Une sorte de long manteau masculin, assez voire très ample, à capuchon mais sans manches, le selham demeure, à tout point de vue, un porte-étendard de l’élégance, de la classe et du raffinement de l’homme marocain, au gré des siècles, voire des millénaires. Dans les fêtes traditionnelles ou religieuses, il reste indéniablement le costume le plus égalant qu’un homme puisse porter.
Si son nom complet est le «selham makhzeni», la célèbre cape marocaine fait actuellement l’objet de velléités d’appropriation culturelle de la part de certains internautes algériens sur les réseaux sociaux.
Ce vêtement traditionnel emblématique du Royaume serait, selon ces pages, non seulement algérien, mais le Maroc tenterait en plus d’en usurper l’origine.
Le Selham est présent au Maroc depuis l’époque d’Ahmed El Mansour Eddahbi, sixième sultan de la dynastie saadienne (XVIe siècle), avant d’être démocratisé au XIXe siècle par le sultan Hassan 1er. L’écrivain et officier de marine français Pierre Loti a confirmé l’origine marocaine du selham dans son livre «Au Maroc», publié en 1889, dans lequel il décrit le sultan Hassan 1er portant le «selham marocain». Depuis lors, il est porté par tous les Marocains, issus de toutes les couches de la société, notamment lors des grandes cérémonies et des événements religieux.
En plus du Selham, arboré fièrement lors des fêtes et autres cérémonies religieuses, il y a aussi son équivalent militaire et cavalier.
«Héritier des traditions de la cavalerie africaine, le 1er régiment de spahis est issu du régiment de marche des spahis marocains créé en 1914 par le général Lyautey», précise-t-on sur le site marocain FAR-Maroc, consacré aux questions de défense et d’armement.
Quant au selham d’hiver, en laine dense, il avait une fonction plus utilitaire. C’est le vêtement porté par les Spahis d’Afrique du Nord impliqués dans la Première Guerre mondiale. Pour affronter les longues nuits d’hiver, les spahis marocains ont eu l’idée de découper leur burnous dans les toiles de couvertures marron et kaki de l’intendance pour se prémunir contre le froid lors de la campagne d’Orient en 1917. Le coloris des selhams a fait l’objet d’un contentieux avec l’armée française : les Spahis marocains ont décliné le selham rouge garance que leur proposait l’armée française, privilégiant le bleu. Cette dernière leur a finalement remis des selhams bleus, avec une plus large ouverture au niveau de la poitrine, ramenée vers l’arrière afin de ne pas gêner les gestes et mouvements de ces cavaliers.
Mais ses origines, les vraies, sont bien lointaines. C’est à Tanger, ou Tingis pour inscrire les noms dans leur contexte historique, en fin de compte, qu’est née la cape ou la toge romaine, adoptée (et bien sûr adaptée) par les Amazighs après la colonisation de l’Afrique du Nord par l’Empire romain.
Marocanisé depuis plusieurs millénaires, le selham a donc très longtemps été un habit typiquement amazigh. Mais pourquoi est-il, le plus souvent, si dur au toucher? En fait, ayant, aux origines, été réalisé grâce à la grosse laine de dromadaire, de mouton ou même de brebis, étant propices aux basses températures des hautes plaines, les créateurs et stylistes marocains ont, depuis bien longtemps, choisi de faire perpétuer cette tradition. Ainsi, l’on comprend que même avec l’arrivée des Arabes, le selham n’a pas tardé à devenir un élément phare de la garde-robe arabo-musulmane, agrémenté de nouvelles broderies et ornementations, confectionné dans des tissus plus légers et répondant désormais à une nouvelle fonction, celle de vêtement cérémonial. C’est donc tout logiquement qu’il intègre la garde-robe royale et symbolise le pouvoir : c’est le vêtement porté par les rois du Maroc lors des cérémonies. La description de Moulay Hassan par Pierre Loti en 1889 soulignait un «voile de mousseline» recouvrant le sultan. Le burnous du sultan était peut-être fait de sousdi et non de mousseline, car mis à part les stylistes et fashionistas les plus aguerries, le commun des mortels confond souvent ces deux matières nobles.
