Les récentes visites du président français Emmanuel Macron, du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, et du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, ont suscité beaucoup d’intérêt dans le landernau politique en Afrique. Car elles ont manifestement montré l’importance de l’Afrique dans un jeu mondial où les alliances sont de facto devenues nécessaires pour un nouvel Ordre planétaire.
Dans cette nouvelle configuration, les pays africains sont plus que jamais appelés à asseoir un système de gouvernance plus crédible, transparent et démocratique. Pour ce faire, nul besoin d’aller chercher un modèle type mais plutôt de se convaincre que sans démocratie, il n’y aura ni paix ni sécurité. Les crises qui couvent çà et là confortent cette réalité. Comme le souligne Gilles Yabi de Wathi, think-tank ouest-africain basé à Dakar au Sénégal, beaucoup de citoyens africains aspirent à un retour à la normale dans plusieurs pays africains.
Pour lui, ce qui se joue sur le continent d’aujourd’hui, ce n’est pas l’avenir personnel de leaders politiques au soir de leur carrière, ce qui est en jeu, c’est la capacité de tous les leaders d’opinion à arrêter d’alimenter les divisions, les fractures, les rancoeurs, les envies de revanche, voire de vengeance. Ils sont gage d’une vraie alternance démocratique.
Certes, le tableau n’est pas sombre dans tous les Etats. Pour ce faire, explique aisément Wendkouni Joël Lionel Bilgo, ministre de l’Education et porte-parole du gouvernement burkinabè, il faut simplement éviter de créer des élections de façade avec un simulacre de démocratie. Tout est dit. L’autre défi à relever est sans aucun doute la corruption qui gangrène le système politique et économique dans beaucoup de pays africains même si ce fléau n’est pas propre au seul continent noir.
Politique anticipative
D’ailleurs, les estimations de l’ONU révèlent que, chaque année, plus de 1000 milliards de dollars sont payés en pots-de-vin tandis que les autres formes de corruption privent l’économie mondiale de 2600 milliards de dollars supplémentaires. C’est dire l’ampleur de la corruption à travers le monde. C’est à juste raison que Samantha Power, administratrice de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), rapporte, dans un document, que la corruption est un problème mondial qui peut miner les démocraties et l’État de droit. C’est dans ce cadre que l’annonce des Etats-Unis d’investir 2 milliards de dollars sur dix ans pour booster la démocratie et la bonne gouvernance en Afrique subsaharienne prend toute son importance.
Ce financement sera mis en oeuvre dans le cadre d’un programme dénommé « Global Fragility Act », selon le diplomate américain lors de son déplacement sur le continent, et qui vise à favoriser des sociétés plus pacifiques, plus inclusives et plus résilientes dans des endroits où les conditions sont propices aux conflits. L’initiative concernera plusieurs pays du continent tels que le Mozambique et les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest (le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée et le Togo).Il s’agit de pays ciblés, elle doit ouvrir, cependant, la voie à d’autres volontés pour que l’Afrique puisse nouer définitivement avec la démocratie pleine et entière. D’ailleurs, un sommet USA-Afrique est prévu en décembre prochain, en vue d’évoquer avec les partenaires africains de Washington des points de coopération où plusieurs sujets seront abordés.
Cependant, comme l’explique Anouar Hassoune, directeur Afrique de l’Ouest de GCR Rating, l’agence de notation financière sud-africaine, les Etats africains risquent de voir leurs efforts affaiblis, en quête de démocratie, si l’accès au marché international devient de plus en plus difficile. Car une bonne démocratie a pour socle le financement des projets, lesquels créent l’emploi et, par ricochet, consolident le développement.
Insécurité et instabilité
L’une des conséquences de cette situation est que le Nigeria a renoncé, récemment, à un emprunt international de 950 millions de dollars pourtant nécessaire pour boucler son budget. Raison invoquée : les conditions financières n’étaient plus avantageuses. En clair, les intérêts réclamés par les banques étaient trop élevés. La hausse des taux d’intérêt américains provoque un mouvement mondial de renchérissement du crédit. Le dernier obstacle qui freine la démocratie en Afrique réside dans les crises et le terrorisme. L’insécurité est facteur d’instabilité.
Quand on voit ce qui se passe au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad, au Nigeria, au Nord du Cameroun sans oublier la RDC ou encore dans les Etats de la Corne d’Afrique, on ne peut s’empêcher de mesurer le difficile travail qui est à faire pour l’instauration de la démocratie sur le continent. D’où tous les partenaires d’Afrique doivent conjuguer les efforts nécessaires pour pacifier les Etats du continent. C’est de cela dont les pays africains ont plus que besoin loin des questions idéologiques ou politico-politiciennes.
Dans cette nouvelle configuration, les pays africains sont plus que jamais appelés à asseoir un système de gouvernance plus crédible, transparent et démocratique. Pour ce faire, nul besoin d’aller chercher un modèle type mais plutôt de se convaincre que sans démocratie, il n’y aura ni paix ni sécurité. Les crises qui couvent çà et là confortent cette réalité. Comme le souligne Gilles Yabi de Wathi, think-tank ouest-africain basé à Dakar au Sénégal, beaucoup de citoyens africains aspirent à un retour à la normale dans plusieurs pays africains.
