Présidée par le secrétaire général du ministère de l’Equipement et de l’Eau, Al Mostapha Fares, en présence notamment du secrétaire général de la wilaya de la région de Guelmim-Oued Noun, Ahmed El Feghloumi, cette rencontre a été consacrée à l’examen du bilan de l’action de ladite agence et à la présentation et la discussion de son budget et de son programme d’action au titre de l’année 2022.
A l’ouverture des travaux de ce conseil, M. Fares a souligné l’importance de l’eau en tant que ressource vitale et axe central dans tous les secteurs économiques et sociaux ainsi que pilier du processus de développement dans lequel s’est engagé le Maroc.
Le responsable a saisi cette occasion pour rappeler les réalisations hydrauliques importantes accumulées par le Royaume pour assurer sa sécurité hydrique, et qui sont le fruit de l’adoption, depuis de longues années, d’une politique de l'eau éclairée visant le développement durable et intégré des ressources hydriques nationales eu égard aux grands défis mondiaux.
Et d’expliquer qu’il s’agit notamment du défi du changement climatique qui a impacté négativement la situation hydrique du Royaume ces dernières années, précisant que cette année a été marquée, au niveau du bassin hydraulique de Draâ-Oued Noun, par la réalisation de nombreux projets structurants, notamment le barrage Agdez, d'une capacité de stockage de 247 millions de m3, ce qui permettra l'approvisionnement en eau potable de la province de Zagora, ainsi que le renforcement des systèmes d'irrigation des oasis, outre la poursuite des travaux (taux d’avancement actuel est de 75%) de construction du Barrage Fask d'une capacité de stockage de 79 millions de m3, qui renforcera l'alimentation en eau potable de la ville de Guelmim.
Il a fait savoir que le bassin du Draa Oued Noun a connu durant l'année hydrologique 2020-2021 un déficit de 26% au niveau des précipitations, soulignant que la période allant du 1er septembre 2021 au 14 juillet 2022 a été marquée, au niveau de ce bassin, par un déficit pluviométrique d’environ 48%.
Une situation qui a impacté négativement le volume des apports en eau au niveau des retenues des barrages de ce bassin, a-t-il noté, indiquant que les précipitations récentes qu’a connues l’amont de ce bassin, courant le mois de juin 2022, et qui se sont élevées à 22 mm, ont entraîné des apports importants, notamment dans les régions de Tata et Ouarzazate, et qui auront un impact positif sur le niveau des nappes souterraines.
Afin d’accompagner cette situation hydrique, le responsable a indiqué que de nombreux projets ont été programmés au niveau de ce bassin, notamment dans le cadre de la mise en œuvre des programmes structurants.
Il s’agit particulièrement de la réalisation du Barrage de Mssalit dans la province de Tata, pour la protection contre les inondations, l'abreuvement du cheptel et l'irrigation, de la poursuite de la réalisation d’une station de dessalement d'eau de mer afin d’assurer l'approvisionnement en eau potable de la province de Sidi Ifni et de l’extension de la station de dessalement d'eau de mer dans la province de Tan-Tan et la station de déminéralisation des eaux saumâtres dans la région de Khank El Hamam afin de renforcer le système d'alimentation en eau potable des villes de Tan-Tan et El Ouatia.
Il a été aussi question de la poursuite des efforts dans le domaine de l'exploration des nappes souterraines et l’équipement de forages afin de mobiliser des ressources en eau supplémentaires et répondre aux besoins croissants en eau potable notamment dans les zones rurales, la réalisation des 24 petits barrages dont 2 seront réhabilités, dans la zone d’action de l’agence, pour la période 2022-2024, afin de promouvoir le développement local, soutenir la petite hydraulique et assurer la protection contre les inondations, a-t-il ajouté.
Par ailleurs, et afin de protéger la vie des citoyens et citoyennes, M. Fares a souligné que le ministère de l'Equipement et de l’Eau, en coordination avec les autorités locales, veille actuellement à l'inventaire des puits et forages au niveau des bassins hydrauliques, l’objectif étant la fermeture des puits et des forages abandonnés et la mise en place, par les exploitants, de mesures de sécurité nécessaires autour des puits en exploitation.
Il a affirmé que le ministère veillera à accélérer la publication du décret d'application stipulé par l’article 114 de la loi 36-15 sur l'eau, relatif au permis de foreur, et à la réglementation des opérations de réalisation des forages.
Pour sa part, M. El Feghloumi a souligné que cette réunion intervient dans une conjoncture marquée par un déficit pluviométrique et des années successives de sécheresse, mettant l'accent sur la nécessité de fédérer les efforts afin de présenter des propositions et mener des actions efficaces et volontaristes, et élaborer des stratégies à même de répondre à la problématique de pénurie d'eau et, partant, aux besoins en cette matière vitale.
Il a également appelé au soutien de l'Agence du bassin hydrographique du Draâ-Oued Noun afin de s'acquitter de sa mission et de son rôle pour assurer la sécurité hydrique.
De son côté, le directeur de l'Agence du bassin de Draâ-Oued Noun, Abdelati Kaimi a présenté un exposé sur l'état des lieux des ressources hydriques au niveau du bassin et l'état d'avancement du programme de l'agence pour l'année 2021, tout en passant en revue les réalisations de l'établissement en 2020, son programme d'action et son projet de budget 2022.
Quant aux autres intervenants, ils ont souligné la nécessité d'accorder un intérêt particulier au secteur de l'eau au niveau de la zone d'intervention de l'agence, en particulier dans la région de Guelmim-Oued Noun, insistant sur la sensibilisation des citoyens quant à l'importance de la rationalisation d'utilisation de l'eau.
Dans le cadre de la préservation et de la gestion durable des ressources en eau de ce bassin, l'agence du bassin hydraulique de Draâ-Oued Noun prépare actuellement un contrat de gestion participative de la nappe de Feija dans de la province de Zagora et de la nappe de Guelmim, en coordination avec les services territoriaux du ministère de l’Agriculture et les partenaires institutionnels concernés.
L’objectif étant d’aboutir à une gestion optimale des ressources en eau tout en assurant leur durabilité, surtout que la nappe de Guelmim est l’unique ressource permettant d'approvisionner la majorité de la population de la région de Guelmim-Oued Noun en eau potable et d'irrigation.
A noter que cinq conventions ont été approuvées lors de ce conseil d'administration. Elles concernent plusieurs domaines notamment la prospection et l’amélioration de la connaissance des eaux souterraines, ainsi que la réalisation des travaux de protection contre les inondations dans la commune d’Allougoum, dans la province de Tata, et dans la commune d'Ait Sedrat Assahl Charkia, dans la province de Tinghir.
Il s'agit aussi de la mise en œuvre du projet de suivi de la nappe souterraine de l'oasis de Skoura dans la province d’Ouarzazate, outre la réalisation de projets urgents et structurants pour assurer l’AEP de la population de la région Draa-Tafilalet.
Enfin, un avenant à une convention a été approuvé, en rapport avec le contrat de concession relative à l'utilisation des eaux du barrage El Mansour Eddahbi par l'Agence Marocaine pour l'Energie Durable.