Le GPI se base sur une vingtaine d’indicateurs qualitatifs et quantitatifs et mesure l’état de la paix à travers trois thématiques : le niveau de la sécurité et de la sûreté de la société, l’étendue des conflits nationaux et internationaux en cours, et le degré de militarisation.
Lancé en mai 2007, l’Indice est établi par le magazine The Economist et un jury d’experts faisant partie d’instituts sur la paix ou de think tanks, ainsi que le Centre for Peace and Conflict Studies (Centre d’études sur la Paix et les Conflits) de l’Université de Sydney en Australie. La 16ème édition du GPI 2022 constate que le monde est devenu moins paisible pour la onzième fois au cours des 14 dernières années, le niveau moyen de la paix du pays se détériorant de 0,3% au cours de la dernière année. Au total, l’indice révèle que la tranquillité s’est améliorée dans 90 pays et s’est détériorée, par contre, dans 71 Etats.
Le Maroc, pays le plus paisible de l’Afrique du Nord
Avec un état de paix « moyen », le Maroc, décrochant un score de 1,969 sur 5, est classé 6ème dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), devancé par le Qatar (1er dans la région et 23ème mondial), le Koweit (39ème), la Jordanie (57ème), les Emirats Arabes Unis (60ème) et Oman (64ème).
« Le nombre de pays qui n’ont enregistré aucune importation d’armes en 2008 était de 29. En 2021, ce nombre était tombé à 16. La valeur moyenne par habitant des importations d’armes a augmenté plus au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Sept des dix pays avec les plus grandes importations d’armes par habitant proviennent de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord », peut-on lire dans le rapport.
A l’inverse, le Royaume devance ses voisins : Tunisie (85ème), Algérie (109ème), Egypte (126ème) et Libye (151ème). En Afrique, le Maroc arrive à la 10ème position. La 1ère place revient, sans surprise, à l’île Maurice (28ème mondiale), suivie du Ghana (40ème mondial), du Botswana (48ème), de Sierra Leone (50ème), de Zambie (56ème), du Malawi (65ème), de Namibie (68ème), du Sénégal (70ème) et du Rwanda (72ème).
« L’Afrique subsaharienne a enregistré une légère baisse de la tranquillité dans le 2022 GPI, le score moyen se détériorant de 0,022 points. Sur les 44 pays de la région, 21 ont amélioré leurs scores, tandis que 22 ont vu leurs scores détériorés et le score d’un pays est resté inchangé. La région est moins paisible que la moyenne mondiale sur les domaines de la sécurité et de la sécurité et des conflits en cours, mais plus paisible que la moyenne mondiale dans le domaine de la militarisation. Cinq coups d’État ainsi que des litiges sur les résultats des élections et les allégations de corruption ont entraîné une augmentation des troubles civils et de l’instabilité dans la région, entraînant une détérioration dans l’indicateur de terreur politique de 6,9% », déplore l’Institut pour l’Economie et la Paix dans son rapport « Mesurer la paix dans un monde complexe ».
En détail, le Maroc obtient un score de 1.891 pour l’étendue des conflits nationaux et internationaux en cours (111ème), contre 2.158 pour la sécurité et la sûreté de la société (60ème) et 1.752 pour le degré de militarisation (74ème). D’après le GPI 2022, le Maroc a enregistré au cours de l’année écoulée un coût économique de la violence qui représente 7% du PIB du pays. Ce coût est estimé à 19,91 milliards de dollars.
Impact de la guerre en Ukraine sur la paix
Le GPI 2022 montre, d’autre part, que l’Islande reste le pays le plus pacifique dans le monde, avec une amélioration de son score de 3,4%. Une position qu’elle occupe depuis 2008. Elle est suivie par la Nouvelle-Zélande, l’Irlande, le Danemark et l’Autriche.
Pour la cinquième année consécutive, l’Afghanistan est le pays le moins pacifique, suivi du Yémen, de la Syrie, de la Russie et du Soudan du Sud. Le rapport note aussi que deux des cinq pays avec les plus grandes détériorations de la paix sont la Russie et l’Ukraine, rejoints par la Guinée, le Burkina Faso et Haïti. Toutes ces détériorations étaient dues au conflit en cours.
Sur les 23 indicateurs du GPI, les plus fortes détériorations ont été enregistrées dans les relations avec les pays voisins, l’intensité des conflits internes, les réfugiés et les personnes déplacées, l’ampleur de la terreur politique et l’instabilité politique. Vingt-huit pays ont des niveaux élevés d’instabilité et dix pays ont enregistré le pire score de terreur politique possible.
Le GPI montre aussi que l’inégalité mondiale en matière de paix a continué d’augmenter. Depuis 2008, les 25 pays les moins pacifiques se sont détériorés en moyenne de 16%, tandis que les 25 pays les plus pacifiques se sont améliorés de 5,1%.