Pour lui, ce qui se joue sur le continent d’aujourd’hui, ce n’est pas l’avenir personnel de leaders politiques au soir de leur carrière, ce qui est en jeu, c’est la capacité de tous les leaders d’opinion à arrêter d’alimenter les divisions, les fractures, les rancoeurs, les envies de revanche, voire de vengeance. Ils sont gage d’une vraie alternance démocratique.
Certes, le tableau n’est pas sombre dans tous les Etats. Pour ce faire, explique aisément Wendkouni Joël Lionel Bilgo, ministre de l’Education et porte-parole du gouvernement burkinabè, il faut simplement éviter de créer des élections de façade avec un simulacre de démocratie. Tout est dit. L’autre défi à relever est sans aucun doute la corruption qui gangrène le système politique et économique dans beaucoup de pays africains même si ce fléau n’est pas propre au seul continent noir.
Politique anticipative
D’ailleurs, les estimations de l’ONU révèlent que, chaque année, plus de 1000 milliards de dollars sont payés en pots-de-vin tandis que les autres formes de corruption privent l’économie mondiale de 2600 milliards de dollars supplémentaires. C’est dire l’ampleur de la corruption à travers le monde. C’est à juste raison que Samantha Power, administratrice de l’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), rapporte, dans un document, que la corruption est un problème mondial qui peut miner les démocraties et l’État de droit. C’est dans ce cadre que l’annonce des Etats-Unis d’investir 2 milliards de dollars sur dix ans pour booster la démocratie et la bonne gouvernance en Afrique subsaharienne prend toute son importance.
Ce financement sera mis en oeuvre dans le cadre d’un programme dénommé « Global Fragility Act », selon le diplomate américain lors de son déplacement sur le continent, et qui vise à favoriser des sociétés plus pacifiques, plus inclusives et plus résilientes dans des endroits où les conditions sont propices aux conflits. L’initiative concernera plusieurs pays du continent tels que le Mozambique et les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest (le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Ghana, la Guinée et le Togo).Il s’agit de pays ciblés, elle doit ouvrir, cependant, la voie à d’autres volontés pour que l’Afrique puisse nouer définitivement avec la démocratie pleine et entière. D’ailleurs, un sommet USA-Afrique est prévu en décembre prochain, en vue d’évoquer avec les partenaires africains de Washington des points de coopération où plusieurs sujets seront abordés.
Cependant, comme l’explique Anouar Hassoune, directeur Afrique de l’Ouest de GCR Rating, l’agence de notation financière sud-africaine, les Etats africains risquent de voir leurs efforts affaiblis, en quête de démocratie, si l’accès au marché international devient de plus en plus difficile. Car une bonne démocratie a pour socle le financement des projets, lesquels créent l’emploi et, par ricochet, consolident le développement.
Insécurité et instabilité
L’une des conséquences de cette situation est que le Nigeria a renoncé, récemment, à un emprunt international de 950 millions de dollars pourtant nécessaire pour boucler son budget. Raison invoquée : les conditions financières n’étaient plus avantageuses. En clair, les intérêts réclamés par les banques étaient trop élevés. La hausse des taux d’intérêt américains provoque un mouvement mondial de renchérissement du crédit. Le dernier obstacle qui freine la démocratie en Afrique réside dans les crises et le terrorisme. L’insécurité est facteur d’instabilité.
Quand on voit ce qui se passe au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad, au Nigeria, au Nord du Cameroun sans oublier la RDC ou encore dans les Etats de la Corne d’Afrique, on ne peut s’empêcher de mesurer le difficile travail qui est à faire pour l’instauration de la démocratie sur le continent. D’où tous les partenaires d’Afrique doivent conjuguer les efforts nécessaires pour pacifier les Etats du continent. C’est de cela dont les pays africains ont plus que besoin loin des questions idéologiques ou politico-politiciennes.
Wolondouka SIDIBE
Bon à savoir
Chaque fois qu’un pays s›ajoute à la liste des coups d’Etat, des voix affirment que la démocratie ne fonctionne pas - et ne peut pas fonctionner - en Afrique. Après tout, le renversement des présidents civils a toujours été suivi de célébrations dans les rues de certains pays, les citoyens applaudissant la chute des dirigeants élus. Mais s'il est tentant d›interpréter la vague de coups d›État comme une preuve de la mort de la démocratie en Afrique, ce serait une erreur.
En effet, même dans les pays où il y a eu coup d›État, une majorité de citoyens souhaite vivre dans une démocratie et rejette les régimes autoritaires. Qui plus est, malgré la frustration croissante que suscite le multipartisme, les démocraties génèrent en moyenne une croissance économique plus élevée et fournissent de meilleurs services publics, selon une étude de l›Université Cornell aux États-Unis. En revanche, les régimes militaires ont une longue histoire de violations des droits de l›Homme et de stagnation économique.
En effet, même dans les pays où il y a eu coup d›État, une majorité de citoyens souhaite vivre dans une démocratie et rejette les régimes autoritaires. Qui plus est, malgré la frustration croissante que suscite le multipartisme, les démocraties génèrent en moyenne une croissance économique plus élevée et fournissent de meilleurs services publics, selon une étude de l›Université Cornell aux États-Unis. En revanche, les régimes militaires ont une longue histoire de violations des droits de l›Homme et de stagnation économique.