Depuis le début du mois de juillet, le Maroc est pris de court par une 4ème vague de la pandémie, portée par ce variant qui affaiblit la force et l’efficacité des vaccins et dont le traitement requiert une hospitalisation doublement plus intense que l’Alpha. Face à cette situation inquiétante, la question de la disponibilité de l’oxygène médical dans les hôpitaux en quantités suffisantes se pose, surtout après un an et demi de pressions sur le système de santé. Une situation qui remet sur table avec acuité la question du risque d’une éventuelle pénurie d’oxygène.
Dans ce contexte, le ministère de la Santé a alerté officiellement les professionnels de la Santé sur la nécessité d’améliorer l’utilisation de cette ressource vitale dans le traitement anti- Covid. Khaled Ait Taleb, ministre de la Santé, a adressé une circulaire aux directeurs d’hôpitaux, hôpitaux universitaires et directeurs régionaux de Santé, leur demandant d’optimiser la consommation d’oxygène médical, «au vu de l’évolution de la situation épidémiologique liée à la pandémie de Covid-19, qui se caractérise par une augmentation significative du nombre de patients nécessitant une oxygénothérapie ».
Ait Taleb a présenté plusieurs procédures qui doivent être respectées, et a exhorté les responsables du secteur à « veiller à la stricte application de ces procédures et de les assurer ».
Parmi les mesures inscrites dans la circulaire ministérielle, l’accent est mis sur l’amélioration de l’utilisation des appareils d’oxygène à haut débit en fonction des besoins du patient, et l’élimination des fuites le long du tube, même minimes. Ait Taleb a également souligné la nécessité de fermer tous les points de contact inutilisés et de s’assurer que les patients eux-mêmes n’ont pas la possibilité de modifier le niveau d’oxygène.
Un risque de pénurie ?
Cela dit, la mise en garde de la tutelle relève de l’évidence et répond à une règle épidémiologique mondiale. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une personne sur cinq souffrant du Covid-19 aura besoin d’oxygène. Dans les cas graves, ce chiffre passe à trois sur cinq. L’Organisation affirme ne pas disposer de données spécifiques à chaque pays, mais ajoute que certains hôpitaux ont vu la demande d’oxygène augmenter de cinq à sept fois les niveaux normaux en raison de l’afflux de patients atteints de maladies graves et critiques. La précaution est donc de mise.
Au Maroc, la situation reste toutefois gérable, et ce, du fait que les opérateurs du secteur des gaz médicaux produisent «des quantités largement suffisantes», comme nous l’a précédemment indiqué Driss Benhima, ex-ministre des Transports et des Mines et président du Conseil d’administration d’Air Liquide Maroc, un des leaders du marché de fourniture de gaz industriel et médical au Maroc.
Ce dernier nous avait expliqué que «la capacité de production est très importante au Maroc ». C’est-à-dire que les usines sont largement capables de faire face à la hausse de la demande provoquée par la dégradation de la situation épidémiologique que connaît actuellement le Maroc.
C’est ce que nous confirme également Karim Bellarabi, médecin affecté au service Covid : « L’oxygène est disponible pour le moment. Le problème réside dans les installations limitées dont disposent certains hôpitaux ». Vu la hausse extraordinaire des contaminations, les services de réanimation sont débordés. Les malades de Covid sont alors affectés à d’autres services où le nombre de lits équipés de sources d’oxygène est limité : « Sur 20 lits à titre d’exemple, seuls trois disposent d’une source d’oxygène », explique le médecin.
Toutefois, d’autres problèmes de logistique surtout se posent notamment à l’approvisionnement des établissements sanitaires en oxygène qui requiert des rotations très importantes de livraison. En effet, le parc de camions dont disposent les producteurs n’est pas suffisamment large pour faire des livraisons à cadence régulière et journalière.
Dans ce contexte, le ministère de la Santé a alerté officiellement les professionnels de la Santé sur la nécessité d’améliorer l’utilisation de cette ressource vitale dans le traitement anti- Covid. Khaled Ait Taleb, ministre de la Santé, a adressé une circulaire aux directeurs d’hôpitaux, hôpitaux universitaires et directeurs régionaux de Santé, leur demandant d’optimiser la consommation d’oxygène médical, «au vu de l’évolution de la situation épidémiologique liée à la pandémie de Covid-19, qui se caractérise par une augmentation significative du nombre de patients nécessitant une oxygénothérapie ».
Ait Taleb a présenté plusieurs procédures qui doivent être respectées, et a exhorté les responsables du secteur à « veiller à la stricte application de ces procédures et de les assurer ».
Parmi les mesures inscrites dans la circulaire ministérielle, l’accent est mis sur l’amélioration de l’utilisation des appareils d’oxygène à haut débit en fonction des besoins du patient, et l’élimination des fuites le long du tube, même minimes. Ait Taleb a également souligné la nécessité de fermer tous les points de contact inutilisés et de s’assurer que les patients eux-mêmes n’ont pas la possibilité de modifier le niveau d’oxygène.
Un risque de pénurie ?
Cela dit, la mise en garde de la tutelle relève de l’évidence et répond à une règle épidémiologique mondiale. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une personne sur cinq souffrant du Covid-19 aura besoin d’oxygène. Dans les cas graves, ce chiffre passe à trois sur cinq. L’Organisation affirme ne pas disposer de données spécifiques à chaque pays, mais ajoute que certains hôpitaux ont vu la demande d’oxygène augmenter de cinq à sept fois les niveaux normaux en raison de l’afflux de patients atteints de maladies graves et critiques. La précaution est donc de mise.
