La présidence du groupe d’amitié France-Maroc à l’Assemblée nationale a été confiée pour la première fois au Rassemblement national. "Un choix effarant", s’est indigné le député de la 9ème circonscription des Français établis à l’étranger, Karim Bencheikh qui connaît si bien le Royaume. L’élue du Nouveau Front populaire a déclaré dans un communiqué avoir pris acte avec effarement de l'attribution de la présidence de ce groupe prestigieux au RN.
“Par principe, en raison des idées xénophobes défendues par ce parti, que j’ai toujours combattu par respect, aux Marocains de France et leurs familles, je n’entends pas siéger dans un groupe présidé par l’extrême droite”, a-t-il écrit, faisant part de sa volonté de porter la voix des Français établis au Maroc et “à entretenir les liens profonds que le rattachent au Royaume qui reste “cher” à son cœur.
Bien que le choix du RN soit jugé saugrenu par certains, le parti de Marine Le Pen s'est distingué par sa défense de la marocanité du Sahara. Ses poids lourds comme ses élus ont appelé ardemment à la réconciliation avec le Royaume pendant la crise diplomatique. Les élus RN que ce soit à l’Assemblée nationale qu’au Parlement européen ont souvent défendu voté contre les résolutions hostiles au Royaume.
Le passage du groupe d’amitié vers le RN a suscité beaucoup de critiques surtout à gauche de l’hémicycle bien que les partis du Nouveau Front populaire soient connus pour être peu amènes à l’endroit du Maroc. Pour sa part, Karim Bencheikh, qui a souvent fait campagne au Maroc, a ouvertement soutenu la marocanité du Sahara en se déclarant favorable au plan d’autonomie. Un choix qui contraste avec l'orientation des écologistes, auxquels il appartient, qui sont plus sensibles aux thèses séparatistes. En gros, le soutien au Polisario est aujourd’hui minoritaire en France où la majeure partie de la classe politique soutient la décision d’Emmanuel Macron de reconnaître la marocanité du Sahara.