Depuis 2008, 116 pays ont réduit leur taux d’homicides. Le coût de la violence pour l’économie mondiale est de 16.500 milliards de dollars, soit 10,9% du PIB mondial, soit l’équivalent de 2117 dollars par personne. Pour les dix pays les plus touchés par la violence, l’impact économique moyen équivalait à 34% du PIB, contre 3,6% dans les pays les moins touchés.
Des améliorations substantielles ont été constatées pour plusieurs indicateurs, notamment l’impact du terrorisme, les armes nucléaires et lourdes, les décès dus à des conflits internes, les dépenses militaires, les taux d’incarcération et les perceptions de la criminalité. L’impact du terrorisme est à son plus bas niveau depuis la création du GPI.
« L’année dernière, nous avons mis en garde contre les retombées économiques du Covid-19. Nous connaissons actuellement des pénuries dans la chaîne d’approvisionnement, une inflation croissante et une insécurité alimentaire qui ont été aggravées par les événements tragiques en Ukraine. Les conséquences politiques et économiques de cette situation se répercuteront dans les années à venir. Lorsqu’elles sont combinées avec les scores record des relations de voisinage, l’insécurité politique et l’intensité des conflits internes, les gouvernements, les organisations et les dirigeants doivent exploiter le pouvoir de la paix », souligne Steve Killelea, fondateur et président exécutif de l’IEP (Institute for Economics & Peace).
« La valeur économique de la paix perdue a atteint des niveaux records en 2021. Il est nécessaire d’inverser cette tendance, et le GPI a montré que les pays qui mettent en oeuvre les attitudes, les institutions et les structures qui créent et maintiennent des sociétés pacifiques, connaissent une amélioration des résultats économiques », ajoute-t-il.
Lancé en mai 2007, l’Indice est établi par le magazine The Economist et un jury d’experts faisant partie d’instituts sur la paix ou de think tanks, ainsi que le Centre for Peace and Conflict Studies (Centre d’études sur la Paix et les Conflits) de l’Université de Sydney en Australie. La 16ème édition du GPI 2022 constate que le monde est devenu moins paisible pour la onzième fois au cours des 14 dernières années, le niveau moyen de la paix du pays se détériorant de 0,3% au cours de la dernière année. Au total, l’indice révèle que la tranquillité s’est améliorée dans 90 pays et s’est détériorée, par contre, dans 71 Etats.
Le Maroc, pays le plus paisible de l’Afrique du Nord
Avec un état de paix « moyen », le Maroc, décrochant un score de 1,969 sur 5, est classé 6ème dans la région MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord), devancé par le Qatar (1er dans la région et 23ème mondial), le Koweit (39ème), la Jordanie (57ème), les Emirats Arabes Unis (60ème) et Oman (64ème).
« Le nombre de pays qui n’ont enregistré aucune importation d’armes en 2008 était de 29. En 2021, ce nombre était tombé à 16. La valeur moyenne par habitant des importations d’armes a augmenté plus au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Sept des dix pays avec les plus grandes importations d’armes par habitant proviennent de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord », peut-on lire dans le rapport.
A l’inverse, le Royaume devance ses voisins : Tunisie (85ème), Algérie (109ème), Egypte (126ème) et Libye (151ème). En Afrique, le Maroc arrive à la 10ème position. La 1ère place revient, sans surprise, à l’île Maurice (28ème mondiale), suivie du Ghana (40ème mondial), du Botswana (48ème), de Sierra Leone (50ème), de Zambie (56ème), du Malawi (65ème), de Namibie (68ème), du Sénégal (70ème) et du Rwanda (72ème).
« L’Afrique subsaharienne a enregistré une légère baisse de la tranquillité dans le 2022 GPI, le score moyen se détériorant de 0,022 points. Sur les 44 pays de la région, 21 ont amélioré leurs scores, tandis que 22 ont vu leurs scores détériorés et le score d’un pays est resté inchangé. La région est moins paisible que la moyenne mondiale sur les domaines de la sécurité et de la sécurité et des conflits en cours, mais plus paisible que la moyenne mondiale dans le domaine de la militarisation. Cinq coups d’État ainsi que des litiges sur les résultats des élections et les allégations de corruption ont entraîné une augmentation des troubles civils et de l’instabilité dans la région, entraînant une détérioration dans l’indicateur de terreur politique de 6,9% », déplore l’Institut pour l’Economie et la Paix dans son rapport « Mesurer la paix dans un monde complexe ».
En détail, le Maroc obtient un score de 1.891 pour l’étendue des conflits nationaux et internationaux en cours (111ème), contre 2.158 pour la sécurité et la sûreté de la société (60ème) et 1.752 pour le degré de militarisation (74ème). D’après le GPI 2022, le Maroc a enregistré au cours de l’année écoulée un coût économique de la violence qui représente 7% du PIB du pays. Ce coût est estimé à 19,91 milliards de dollars.