Au Maroc, la situation reste toutefois gérable, et ce, du fait que les opérateurs du secteur des gaz médicaux produisent «des quantités largement suffisantes», comme nous l’a précédemment indiqué Driss Benhima, ex-ministre des Transports et des Mines et président du Conseil d’administration d’Air Liquide Maroc, un des leaders du marché de fourniture de gaz industriel et médical au Maroc.
Ce dernier nous avait expliqué que «la capacité de production est très importante au Maroc ». C’est-à-dire que les usines sont largement capables de faire face à la hausse de la demande provoquée par la dégradation de la situation épidémiologique que connaît actuellement le Maroc.
C’est ce que nous confirme également Karim Bellarabi, médecin affecté au service Covid : « L’oxygène est disponible pour le moment. Le problème réside dans les installations limitées dont disposent certains hôpitaux ». Vu la hausse extraordinaire des contaminations, les services de réanimation sont débordés. Les malades de Covid sont alors affectés à d’autres services où le nombre de lits équipés de sources d’oxygène est limité : « Sur 20 lits à titre d’exemple, seuls trois disposent d’une source d’oxygène », explique le médecin.
Toutefois, d’autres problèmes de logistique surtout se posent notamment à l’approvisionnement des établissements sanitaires en oxygène qui requiert des rotations très importantes de livraison. En effet, le parc de camions dont disposent les producteurs n’est pas suffisamment large pour faire des livraisons à cadence régulière et journalière.
Hiba CHAKER
3 questions à Hamza El Hamzaoui
« Le risque de pénurie en oxygène ne cesse d’augmenter au vu des chiffres enregistrés »
Hamza El Hamzaoui, professeur assistant en anesthésie et réanimation et intensiviste au service d’urgence et de réanimation de l’hôpital Ibn Sina de Rabat, a répondu à nos questions sur la situation du système sanitaire face à la 4ème vague de la pandémie Covid-19.
- Nous sommes face à une nouvelle vague de la pandémie avec près de 10.000 cas quotidiens. Est-ce qu’il y a assez de lits de réanimation ?
- Pour le moment, ils sont suffisants, mais face à la poussée record des contaminations, une constante dégradation de la situation pourrait être enregistrée. Ce qui est plus inquiétant est la gravité de la pathologie qui se développe de jour en jour. Il faut donc penser à se préparer pour le pire.
- Une circulaire a été envoyée par le ministre de la Santé aux professionnels sur la nécessité d’améliorer l’utilisation des appareils à oxygène, quels sont les motifs ?
- Dans l’économie de santé, on est obligés de tracer les objectifs d’oxygène pour chaque personne, mais c’était un peu difficile vu l’afflux massif qu’on reçoit chaque jour. La circulaire ne fait que rappeler et inciter les soignants à respecter les objectifs d’oxygénation de chaque patient.
- Est-ce qu’on risque une pénurie d’oxygène ?
- La demande d’oxygène a considérablement augmenté en raison de l’afflux de patients souffrant d’hypoxémie - « de faibles niveaux d’oxygène dans le sang » - due au Covid-19, mais je ne pense pas qu’il y’aurait une pénurie de cette matière importante. Toutefois, le risque est là, à chaque moment et avec les chiffres enregistrés, il ne cesse d’augmenter.
D’ailleurs, il faut dire que la circulaire ne prédit pas la pénurie d’oxygène mais encourage la bonne gestion de ce qu’on a. Un surdosage d’oxygène peut également être très nocif pour la santé des malades.
- Nous sommes face à une nouvelle vague de la pandémie avec près de 10.000 cas quotidiens. Est-ce qu’il y a assez de lits de réanimation ?
- Pour le moment, ils sont suffisants, mais face à la poussée record des contaminations, une constante dégradation de la situation pourrait être enregistrée. Ce qui est plus inquiétant est la gravité de la pathologie qui se développe de jour en jour. Il faut donc penser à se préparer pour le pire.
- Une circulaire a été envoyée par le ministre de la Santé aux professionnels sur la nécessité d’améliorer l’utilisation des appareils à oxygène, quels sont les motifs ?
- Dans l’économie de santé, on est obligés de tracer les objectifs d’oxygène pour chaque personne, mais c’était un peu difficile vu l’afflux massif qu’on reçoit chaque jour. La circulaire ne fait que rappeler et inciter les soignants à respecter les objectifs d’oxygénation de chaque patient.
- Est-ce qu’on risque une pénurie d’oxygène ?
- La demande d’oxygène a considérablement augmenté en raison de l’afflux de patients souffrant d’hypoxémie - « de faibles niveaux d’oxygène dans le sang » - due au Covid-19, mais je ne pense pas qu’il y’aurait une pénurie de cette matière importante. Toutefois, le risque est là, à chaque moment et avec les chiffres enregistrés, il ne cesse d’augmenter.
D’ailleurs, il faut dire que la circulaire ne prédit pas la pénurie d’oxygène mais encourage la bonne gestion de ce qu’on a. Un surdosage d’oxygène peut également être très nocif pour la santé des malades.
Recueillis par H. C.