Si son nom complet est le «selham makhzeni», la célèbre cape marocaine fait actuellement l’objet de velléités d’appropriation culturelle de la part de certains internautes algériens sur les réseaux sociaux.
Ce vêtement traditionnel emblématique du Royaume serait, selon ces pages, non seulement algérien, mais le Maroc tenterait en plus d’en usurper l’origine.
Le Selham est présent au Maroc depuis l’époque d’Ahmed El Mansour Eddahbi, sixième sultan de la dynastie saadienne (XVIe siècle), avant d’être démocratisé au XIXe siècle par le sultan Hassan 1er. L’écrivain et officier de marine français Pierre Loti a confirmé l’origine marocaine du selham dans son livre «Au Maroc», publié en 1889, dans lequel il décrit le sultan Hassan 1er portant le «selham marocain». Depuis lors, il est porté par tous les Marocains, issus de toutes les couches de la société, notamment lors des grandes cérémonies et des événements religieux.
En plus du Selham, arboré fièrement lors des fêtes et autres cérémonies religieuses, il y a aussi son équivalent militaire et cavalier.
«Héritier des traditions de la cavalerie africaine, le 1er régiment de spahis est issu du régiment de marche des spahis marocains créé en 1914 par le général Lyautey», précise-t-on sur le site marocain FAR-Maroc, consacré aux questions de défense et d’armement.
Quant au selham d’hiver, en laine dense, il avait une fonction plus utilitaire. C’est le vêtement porté par les Spahis d’Afrique du Nord impliqués dans la Première Guerre mondiale. Pour affronter les longues nuits d’hiver, les spahis marocains ont eu l’idée de découper leur burnous dans les toiles de couvertures marron et kaki de l’intendance pour se prémunir contre le froid lors de la campagne d’Orient en 1917. Le coloris des selhams a fait l’objet d’un contentieux avec l’armée française : les Spahis marocains ont décliné le selham rouge garance que leur proposait l’armée française, privilégiant le bleu. Cette dernière leur a finalement remis des selhams bleus, avec une plus large ouverture au niveau de la poitrine, ramenée vers l’arrière afin de ne pas gêner les gestes et mouvements de ces cavaliers.
Mais ses origines, les vraies, sont bien lointaines. C’est à Tanger, ou Tingis pour inscrire les noms dans leur contexte historique, en fin de compte, qu’est née la cape ou la toge romaine, adoptée (et bien sûr adaptée) par les Amazighs après la colonisation de l’Afrique du Nord par l’Empire romain.
Marocanisé depuis plusieurs millénaires, le selham a donc très longtemps été un habit typiquement amazigh. Mais pourquoi est-il, le plus souvent, si dur au toucher? En fait, ayant, aux origines, été réalisé grâce à la grosse laine de dromadaire, de mouton ou même de brebis, étant propices aux basses températures des hautes plaines, les créateurs et stylistes marocains ont, depuis bien longtemps, choisi de faire perpétuer cette tradition. Ainsi, l’on comprend que même avec l’arrivée des Arabes, le selham n’a pas tardé à devenir un élément phare de la garde-robe arabo-musulmane, agrémenté de nouvelles broderies et ornementations, confectionné dans des tissus plus légers et répondant désormais à une nouvelle fonction, celle de vêtement cérémonial. C’est donc tout logiquement qu’il intègre la garde-robe royale et symbolise le pouvoir : c’est le vêtement porté par les rois du Maroc lors des cérémonies. La description de Moulay Hassan par Pierre Loti en 1889 soulignait un «voile de mousseline» recouvrant le sultan. Le burnous du sultan était peut-être fait de sousdi et non de mousseline, car mis à part les stylistes et fashionistas les plus aguerries, le commun des mortels confond souvent ces deux matières nobles.