numérique, non plus depuis la marge, mais depuis un centre de décision conscient de ses dépendances et résolu à les transformer en leviers d’émancipation. C’est ce récit en train de naître, nourri de tensions, de débats et d’expérimentations, que le Gitex Africa 2025 contribue à rendre visible, et qu’il nous revient désormais de faire vivre.
Les interventions au Gitex ont également souligné la montée des menaces cyber : attaques ciblées sur les hôpitaux, les collectivités locales, les systèmes bancaires. En réponse, le Maroc structure progressivement une stratégie de cybersécurité cohérente, fondée sur la vigilance, l’anticipation des risques, la formation des acteurs et l’intégration de la gestion de crise. La cybersécurité devient un enjeu transversal de souveraineté, et une condition de la confiance numérique. Elle n’est plus un sujet réservé aux experts : elle devient un levier d’émancipation collective et un pilier de la démocratie numérique.
L’une des évolutions majeures révélées pendant le Gitex est la reconnaissance du rôle des PME Tech et startups régionales. Ces structures, souvent discrètes, constituent pourtant l’ossature réelle de la digitalisation du pays : systèmes de gestion scolaire, plateformes de santé, e-services municipaux, outils agricoles intelligents. Le programme PME Tech Horizon 2026, avec l’objectif d’identifier et d’accompagner 1 000 PME technologiques à travers le Royaume, témoigne d’un tournant vers une souveraineté distribuée, décentralisée, inclusive. La souveraineté numérique n’est plus verticale ni centralisée : elle est organique, enracinée dans les territoires.
À travers le Gitex Africa, le Maroc se positionne comme un catalyseur de la transformation numérique africaine. Non pas en imposant un modèle, mais en proposant une voie intermédiaire entre les logiques marchandes mondiales et les impératifs locaux : un numérique frugal, robuste, souverain et humain. La coopération Sud-Sud, la mutualisation des solutions africaines, et l’interopérabilité des systèmes sont appelées à devenir les fondations d’une souveraineté numérique panafricaine, dans laquelle le Maroc peut jouer un rôle structurant.
Ce mois d’avril 2025, porté par le Gitex Africa à Marrakech, est plus qu’un jalon symbolique : il incarne une bascule stratégique dans la trajectoire numérique du Maroc. Une souveraineté numérique réelle ne se décrète pas : elle se construit dans la durée, à travers des infrastructures maîtrisées, des compétences autonomes, des modèles d’IA situés, et une gouvernance fondée sur la confiance. Le Maroc est aujourd’hui en capacité de penser et d’orienter son destin numérique, non plus depuis la marge, mais depuis un centre de décision conscient de ses dépendances et résolu à les transformer en leviers d’émancipation. C’est ce récit en train de naître, nourri de tensions, de débats et d’expérimentations, que le Gitex Africa 2025 contribue à rendre visible, et qu’il nous revient désormais de faire vivre.
* Dr. Az-Eddine Bennani est ingénieur en informatique, titulaire d’un MBA de Chicago, docteur en sciences économiques de la Sorbonne, et expert en management stratégique, gouvernance digitale et intelligence artificielle. Avec plus de 40 ans d’expérience en France, au Maroc et à l’international, il a été ingénieur système, consultant et manager chez Hewlett-Packard en France, en Europe et au MEA, a été professeur-chercheur à La Sorbonne Universités/UTC et à NEOMA Business School, et est actuellement professeur associé à l’Université Al Akhawayn.