Impact de la guerre en Ukraine sur la paix
Le GPI 2022 montre, d’autre part, que l’Islande reste le pays le plus pacifique dans le monde, avec une amélioration de son score de 3,4%. Une position qu’elle occupe depuis 2008. Elle est suivie par la Nouvelle-Zélande, l’Irlande, le Danemark et l’Autriche.
Pour la cinquième année consécutive, l’Afghanistan est le pays le moins pacifique, suivi du Yémen, de la Syrie, de la Russie et du Soudan du Sud. Le rapport note aussi que deux des cinq pays avec les plus grandes détériorations de la paix sont la Russie et l’Ukraine, rejoints par la Guinée, le Burkina Faso et Haïti. Toutes ces détériorations étaient dues au conflit en cours.
Sur les 23 indicateurs du GPI, les plus fortes détériorations ont été enregistrées dans les relations avec les pays voisins, l’intensité des conflits internes, les réfugiés et les personnes déplacées, l’ampleur de la terreur politique et l’instabilité politique. Vingt-huit pays ont des niveaux élevés d’instabilité et dix pays ont enregistré le pire score de terreur politique possible.
Le GPI montre aussi que l’inégalité mondiale en matière de paix a continué d’augmenter. Depuis 2008, les 25 pays les moins pacifiques se sont détériorés en moyenne de 16%, tandis que les 25 pays les plus pacifiques se sont améliorés de 5,1%.
Depuis 2008, 116 pays ont réduit leur taux d’homicides. Le coût de la violence pour l’économie mondiale est de 16.500 milliards de dollars, soit 10,9% du PIB mondial, soit l’équivalent de 2117 dollars par personne. Pour les dix pays les plus touchés par la violence, l’impact économique moyen équivalait à 34% du PIB, contre 3,6% dans les pays les moins touchés.
Des améliorations substantielles ont été constatées pour plusieurs indicateurs, notamment l’impact du terrorisme, les armes nucléaires et lourdes, les décès dus à des conflits internes, les dépenses militaires, les taux d’incarcération et les perceptions de la criminalité. L’impact du terrorisme est à son plus bas niveau depuis la création du GPI.
« L’année dernière, nous avons mis en garde contre les retombées économiques du Covid-19. Nous connaissons actuellement des pénuries dans la chaîne d’approvisionnement, une inflation croissante et une insécurité alimentaire qui ont été aggravées par les événements tragiques en Ukraine. Les conséquences politiques et économiques de cette situation se répercuteront dans les années à venir. Lorsqu’elles sont combinées avec les scores record des relations de voisinage, l’insécurité politique et l’intensité des conflits internes, les gouvernements, les organisations et les dirigeants doivent exploiter le pouvoir de la paix », souligne Steve Killelea, fondateur et président exécutif de l’IEP (Institute for Economics & Peace).
« La valeur économique de la paix perdue a atteint des niveaux records en 2021. Il est nécessaire d’inverser cette tendance, et le GPI a montré que les pays qui mettent en oeuvre les attitudes, les institutions et les structures qui créent et maintiennent des sociétés pacifiques, connaissent une amélioration des résultats économiques », ajoute-t-il.
A. CHANNAJE
Militarisation
La militarisation était le seul critère du GPI à enregistrer une amélioration de 2008 à 2022. Le score moyen dans ce domaine s’est amélioré de 5,2% sur cette période, avec 113 pays enregistrant une amélioration et 48 une détérioration.
Les améliorations les plus notables se sont produites au niveau de l’indicateur de financement du maintien de la paix des Nations Unies, et d’armes nucléaires et lourdes. Un total de 112 nations ont enregistré des améliorations du taux du personnel armé. Ce taux est passé de 460 soldats pour 100.000 habitants en 2008 à 389 soldats pour 100.000 habitants au début de 2022.
Les dépenses militaires en pourcentage du PIB se sont améliorées dans 94 pays entre 2008 et 2022. La plus grande détérioration par région s’est produite en Amérique centrale et aux Caraïbes, et en Asie du Sud, où le score des dépenses militaires moyen s’est détérioré de plus de 15% chacun.
Les améliorations les plus notables se sont produites au niveau de l’indicateur de financement du maintien de la paix des Nations Unies, et d’armes nucléaires et lourdes. Un total de 112 nations ont enregistré des améliorations du taux du personnel armé. Ce taux est passé de 460 soldats pour 100.000 habitants en 2008 à 389 soldats pour 100.000 habitants au début de 2022.
Les dépenses militaires en pourcentage du PIB se sont améliorées dans 94 pays entre 2008 et 2022. La plus grande détérioration par région s’est produite en Amérique centrale et aux Caraïbes, et en Asie du Sud, où le score des dépenses militaires moyen s’est détérioré de plus de 15% chacun.